« Wikigreen/Le Comptage Carbone » : différence entre les versions

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<big>''Les réactions d'Armel aux réponses des Wikigreen sont en italiques.''</big>
 
=== <big><u>Réponse de Gwendoline</u> :</big> ===
*<big>"Je trouve l’idée de calculer un quota personnalisé, et d’en déduire des points, intéressante. Ceci dit, je ne comprends pas comment ce système peut être imposé par un gouvernement, qui devrait alors être au courant de tous nos achats. '''ça fait un peu Big Brother''' '''! Je préfère l’approche volontaire''', ou chacun reçoit son quota personnalisé, avec un compte sur un appli, par exemple, et reçoit avec chaque achat, voyage, etc, le montant total de son usage. Reste à la personne à se connecter pour les déduire sur son compte.</big>
*''<big>Merci Gwendoline, oui '''éviter le piège Big Brother''' a été notre première préoccupation, les informaticiens mettent au point une technologie EndToEnd pour que personne ne puisse connaitre les transferts de carbone, l’information serait transportée confidentiellement par les cartes bancaires et les smartphones comme pour les monnaies locales. /à débattre ?</big> <big>Nous souhaitons un mécanisme de quotas '''égalitaires''' (ce qui caractérise un État-Nation c’est que tous les citoyens sont égaux devant la loi) qui serait décidé par l’autorité moyennant un référendum de lancement, ensuite nous souhaitons que la gestion ne soit confiée ni à Bercy ni au gouvernement mais à une agence carbone nationale paritaire (incluant citoyens, entreprises, ONG, services publics, état, conseillers carbone) avec une gouvernance robuste et des antennes régionales pour assurer les achats d’excédents et les reventes conditionnelles de surplus.</big> <big>Si ce n’était que par volontariat nous n’aurions pas l’effet essentiel décrit dans le questionnement : Vos efforts personnels de réduction seraient partagés par 100% des consommateurs, ce qui ferait réagir les entreprises pour proposer des produits et services bas-carbone et innover localement.</big> <big>Anti Bigbrother : aucun commerçant ne saurait ce que tu as dépensé chez le voisin. Comme pour les euros. Seule l’agence carbone pourrait contrôler et c’est pour cela que nous souhaitons le paritarisme avec gouvernance robuste. Nous voulons éviter que les banques n’y mettent leur nez, mais des groupes de shifters semblent préférer la sous-traitance aux banques. Des choix à faire ?</big>''
 
=== <big><u>Réponse d'Anaëlle</u> :</big> ===
*<big>Je trouve que l'enjeu de '''partager les efforts par l'ensemble de la société est indispensable''' : en effet, comment se motiver à réduire soi-même son empreinte carbone lorsque l'on sait que d'autres consomment les ressources sans compter ? Je serais donc favorable à une solution qui permettrait de faire en sorte que ''tout le monde'' fasse un effort. Cependant, 2 aspects mériteraient des adaptations selon moi : Premièrement, '''adapter les objectifs de réduction en fonction des modes de vie''' (urbain, rural, nombre de personnes dans le foyer, modes de consommation - on sait par exemple que les ménages à revenus modestes sont ceux qui ont l'empreinte carbone la plus légère, ils ne doivent donc pas être la priorité) et des efforts déjà consentis. Deuxièmement, dans la solution que tu proposes, les consommateurs sont les premières cibles pour que les entreprises adaptent ensuite leurs modes de production et leurs produits. Selon moi il faudrait inverser cette priorité : '''ce sont aux structures qui polluent aujourd'hui le plus (à savoir les grandes entreprises) de fournir les premiers efforts'''. La responsabilité qui repose sur le consommateur est selon moi biaisée car elle masque l'enjeu d'un changement structurel à grande échelle, qui passe par la réorganisation globale de la production, et donc de la consommation. Mais c'est bien en cela que je suis '''favorable à ce que l’État - en tant qu'institution régulatrice - mette son nez là-dedans''', en trouvant un moyen d'éviter le côté Big Brother comme le souligne Gwendoline, et propose des mesures concrètes et ambitieuses pour réduire in fine l'empreinte carbone de toutes et tous.</big>
*''<big>Réponse de Armel : Merci Anaëlle, bravo pour ton avis favorable avec les deux compléments qu’il faudrait intégrer dans le mécanisme : 1-allègement de contrainte pour les plus modestes ou ceux qui ont des obligations ; 2-mettre la pression sur les entreprises les plus climaticides.</big> <big>Ce second point est expérimenté par l’Union européenne avec les échanges de droit à polluer qu’ils appellent quota à la production, mais c’est absolument contre-productif, tu as entendu parler des fraudes, le medef européen (business europe) a réussi à obtenir des quotas gratuits pour éviter la concurrence étrangère, etc… voir les députés européens comme Philippe Lamberts ou Michele Rivasi lors des www.assisesduclimat.fr</big> <big>Donc je fais partie de ceux qui pensent qu’aucun pouvoir politique n’est plus capable de contraindre les multinationales climaticides et que seule l’action  par les consommateurs a des chances. Je reprends souvent la phrase de Coluche, « si personne n’en achetait, ça se vendrait pas ».</big> Pour les plus modestes (proposition1) nous prévoyons des surquotas pour familles en difficulté, détaillés plus loin. Faut-il aller plus loin ?''
