« Normannique (de Normandie) » : différence entre les versions

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Version du 24 novembre 2021 à 13:48

Le normannique de Normandie, ou simplement normannique, est la recomposition unifiée de la langue scandinave qui fut parlée en Normandie depuis le début du Xe siècle et dont l’existence est attestée au moins jusqu'au XIIe voire au XIIIe siècle.

Le Normannique Unifié de Normandie (accronyme NUN) est le fruit de travail de plusieurs années d’une petite équipe de passionés, d’historiens et de linguistes français et scandinaves. Les recherches, qui ont duré plusieurs années, se sont fortement basées sur la documentation toponymique, patronymique, et d’onomastique générale de la Normandie d’hier et d’aujourd’hui. Les investigations se sont aussi appuyées sur des enquêtes auprès de l’habitant, et notamment des patoisants du fait du nombre conséquent de mots que la langue normande romane a conservé.

La création du NUN relève d’un triple objectif :

- Permettre de désigner sous une forme unifiée les différents termes normanniques qui jalonnent les études normandes, sans devoir recourir constamment à une sorte de compromis entre les différentes graphies très variables des mots norrois (la forme actuelle du vieux norrois étant elle-même un compromis entre les différentes attestations norses) et, à plus forte raison, des mots classés dans la catégorie anglo-scandinave.

- Permettre aux normands qui le souhaitent de reparler la langue norroise qui a vu naître la Normandie et qui apporte toujours une note de couleur toute particulière aux institutions typiquement normandes, à l’exemple du droit normand : droit de varech (wagrekk), délit d’hanfare ou d’hamfare (hamfare), etc. Pour atteindre cet objectif, plusieurs formes ont dû être reconstituée à partir de l’ancienne langue norroise, pour pallier à la perte d’un grand nombre de formes avec le temps, en raison du caractère seulement oral de cette langue.

- Ouvrir l’éventualité d’un projet de panneaux d’agglomération bilingues qui se basent sur l’origine radicale unifiée des toponymes normanniques, projet plus pertinent que de se rabattre sur ce qui est devenu une simple évolution phonétique romanisée de ces noms de lieux bien particuliers.

Répartition du normannique

Visiblement, le normannique s'est étendu essentiellement dans toute la partie Nord de la Normandie et correspond plus ou moins à la ligne Joret actuelle. Il est nommé de plusieurs façons suivant les régions de Normandie, mais aussi et surtout suivant les historiens. Le normannique unifié de Normandie regroupe ainsi les appellations : « norrois », « norse », « dane », « danois » ou « daneiz », « dace », etc.

On ne pourrait établir avec assurance le remplacement des variantes locales du français d'oïl par le normannique, bien que la toponymie, l'anthroponymie et l'évolution démographique de l'époque semblent avoir été favorables à l’hypothèse cette substitution temporaire.

Le normannique a été longtemps parlé sur les côtes normandes, avec un prédominance dans le pays de Caux, le Cotentin et le Bessin. Même à Bayeux la langue normannique semble être devenu largement prédominant, bien que le milieu urbain soit généralement défavorable à l’adoption spontanée d’une langue non-majoritaire dans un milieu à fortes relations économiques (à cette époque, le latin et les parlers d’oïls seuls servaient de langues commerciales et diplomatiques avec les autres peuples en France). En effet, Guillaume Longue-Epée envoya son fils apprendre le normannique.

Finalement, elle s'est progressivement effacée du fait de l'utilisation unilatérale pour des raisons diplomatiques des dialectes latins par les élites de ce qui est alors l’État féodal normand. Le normannique serait alors resté un certain temps une langue populaire plus officieuse qu'officielle mais qui a néanmoins baptisé une grande partie de la Normandie comme en témoigne l'étude de la toponymie.

Le choix du mot « normannique »

Origine

Le terme normannique désigne couramment la toponymie anglo-scandinave propre à la Normandie.

Il se décompose ainsi : nor-mann-ique. C’est à dire littéralement ce qui est propre aux normands, le mot « normands » désignant lui-même à la fois les habitants de la normandie et les anciens peuples scandinaves.

