« Psychologie cognitive pour l'enseignant/Développer sa méta-cognition » : différence entre les versions

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{{Psychologie cognitive pour l'enseignant}}
Maintenant, nous allons quitter le domaine du fonctionnement de la mémoire. Nous allons aborder une compétence appelée la ''méta-cognition'', qui est fortement corrélée avec la réussite scolaire. Pour résumer, la méta-cognition est la capacité à évaluer et contrôler son apprentissage ou ses processus mentaux. Pour cela, les élèves ont souvent à leur disposition diverses stratégies de mémorisation, de compréhension de texte, de résolution de problèmes, etc. Certaines de ces stratégies de mémorisation représentent la capacité à « apprendre à apprendre ». En gros, plus un élève a une bonne méta-mémorisation, plus il sait quelles sont les méthodes pour apprendre facilement. AÀ cotécôté, on trouve aussi des stratégies de comprehensioncompréhension de texte : se baser sur la structure du texte, chercher l'idée générale, relier le contenu du texte avec des connaissances antérieures, etc. Mais concentrons-nous sur les stratégies de mémorisation.
 
==La méta-mémoire et ses mécanismes==
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Pour étudier la méta-mémoire, les scientifiques se contentent de poser des questions à des sujets. Ceux-ci peuvent alors soit se rappeler de la réponse, soit ne pas s'en souvenir du tout, soit avoir le sentiment qu'ils connaissent la réponse mais ne peuvent pas s'en rappeler immédiatement (ils ont la réponse sur le bout de la langue). Généralement, on donne des définitions de mots rares aux sujets, qui doivent retrouver le mot correspondant. Si le sujet a un mot sur le bout de langue, il doit donner un maximum d'informations sur ce mot, et dire s'il arrivera à s'en rappeler d'ici quelques minutes. Le dernier cas est assez intéressant. En attendant un peu, le sujet se souvient du mot recherché dans 95% des cas. De plus, il arrive à prédire s'ils se souviendra du mot ultérieurement avec une bonne efficacité : si on leur demande si "ça vient", une réponse positive est presque toujours suivie d'un rappel. Dans ce qui va suivre, nous allons parler de TOT pour le phénomène déclenché dans ce protocole expérimental.
 
Un protocole expérimental similaire est souvent utilisé, la différence étant ce que fait l'expérimentateur quand un sujet a un mot sur le bout de la langue. L’expérimentateur présente alors au sujet un mot, et le sujet doit dire s'il s'agit bien du mot qu'il avait sur le bout de la langue : le sujet doit reconnaitrereconnaître le mot. De plus, avant la présentation du mot, les sujets doivent prédire s'ils se tromperont ou réussiront à reconnaitrereconnaître le mot présenté. Ce protocole évalue ainsi le sentiment de connaissance, appelé Feeling Of Knowing en anglais, et abrévié FOK dans ce qui va suivre. Les deux types de jugement sont fortement corrélés entre eux dans la majorité des expériences. Il existe cependant des manipulations qui favorisent ou diminuent l'occurrence d'un TOT, mais n'influent pas sur l’occurrence des FOK, et réciproquement. À l'heure actuelle (2015), on ne sait pas si TOT et FOK sont des phénomènes différents ou deux faces d'une même pièce.
 
Ceux qui ont un mot sur le bout de la langue savent qu'ils connaissent le mot, même s'ils n'arrivent pas à s'en souvenir. En conséquence, l'effet du mot sur le bout de la langue rentre dans le cadre de la méta-mémoire, la capacité à savoir ce que l'on sait et ne sait pas. Les mécanismes de l'effet du mot sur le bout de la langue sont donc liés aux mécanismes de la méta-mémoire, ce qui fait que ce qui va suivre est plus une revue des théories sur la méta-mémoire qu'une revue des théories spécialisées sur le manque du mot proprement dit.
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===Accès direct===
 
La théorie de l'activation incomplète dit que le cerveau utilise le niveau d'activation de l'information à rappeler pour en déduire sa présence en mémoire : on suppose qu'on ne connaitconnaît pas la réponse quand son niveau d'activation est en deçà d'un seuil de détection, alors qu'on la connaitconnaît dans le cas contraire. On a un mot sur le bout de la langue quand ce niveau d'activation est insuffisant pour se rappeler de l'information : au-dessous d'un certain seuil de rappel, l'information n'est pas rappelée. Mais le niveau d'activation peut malgré tout être supérieur au seuil de détection ou au seuil de reconnaissance.
 
La théorie du déficit de transmission améliore la théorie de l'activation incomplète en postulant que les informations sur le sens d'un mot et sa prononciation sont des informations séparées en mémoire. Quand on a un mot sur le bout de la langue, le sens d'un mot s'active, mais pas sa prononciation : le lien entre ces informations n'est pas assez fort pour propager suffisamment l'activation. Le faible force de ce lien peut être causé par une faible fréquence d'usage du mot ou le vieillissement.