« Mémoire/L'évolution de la mémoire avec l'âge » : différence entre les versions

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Page créée avec « La mémoire évolue avec l'âge, de la naissance à la mort. Dans les grandes lignes, la mémoire s'améliore lors de l'enfance, reste stable durant l'âge adulte et décline progressivement lors du grand âge. Le petit enfant n'a pas beaucoup de mémoire, il ne sait pas parler, il ne se souvient que de bribes d'informations. Puis, divers apprentissages se mettent en place, le langage apparait, la mémoire déclarative devient de plus en plus performante. Puis, l'âg... »
 
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Les chercheurs ne manquent pas de pistes pour expliquer l'amnésie infantile, mais les études sur le sujet ne permettent pas de trancher entre les différentes explications, du moins pour le moment. Les théories à ce sujet sont assez nombreuses.
 
===Les souvenirs anciens s’effaceraient avec le temps===
 
Une hypothèse dit simplement que les souvenirs les plus anciens sont oubliés avec le temps. Notons que les chiffres mentionnés plus haut sont valables pour les adultes, pas pour les enfants. Si on interroge des enfants de moins de 10 ans et que l'on vérifie que les souvenirs rapportés sont exacts, les premiers souvenirs datent d'environ 1 à 2 ans. Ce n'est qu'à partir de 10 ans que les enfants commencent à avoir des résultats proches de ceux des jeunes adultes.
 
===L'absence de langage expliquerait l'amnésie infantile===
Il se pourrait que ce soit l'absence de langage qui empêche la formation des souvenirs, ou que l'apprentissage du langage qui perturbe le rappel des souvenirs pré-verbaux. A ce propos, l'âge auquel les enfants sont capables de rappeler leurs premiers souvenirs correspond à peu près à l'âge auquel le langage apparait, à quelques mois près. De plus, l'âge des premiers souvenirs est bien corrélé à l'âge auquel le sujet interrogé a appris à parler. Plus un sujet a appris à parler tôt, plus ses souvenirs d'enfances seraient précoces. Cela reste une corrélation, cependant. Une explication serait donc que le langage serait très important pour former des souvenirs. Les enfants de moins de 2 ans ne disposant pas du langage ne pourraient donc pas former des souvenirs. Ou alors, sans forcément dire que le langage serait important pour former des souvenirs, on peut supposer que l'absence de langage entraine un encodage différent que que le langage est présent. Les premiers souvenirs seraient encodés avec des mécanismes de mémorisation purement non-verbales, alors que les souvenirs ultérieurs seraient encodés avec des stratégies diverses faisant intervenir au moins partiellement le langage. Le rappel étant d'autant plus facile que les conditions de rappel sont proches des conditions d'encodage, les souvenirs pré-verbaux auraient donc un désavantage pour un rappel verbal, que n'auraient pas les souvenirs ultérieurs.
 
Il se pourrait que ce soit l'absence de langage qui empêche la formation des souvenirs, ou que l'apprentissage du langage qui perturbe le rappel des souvenirs pré-verbaux. A ce propos, l'âge auquel les enfants sont capables de rappeler leurs premiers souvenirs correspond à peu près à l'âge auquel le langage apparait, à quelques mois près. De plus, l'âge des premiers souvenirs est bien corrélé à l'âge auquel le sujet interrogé a appris à parler. Plus un sujet a appris à parler tôt, plus ses souvenirs d'enfances seraient précoces. Cela reste une corrélation, cependant.
 
Il se pourrait que ce soit l'absence de langage qui empêche la formation des souvenirs, ou que l'apprentissage du langage qui perturbe le rappel des souvenirs pré-verbaux. A ce propos, l'âge auquel les enfants sont capables de rappeler leurs premiers souvenirs correspond à peu près à l'âge auquel le langage apparait, à quelques mois près. De plus, l'âge des premiers souvenirs est bien corrélé à l'âge auquel le sujet interrogé a appris à parler. Plus un sujet a appris à parler tôt, plus ses souvenirs d'enfances seraient précoces. Cela reste une corrélation, cependant. Une explication serait donc que le langage serait très important pour former des souvenirs. Les enfants de moins de 2 ans ne disposant pas du langage ne pourraient donc pas former des souvenirs. Ou alors, sans forcément dire que le langage serait important pour former des souvenirs, on peut supposer que l'absence de langage entraine un encodage différent que que le langage est présent. Les premiers souvenirs seraient encodés avec des mécanismes de mémorisation purement non-verbales, alors que les souvenirs ultérieurs seraient encodés avec des stratégies diverses faisant intervenir au moins partiellement le langage. Le rappel étant d'autant plus facile que les conditions de rappel sont proches des conditions d'encodage, les souvenirs pré-verbaux auraient donc un désavantage pour un rappel verbal, que n'auraient pas les souvenirs ultérieurs.
 
===Une maturation cérébrale incomplète===
 
Une autre hypothèse est que le cerveau des enfants soit trop immature pour former des souvenirs de type épisodiques, mais soit quand même capable d'apprentissages verbaux ou conceptuels. Le lobe temporal médian ne serait pas assez développé pour encoder des souvenirs de manière efficace. Même chose pour le cortex préfrontal, qui n'est pas assez développé pour utiliser des stratégies d'apprentissage efficace. Le résultat est que la formation de souvenirs épisodiques serait compromise, que l'apprentissage d'informations sémantiques serait lent et peu efficace, mais que l'apprentissage implicite serait conservé. Et le fait est que les enfants ont de bonnes capacités d'apprentissage implicite. Les apprentissages de la petite enfance sont surtout moteurs et sensoriels : ils apprennent à se tenir debout, marcher, courir, reconnaitre les couleurs, reconnaitre les objets dans leur environnement, etc. Ils apprennent aussi à parler, mais les mécanismes de cet apprentissage ne sont pas clairs, même si une bonne partie de cet apprentissage est implicite. Mais la théorie n'explique pas pourquoi les souvenirs d'après 4 ans sont courants, alors que le cerveau n'est pas vraiment plus développé à 4 ans qu'à 3 ans.
 
===L'impact des émotions sur les premiers souvenirs===
 
Une dernière hypothèse, complémentaire aux précédentes, serait que les premiers souvenirs seraient pauvres en émotions, donc moins solides. A titre d'exemple, les enfants hospitalisés vers 2 à 3 ans ont plus de chances de se souvenir de leur hospitalisation que la normale.