 
=== <big><u>Réponse de Pierre</u> :</big> ===
*<big>Initialement la réaction de Gwendoline me convient parfaitement .... sauf que pour utiliser mes points carbone, je ne choisirais pas un voyage en avion, où des achats ... poussés .... je préfèrerais que ce compte carbone soit mis au pot commun pour des actions réfléchies ....</big>
*<big>''Armel : Merci Pierre oui la question se pose de devoir financer des actions réfléchies. Jusque là avec Pierre Calame nous estimons que c’est du ressort de l’État au moyen de nos impôts (ou peut-être de la planche à billets de la Banque centrale européenne) de financer les équipements publics décarbonés, les points carbone ne servant qu’à réduire l’empreinte. Mais on peut taxer en plus ?''</big>
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=== <big>Réponse de Hugo :</big> ===
* <big>Les points positifs d'un "budget carbone" : - '''L'efficacité''' : il est, a priori, impossible de dépasser son quota d'émissions avec un budget carbone. Pour respecter les engagements de réduction des émissions au niveau national, quoi de mieux que d'empêcher tout simplement le dépassement des émissions individuelles ?.</big><big>''-'' '''L'égalité''' : globalement, les "riches" émettent plus que les autres. Or, les mesures incitatives habituelles, qui passent notamment par les prix, ne sont pas une barrière pour les plus aisés. A titre d'exemple, dans le cadre d'une taxe carbone, quelqu'un de riche peut prendre l'avion pour son loisir tous les deux jours. Tant que cette personne peut la payer, la taxe ne constitue pas une limite infranchissable. En un mot, le principe du pollueur-payeur laisse la possibilité de payer ... pour polluer. '''En présence d'un budget carbone, à l'inverse, celui-ci est indépassable, que l'on soit riche ou pauvre''' (ce point est toutefois à nuancer, voir la suite).</big>
*<big>Les questions et limites que j'imagine : </big><big>- '''Le même quota doit-il être appliqué à tous ? l’enjeu du périmètre des émissions.''' Nos émissions dépendent largement du milieu dans lequel on vit. On peut par exemple penser qu'il est plus simple de limiter ses émissions associées à la mobilité quand on est urbain et bien connecté à des réseaux de transports publics, que lorsqu’on est en zone rurale et qu’il est compliqué de ne pas prendre sa voiture pour aller faire les courses.</big>
*<big>''Commentaire de Armel : oui en réduisant la dotation de tout un pays de 6% chaque année, on arrive automatiquement à moins 80% en 30 ans, c’est la garantie de résultat qu’on attend d’une loi, n'est-ce pas ?''</big>
*<big>Par ailleurs, '''certaines émissions sont subies et il me semble injustifié de faire porter leur coût (en termes de budget carbone) aux "consommateurs"'''. Je pense notamment aux coûts de chauffage. Les locataires de passoires thermiques ne sont pas pleinement responsables du mauvais état de l'appartement qu'ils louent. Faut-il qu’en plus d’avoir trop chaud l’été, très froid l’hiver et une facture d’électricité élevée, ils soient en plus pénalisés en termes de budget carbone ? (bon ok, je caricature un peu là…)</big> <big>On peut ajouter que le système social a été mis en place pour éviter que le budget financier ne soit une limite à l’accès à certains services : santé, éducation … Il semblerait injuste que ces services viennent réduire le budget carbone d’une personne (notamment si elle est malade).</big> <big>'''A partir de ces quelques exemples, j’ai l’impression que l’égalité pure des quotas est intenable'''. Les solutions pour palier cela pourraient être d’exclure certaines consommations du budget carbone, ou de faire varier les quotas en fonction de différents critères (zone d’habitation, statut de propriétaire …). Les débats à ce sujet pourraient être houleux…</big>
*<big>''-'' '''L'égalité''' : globalement, les "riches" émettent plus que les autres. Or, les mesures incitatives habituelles, qui passent notamment par les prix, ne sont pas une barrière pour les plus aisés. A titre d'exemple, dans le cadre d'une taxe carbone, quelqu'un de riche peut prendre l'avion pour son loisir tous les deux jours. Tant que cette personne peut la payer, la taxe ne constitue pas une limite infranchissable. En un mot, le principe du pollueur-payeur laisse la possibilité de payer ... pour polluer. '''En présence d'un budget carbone, à l'inverse, celui-ci est indépassable, que l'on soit riche ou pauvre''' (ce point est toutefois à nuancer, voir la suite).</big>