Pour éviter les ambigüités avec d'autres sens du terme normannique, le terme précis est normannique unifié de Normandie (noté "N.U.N.").

Traduction du terme en N.U.N

Deux traductions sont proposées pour l’adjectif « normannique » :

- Normannesk (pour rester proche de l’écriture actuelle)

- Northmanndesk (pour se rapprocher de l’étymologie correcte)

La prononciation de ces deux mots n’est que très légèrement différente car l’accent tonique fait presque disparaître le « -d » de mannd : [normanesk] et [norSmãnDesk].

Les seules réelles différences restent le « -th » de north- prononcé dans ce cas comme un très léger [s] et la nasalisation du « a » de mannd qui se prononce donc « ã » comme dans le mot français chant.

Quand on parle du Normannique, nom commun neutre formé à partir de l’adjectif, on dira alors Normanneske, ou Northmanndeske.

Prononciation

Graphie et prononciation

Voyelles Prononciation Notes
a « â » très fermé proche d’un o
e « é » ou « è » selon l’emplacement Parfois aussi prononcé comme un très léger « a » (en terminaison) ou comme « eu » après un « u ».
i « i » moyen souvent proche d’un «è»
o « ô » très fermé
u « u » [ü]
y « i » très bref [j]
Semi-voyelles Prononciation Notes
j « i » très bref [j] kj, skj et gj se prononcent respectivement [kï], [skï], et [guï], mais ont souvent fini par évoluer vers « tch, ch ou dj ».
Voyelles diphtonguées Prononciation Notes
ei « éè » ou « èï »
ä « aè » ou « aï »
ue « u-eu » ou plus simplement « eu » comme « feu » « u » suivit d’un léger « e » prononcé comme le « eu » de « beurre ».
à « ao » ou plus simplement «au» comme « faux »
ò « ouo», « wo », ou plus simplement « ou » comme « fou ». Dans une grande partie de la Normandie, le « ò » s’est visiblement également prononcé « ô » fermé.
ù « ou » comme dans « fou »
Consonnes Prononciation Notes
b « b »
d « d » ; parfois presque « t »
g « g » ; parfois presque « k »
h « hr » Le phénomène du « h » fortement expiré est toujours audible actuellement dans certaines parties de la Normandie.
l « l » ; dans certains cas : « r » Le « l » se prononce « r » court, roulé et léger (comme le « dh », cf consonnes composées) quand il est placé directement devant une consonne dans un mot.
m « m »
n « n »
r « r »
v « v »
w « vw » ou plus simplement « v » ; dans certains cas « w » Le « w » se prononce comme le « w » de « kiwi » quand il est placé directement après une consonne dans un mot.
z « z »
Consonnes composées Prononciation Notes
th muet en fin de mot. Sinon :« s » léger
dh « r » court, roulé et léger
gh « ïg » Exemple : « wegh » se prononce «vwèïg»
Consonnes faibles Prononciation Notes
f « f » ; voire muet Muette quand non doublée en fin de mot ou devant une consonne dans un mot
k « k » court, roulé et léger ; voire muet Muette quand non doublée en fin de mot ou devant une consonne dans un mot
p « p » ; voire muet Muette quand non doublée en fin de mot ou devant une consonne dans un mot
s « s » ; voire muet Muette quand non doublée en fin de mot ou devant une consonne dans un mot
t « t » ; voire muet Muette quand non doublée en fin de mot ou devant une consonne dans un mot


Grammaire

Les verbes

Il y a deux groupes de verbes, les « verbes en i » et les « verbes en a ». Voir le tableau des terminaisons accolées à la base verbale (BV) ci-dessous.

TEMPS ET TERMINAISON Verbes en i Verbe en a
Infinitif BV-ia BV-a
Présent – 2e personne singulier BV-z ou BV-ez BV-z ou BV-ez
Présent – 1e personne pluriel BV-um BV-um
Présent – 2e personne pluriel BV-iz BV-iz
Présent - autres personnes BV BV
Passé BV-id BV-ad
Participe présent BV-ink BV-enk
Participe passé BV-it BV-at

Les pronoms personnels

je jek ou j’ nous wi
tu vous òz
il ils teir
elle hol elles tär