« Psychologie cognitive pour l'enseignant/Aborder une notion : définitions et exemples » : différence entre les versions

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On a vu dans les chapitres précédents que la mémoire est organisée sous la forme d'un gigantesque réseau d'informations interconnectées. Les informations en question sont très variés et vont d'unités de connaissances très précise à des concepts plus généraux. Dans ce chapitre, nous allons voir comment aborder des concepts abstraits. Ceux-ci sont généralement un défi pour les professeurs, tant leur abord est souvent compliqué. C'est une constatation que beaucoup de professeurs ont certainement fait dans leur carrière : les connaissances concrètes semblent plus faciles à apprendre que les concepts abstraits. La recherche en sciences cognitives semble confirmer cette observation. Mais au-delà de cette confirmation, la recherche donne quelques clés pour faciliter l'acquisition des concepts abstraits. L'idée est d'aider à connecter les concepts abstraits à des connaissances plus concrètes, plus faciles à apprendre.
 
Tout concept peut s'expliquer de deux manières : soit en présentant des explications abstraites, soit en utilisant des exemples. L'usage d'exemples demande que l'élève extraie de lui-même les points communs entre les différents exemples. AÀ l'inverse, la définition n'est autre que l'ensemble des points communs eux-mêmes, qui sont donnés par le professeur sans autre forme de procès. Par exemple, pour le concept de carré, on peut en fournir la définition ou présenter des exemples de carrés pour que les élèves en extraient les points communs et formalisent la définition d'un carré. Les deux méthodes ne sont évidemment pas incompatibles, mais complémentaires. Et c'est là que les sciences cognitives nous disent comment faciliter l'apprentissage des concepts abstraits. L'idée est de compléter les explications abstraites avec des exemples concrets.
 
Un autre point est de savoir dans quel ordre aborder exemples et explications abstraites. Il est possible de fournir une définition et ensuite de présenter une suite d'exemples. Une telle technique permet de fournir une définition qui indique ce qui est pertinent dans les exemples qui vont suivre, et donc limite l'effet distractif des exemples. Ou on peut le faire dans le sens inverse : on peut présenter une suite d'exemples, suffisante pour que les élèves en abstraient les points communs, puis de la faire suivre par une définition formelle. En soi, l'ordre de présentation (définition avant ou après exemples) dépend du concept en question. Beaucoup de concepts simples seront plus simples à expliquer en fournissant une définition complétée ensuite par des exemples. C'est le cas si la définition est facile à comprendre et assez intuitif. En faisant cela, la définition indique ce qui est pertinent dans les exemples qui vont suivre, rendant leur analyse plus facile. Mais pour des concepts moins intuitifs, plus compliqués, ou dont la définition n'est pas facile, l'usage d'exemples en premier lieu peut se révéler êtreplus intéressant. L'approche à utiliser dans de tels cas, appelée ''concreteness fading'', est de commencer par voir des exemples concrets avant de progressivement aborder des explications de plus en plus abstraites. Les exemples vont alors fournir une base qui permet de comprendre la définition abstraite, alors que celle-ci aurait été peu intuitive ou incompréhensible sans.
 
Toujours est-il que simplement présenter des explications avec des exemples est un premier pas, mais qui ne suffit pas. Les exemples doivent être utilisés correctement pour être efficaces, les explications verbales doivent être structurées d'une certaine manière et j'en passe. Dans ce chapitre, nous allons voir non seulement pourquoi les exemples permettent d'aider l'apprentissage de connaissances abstraites, mais aussi comment les utiliser efficacement.