* <big>'''La question des enfants''' (C’est une digression, mais je pense que ça montre la complexité du débat) A l’heure où certaines personnes disent qu’ils ne souhaitent pas d’enfant pour des raisons climatiques et environnementales, on peut se demander comment cela pourrait s’intégrer dans le budget carbone ? Par exemple : '''faut-il réduire automatiquement le budget carbone des personnes ayant des enfants ?'''</big>
*Commentaire: ''Bien vu. Pour des questions de constitutionnalité, on ne peut empêcher les riches de consommer, alors le mécanisme inclue la revente d’excédents par les plus modestes (arrondir nos fins de mois) à une autorité régulatrice qui peut fournir des surplus aux riches déficitaires, moyennant un prix de plus en plus élevé selon la rareté générée (et avec des limites pour qu'ils ne se gavent pas ?).''
*<big>'''Le budget carbone rétablit-il réellement l’égalité face à la questions climatique ?''' J’ai l’impression que l’aspect « juste » que revêt l’idée d’un budget carbone, doit être relativisé, au moins sur deux aspects :</big> <big>'''1 : Des services de « compensation » existent, qui permettent de payer pour planter des arbres qui compensent certaines émissions.''' Si de tels services venaient à être intégrés dans le budget carbone, les « riches » pourraient payer pour compenser leurs émissions… et donc émettre plus que les personnes moins aisées.</big> <big>'''2 :''' '''Un système de budget carbone pourrait inciter les producteurs de différents biens à créer des produits moins émetteurs.''' C’est exactement le but d’une telle mesure et cela est souhaitable. Néanmoins, à court terme, il est probable que les produits peu émetteurs soient les plus chers et donc destinés à une clientèle haut de gamme. On retombe là dans le problème des automobilistes qui ne peuvent pas acheter de voitures moins émettrices ...</big>
*<big>Les questions et limites que j'imagine :</big>
*<big>'''Et la politique dans tout ça ?''' Je n’ai pas eu le temps de réfléchir précisément à ça, mais j’ai l’impression que '''ce système ferait peser un poids énorme sur les « consommateurs''' », au risque de faire oublier certains enjeux politiques.</big> <big>- L’organisation et l’offre de transports dont il bénéficie, - Les moyens de production des entreprises (investissements dans des technologies bas-carbone, gestion des imports et exports …).</big> <big>Ces éléments relèvent essentiellement de choix politiques. C'est moins le cas pour la production, mais tout de même ne parti via la régulation. '''Il est vrai qu’un budget carbone inciterait les individus à modifier leur consommation, ce qui a terme pousserait les entreprises à proposer des services plus verts et les gouvernements à changer de mix énergétique''' … mais, en attendant, ce serait les ménages qui devraient payer la période de transition…</big>
*<big>- '''Le même quota doit-il être appliqué à tous ? l’enjeu du périmètre des émissions.''' Nos émissions dépendent largement du milieu dans lequel on vit. On peut par exemple penser qu'il est plus simple de limiter ses émissions associées à la mobilité quand on est urbain et bien connecté à des réseaux de transports publics, que lorsqu’on est en zone rurale et qu’il est compliqué de ne pas prendre sa voiture pour aller faire les courses.</big> ''Commentaire : Une réponse tient dans le cout de la vie si différent en milieu urbain (Paris étant au top) : disons une majoration de cout de la vie de 500€/mois/personne. Si la tonne de carbone est à 200€ (aujourd’hui à 40 mais ça montera vite avec le compte carbone, nous espérons 1000 en 5 ans), chaque personne rurale bénéficie de 2.5 t gratuites. On ne va pas arrêter la voiture des ruraux mais obliger les constructeurs à de moindres consommations et contenus carbone de leurs véhicules, des fiat panda à 2l/100 par exemple.'' <big>Par ailleurs, '''certaines émissions sont subies et il me semble injustifié de faire porter leur coût (en termes de budget carbone) aux "consommateurs"'''. Je pense notamment aux coûts de chauffage. Les locataires de passoires thermiques ne sont pas pleinement responsables du mauvais état de l'appartement qu'ils louent. Faut-il qu’en plus