« Mémoire/Représentations des connaissances en mémoire sémantique » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
m typo
Aucun résumé des modifications
Ligne 19 :
Lors de l'abstraction d'un prototype à partir d'exemples, le cerveau va se baser sur la fréquence des propriétés dans les exemples présentés. Le problème est que le cerveau ne peut pas vraiment faire la différence entre les propriétés qui permettent de classer avec quasi-certitude un objet dans la catégorie, et celles qui viennent d'une simple ressemblance. En effet, deux objets peuvent être très similaires sont pour autant appartenir à la même catégorie. Par exemple, un dauphin ou une baleine ont beau ressembler fortement aux autres poissons, ce sont des mammifères. Le cerveau n'apprend pas à faire la différence entre les '''propriétés essentielles''', partagées par tous les membres de la catégorie et partie prenante de la définition, et les '''propriétés facultatives''' qui sont fréquentes chez certains membres de la catégorie, mais pas tous.
 
Pour donner un exemple, on peut citer l’expérience de Lupyan (2012). Dans celle-ci, il a demandé à un premier groupe de cobaye de dessiner un triangle, tandis qu'un second groupe devait dessiner une figure à trois cotéscôtés. Dans le groupe triangle, le dessin du triangle été dessiné avec une base horizontale dans 82% des cas, et était isocèle dans 91% des cas. Mais dans le groupe "trois cotéscôtés", ces deux proportions sont de 50% seulement ! De même, les participants ont tendance à surévaluer l'inclinaison d'un triangle quand on leur dit qu'il s'agit d'un triangle, comparé à un groupe test dans lequel on dit aux participants que la figure est un polygone à trois cotéscôtés.
 
===Exemplaires===
Ligne 118 :
Les lieux, auraient aussi une représentation spéciale, dédiées. Ceux-ci sont parfois regroupés dans ce qu'on appelle la '''mémoire topographique'''. Cette mémoire nous permet de reconnaître les lieux déjà visités, et de savoir où nous sommes. De nombreuses expériences ont étudié cette forme de mémoire, essentiellement chez les animaux. Elles ont commencé dans les années 1930, grâce aux travaux de Tolman. Ceux-ci portaient sur des rats, qui devaient s'orienter dans des labyrinthes et en trouver la sortie. À l'époque, on croyait que les rats s'orientaient dans les labyrinthes grâce à des séries de conditionnements. Mais cette théorie avait quelques problèmes : les rats apprenaient tout de même relativement vite, plus vite que ce que l'on pouvait attendre de conditionnements. De plus, certaines observations posaient problèmes.
 
Si on apprend à un rat à trouver la sortie d'un labyrinthe, celui-ci peut prendre jusqu'à une bonne dizaine ou centaine d'essais avant de trouver la sortie à coup sûr. Maintenant, si on entraineentraîne un rat dans un labyrinthe, et que l'on bloque un passage stratégique dans le labyrinthe, le rat est censé devoir réapprendre de zéro, et retrouver son chemin à partir de rien. Or, une fois mis dans cette situation, les rats mettent très peu de temps pour retrouver la sortie, et certains la trouvent directement du premier coup. Tout se passe comme s'ils savaient s'orienter dans le labyrinthe, et qu'ils cherchaient simplement une voie alternative à partir de leur position et de ce qu'ils ont mémorisé du labyrinthe. Tolman supposa que les rats avaient une forme de mémoire topographique, et qu'ils pouvaient utiliser des cartes mentales.
 
Par la suite, d'autres expériences virent le jour, non pas sur des rats, mais sur des singes. La première de ces expériences utilisa un protocole assez simple. L'expérimentateur promenait un singe sur son dos, dans un enclos assez grand, très grand (quelques kilomètres carrés). L'expérimentateur faisait beaucoup de détours, tournait en rond, et faisait en sorte d'avoir un trajet le plus chaotique possible. Lors du trajet, l'expérimentateur cachait de la nourriture à un endroit bien précis, et faisait en sorte que le singe le voit cacher la nourriture. Ensuite, l'expérimentateur continuait sa promenade avec le singe sur les épaules. Par la suite, il relâchait le singe à un endroit très éloigné de la cachette de la nourriture. Là, d'autres expérimentateurs regardaient, avec des systèmes de caméras, quel était le trajet du singe. Évidemment, celui-ci se précipitait sur la nourriture, comme un gros goinfre. Mais chose surprenante, le singe ne refaisait pas le trajet de l'expérimentateur à l'envers : il prenait directement le chemin le plus court ! En clair : il avait mémorisé l'organisation de l'enclos lors de sa promenade et avait fabriqué une représentation suffisante pour lui permettre de s'orienter et de déterminer le chemin le plus court. Conclusion : les singes aussi ont une mémoire topographique.