« La politique monétaire/Les taux de change » : différence entre les versions

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: <math>\frac{\Delta e}{e} = \frac{\Delta q}{q} + (\pi_n - \pi_e)</math>
 
On voit que dans le cas général, la dépréciation des taux de change nominaux est la somme de la dépréciation du taux de change réel et du différentiel d'inflation entre les deux pays considérés. Reste alors à savoir comment l'inflation interagit avec les taux de change. L'équation précédente nous donne une égalité, mais elle ne dit pas dans quel sens les variables interagissent. Par exemple, on peut supposer que l'inflation influence le taux de change nominal et/ou réel. Mais on peut aussi supposer que les relations vont dans l'autre sens : ce sont les taux de change qui influencent l'inflation. Ou alors, les deux sont influencés par une variable indépendante, comme les taux d'intérêts. La réalité est que cela dépend de comment le gouvernement gère le taux de change. Il peut le laisser flotter, c'est à dire varier suivant les vicissitudes des marchés, ou le fixer, c'est à dire agir afin de le maintenir constant.
 
===Les régimes de change fixe et flottant===
 
L'équation précédente nous donne une égalité, mais elle ne dit pas dans quel sens les variables interagissent. Le fait est que cela dépend de comment le gouvernement gère le taux de change. Il peut le laisser flotter, c'est à dire varier suivant les vicissitudes des marchés, ou le fixer, c'est à dire agir afin de le maintenir constant. De nos jours, la plupart des pays n'interviennent pas sur le marché des changes, ce qui fait qu'ils laissent les taux de change varier suivant les conditions de marché. On parle alors de '''politique de change flottant'''. Mais d'autres pays font intervenir le gouvernement et/ou la banque centrale pour contrôler les taux de change. Cela arrive dans beaucoup de pays émergents, qui dépendent beaucoup des importations. Dans ces pays, maintenir l'inflation sous contrôle demande de contrôler les prix des biens importés, et donc le taux de change. La banque centrale a alors pour objectif de maintenir les taux de change fixes, à une valeur qui maintient le prix des biens importés sous contrôle. On dit alors que la politique de taux de change est une '''politique de change fixe'''.
 
Fixer le taux de change nominal est possible si le gouvernement maintient son taux de change fixe par divers moyens légaux et macroéconomiques. Dans ce cas, l'équation précédente nous dit que la dépréciation du taux de change réel est égal au différentiel d'inflation entre les deux pays. Maintenir un taux de change réel fixe demande donc d'avoir la même inflation que l'autre pays considéré. Une conséquence de cela est que si deux pays s'accordent à maintenir leurs taux de change nominaux fixes, alors il faut de préférence que l'inflation soit identique dans les deux pays pour éviter une divergence exponentielle des taux de change réel. Mais ce cas est quelque peu problématique et assez difficile à mettre en place.
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===La manipulation des taux de change par les états ou la banque centrale===
 
De nos jours, la plupart des pays n'interviennent pas sur le marché des changes, ce qui fait qu'ils laissent les taux de change varier suivant les conditions de marché. On parle alors de '''politique de change flottant'''. Mais d'autres pays font intervenir le gouvernement et/ou la banque centrale pour contrôler les taux de change. Cela arrive dans beaucoup de pays émergents, qui dépendent beaucoup des importations. Dans ces pays, maintenir l'inflation sous contrôle demande de contrôler les prix des biens importés, et donc le taux de change. La banque centrale a alors pour objectif de maintenir les taux de change fixes, à une valeur qui maintient le prix des biens importés sous contrôle. On dit alors que la politique de taux de change est une '''politique de change fixe'''.
 
Pour déterminer comment la banque centrale peut faire varier les taux de change, il nous faut étudier en détail les composants de l'offre et de la demande en devise. Une appréciation traduit le fait que la monnaie nationale devient plus cher sur le marché des devises, la dépréciation traduisant une diminution de la rareté de la monnaie nationale. Or, le contrôle de la rareté de la monnaie est identique au contrôle de la masse monétaire. Plus une banque centrale crée de monnaie, plus on trouvera de monnaie nationale sur le marché des devises : le taux de change se dépréciera. Et inversement en cas de politique restrictive, qui engendrera une appréciation.