d’avoir trop chaud l’été, très froid l’hiver et une facture d’électricité élevée, ils soient en plus pénalisés en termes de budget carbone ? (bon ok, je caricature un peu là…)</big> ''Commentaire : C’est vrai que changer de logement est difficile, il faudrait une aide au déménagement pour que chacun trouve le bon niveau. En attendant nous prévoyons des barèmes de surquotas, en pièce jointe.'' <big>On peut ajouter que le système social a été mis en place pour éviter que le budget financier ne soit une limite à l’accès à certains services : santé, éducation … Il semblerait injuste que ces services viennent réduire le budget carbone d’une personne (notamment si elle est malade). ''Commentaire : Absolument, notre règle n°9 est explicite : Protection : tout besoin vital est couvert sans achat d’excédents. Un barème de surquotas est établi pour les situations familiales critiques en matière de carbone. (c’est sur le site www.comptecarbone.org )''</big> <big>'''A partir de ces quelques exemples, j’ai l’impression que l’égalité pure des quotas est intenable'''. Les solutions pour palier cela pourraient être d’exclure certaines consommations du budget carbone, ou de faire varier les quotas en fonction de différents critères (zone d’habitation, statut de propriétaire …). Les débats à ce sujet pourraient être houleux…</big> ''commentaire : c’est pour cela que nous préférons la plus grande simplicité, égalitaire, paritaire, échangeable… dénataliste ?'' <big>-'''La question des enfants''' (C’est une digression, mais je pense que ça montre la complexité du débat) A l’heure où certaines personnes disent qu’ils ne souhaitent pas d’enfant pour des raisons climatiques et environnementales, on peut se demander comment cela pourrait s’intégrer dans le budget carbone ?Par exemple : '''faut-il réduire automatiquement le budget carbone des personnes ayant des enfants ?'''</big> <big>'''- Le budget carbone rétablit-il réellement l’égalité face à la questions climatique ?''' J’ai l’impression que l’aspect « juste » que revêt l’idée d’un budget carbone, doit être relativisé, au moins sur deux aspects :</big> <big>'''1 : Des services de « compensation » existent, qui permettent de payer pour planter des arbres qui compensent certaines émissions.''' Si de tels services venaient à être intégrés dans le budget carbone, les « riches » pourraient payer pour compenser leurs émissions… et donc émettre plus que les personnes moins aisées. ''Commentaire de Armel:'' ''Nous l’avons évoqué pour plaire aux riches (objection 32 du site comptecarbone, nous avions surtout peur de la fronde des riches) mais planter des arbres n’est pas forcément vertueux en matière de carbone, chez la plupart des organismes de compensation on n’accepte plus la plantation (moi je compense chez Goodplanet), en effet les monocultures d’arbres sont plutôt néfastes à la qualité du terrain et sa capacité de stocker le carbone. Ceci dit, nous avons diablement besoin de puits de carbone, planter des haies au milieu des immenses fermes, planter des micro forêts en ville pour stabiliser les températures, tout ça est utile, la gouvernance de l’agence carbone devra valider ou non les plantations selon leurs caractéristiques : faudra qu’ils soient costaud''</big> ? <big>'''2 :''' '''Un système de budget carbone pourrait inciter les producteurs de différents biens à créer des produits moins émetteurs.''' C’est exactement le but d’une telle mesure et cela est souhaitable. Néanmoins, à court terme, il est probable que les produits peu émetteurs soient les plus chers et donc destinés à une clientèle haut de gamme. On retombe là dans le problème des automobilistes qui ne peuvent pas acheter de voitures moins émettrices ...</big> ''Commentaire : oui les produits nouveaux sont chers au début mais doivent trouver leur clientèle pour atteindre le prix des autres produits. Les seuls produits qui restent cher sont les produits de luxe, haute couture et montres qui vont avec, produits apple qui visent une clientèle qui affiche la pomme comme les équipements de sport de marque. La fiat panda électrique ou la dacia sont vendues à bas prix, pour autant je ne recommande pas l’universalisation de l’électrique qui va créer d’autres déséquilibres.'' ''Donc pouvons-nous assurer que le rôle essentiel du compte carbone est le LEVIER CLIMATIQUE qui est seul capable de pousser les entreprises au bas-carbone.'' <big>- '''Et la politique dans tout ça ?''' Je n’ai pas eu le temps de réfléchir précisément à ça, mais j’ai l’impression que '''ce système ferait peser un poids énorme sur les « consommateurs''' », au risque de faire oublier certains enjeux politiques. ''Commentaire : Oui la question climatique se superpose aux autres problèmes de société que doit traiter le politique, il faut par ailleurs une révision fiscale, une révision des libertés et responsabilités. Nous préférons que le compte carbone reste séparé de Bercy en étant géré par une agence carbone paritaire à robuste gouvernance, un peu comme le projet de sécurité sociale a été conçue en 1945.''</big> <big>Il me semble que nos émissions dépendent largement d’éléments qui ne relèvent pas directement d’un choix du consommateur. Notamment : - Le mix énergétique de son pays, - L’organisation et l’offre de transports dont il bénéficie, - Les moyens de production des entreprises (investissements dans des technologies bas-carbone, gestion des imports et exports …).</big> <big>Ces éléments relèvent essentiellement de choix politiques. C'est moins le cas pour la production, mais tout de même ne parti via la régulation. '''Il est vrai qu’un budget carbone inciterait les individus à modifier leur consommation, ce qui a terme pousserait les entreprises à proposer des services plus verts et les gouvernements à changer de mix énergétique''' … mais, en attendant, ce serait les ménages qui devraient payer la période de transition…</big> ''Commentaire : si on enclenche le mouvement, nous pourrons négocier les modes de transition, alléger la seconde année par exemple ?'' <big>Pour conclure, j’ai l’impression qu’une telle mesure serait extrêmement compliquée à mettre en place et qu’elle pourrait s’avérer très injuste (le diable est dans les détails). En revanche, la réflexion proposée est très intéressante. En dehors même de toute contrainte, le fait de ramener au niveau individuel les efforts à faire en termes d’empreinte carbone dans les prochaines décennies semble nécessaire pour se rendre compte du chemin qu’il reste à faire.</big>
*<big>Pour conclure, j’ai l’impression qu’une telle mesure serait extrêmement compliquée à mettre en place et qu’elle pourrait s’avérer très injuste (le diable est dans les détails). En revanche, la réflexion proposée est très intéressante. En dehors même de toute contrainte, le fait de ramener au niveau individuel les efforts à faire en termes d’empreinte carbone dans les prochaines décennies semble nécessaire pour se rendre compte du chemin qu’il reste à faire.</big>
 
=== <big>Réponse de Dominique :</big> ===
* <big><u>Réponse de Dominique</u> : Je serais très favorable à la mise en place de ce budget carbone. Mais je crois à la puissance du libre arbitre, couplée à la puissance de l'effet d'imitation. Cette mesure serait si révolutionnaire (limiter le pouvoir d'achat sans le relier à un "mérite" lié au travail (qualifications X horaires X créativité X responsabilités) que je craindrais une forme directe d'opposition sociale, qui ferait passer au second plan le projet collectif de l'inversion de tendance de notre empreinte carbone. Donc, je plaiderais pour une mise en œuvre basée sur le volontariat durant quelques années (par exemple 3 ou 5 ans), en comptant sur l'effet domino de l'imitation, que les expérimentateurs du compte carbone pourraient initier en en parlant autour d'eux. Puis en comptant sur le point de bascule (à partir d'un certain % de gens convaincus, l'effet d'imitation s'accélère). Ainsi, la contrainte pourrait suivre un projet individuel, puis collectif. Personnellement, je ferais assurément partie des expérimentateurs de la première heure, avec plaisir et soulagement. ''Commentaire de Armel : j'aime bien la progressivité, à mettre en balance avec l'effet bas-carbone sur les entreprises que provoquerait l'application égalitaire : si tous les consommateurs sont amenés en même temps à réduire leur carbone, les entreprises sont obligées de répondre à la demande généralisée de réduction des contenus carbone de leurs produits et services. Si nous sommes 10% de volontaires, les entreprises ne bougent pas ?''</big>
* <big><u>Réponse de Margot</u> : Je trouve cette idée formidable ! Effectivement, ça deviendrait un vrai argument de vente, donc motiverait les entreprises à changer. Et on réfléchirait à deux fois avant de prendre l'avion. ''Commentaire de Armel : Ce ne serait pas interdit mais limité et à choisir entre différentes dépenses.''</big> <big>Mais comment faire appliquer les même choses aux patrons, aux membres du gouvernement ? ''Commentaire de Armel :''</big> <big>''Patrons : chaque entreprise serait tenue d’équilibrer son registre carbone, tout ce qui rentre doit être compté à la sortie, le registre tient en négatif les contenus carbone utilisés consommés par la fabrication (ou les voyages du patron) et en positif ce qui est imputé aux clients. Pour imputer moins et rester compétitif, le patron en question doit limiter le carbone de l’entreprise.''</big> <big>''Gouvernants : chaque citoyen saurait dans son relevé mensuel ce qui lui est imputé par les services publics, lesquels seraient poussés à restreindre par l’information transparente, je copie une ébauche de relevé mensuel. Transparence : il faut une agence carbone paritaire qui ait une gouvernance très robuste.''</big> <big>Comment s'assurer que ce ne sont pas encore les pauvres qui font tous les sacrifices ? ''Commentaire de Armel : La distribution statistique copiée dans [https://www.comptecarbone.org www.comptecarbone.org/sources-etudes] montre que les ménages modestes sont en dessous des niveaux de quotas proposés, ils pourraient en revendre pour arrondir leurs fins de mois.''</big> <big>Comment s'effectue le contrôle de tout ça ? Que se passe-t-il si on dépasse notre quota, on est imposés en punition ? ''Commentaire de Armel : Si un ménage atteint l’alerte basse, l’agence carbone lui envoie le message : il ne vous reste plus qu’une tonne sur votre compte, prudent de vous restreindre et de vous procurer quelques kilos auprès de la bourse régionale. La possibilité de rachat de quota est essentielle pour respecter nos règles constitutionnelles, interdisant la privation de libertés.''</big> <big>Mais dans ce cas, est-ce qu'on ne pourrait pas s'en tirer encore une fois à coup de crédit d'impôt et d'évasion fiscale ? ''Commentaire de Armel : À éviter grâce à la gouvernance robuste de l’agence carbone, le seul exutoire est d’aller vivre à l’étranger mais nous espérons que tous les pays adopteront rapidement le principe et nous avons fait une proposition à la consultation européenne : https://futureu.europa.eu/processes/GreenDeal/f/1/proposals/27524?locale=fr''</big> <big>Est-ce qu'on ne pourrait pas être interdits de vol en cas de trop gros dépassement ? Est-ce qu'on a le droit de prendre l'avion a tout bout de champs pour le travail ? J'imagine que le président aura le droit, lui ?</big>
*<big>''Commentaire de Armel : j'aime bien la progressivité, à mettre en balance avec l'effet bas-carbone sur les entreprises que provoquerait l'application égalitaire : si tous les consommateurs sont amenés en même temps à réduire leur carbone, les entreprises sont obligées de répondre à la demande généralisée de réduction des contenus carbone de leurs produits et services. Si nous sommes 10% de volontaires, les entreprises ne bougent pas ?''</big>
 
=== <big>Réponse de Margot :</big> ===
*<big>Je trouve cette idée formidable ! Effectivement, ça deviendrait un vrai argument de vente, donc motiverait les entreprises à changer. Et on réfléchirait à deux fois avant de prendre l'avion. Mais comment faire appliquer les même choses aux patrons, aux membres du gouvernement ?</big>
* <big><u>Réponse de Margot</u> : Je trouve cette idée formidable ! Effectivement, ça deviendrait un vrai argument de vente, donc motiverait les entreprises à changer. Et on réfléchirait à deux fois avant de prendre l'avion. ''Commentaire de Armel : Ce ne serait pas interdit mais limité et à choisir entre différentes dépenses.''</big> <big>Mais comment faire appliquer les même choses aux patrons, aux membres du gouvernement ? ''Commentaire de Armel :''</big> <big>''Patrons : chaque entreprise serait tenue d’équilibrer son registre carbone, tout ce qui rentre doit être compté à la sortie, le registre tient en négatif les contenus carbone utilisés consommés par la fabrication (ou les voyages du patron) et en positif ce qui est imputé aux clients. Pour imputer moins et rester compétitif, le patron en question doit limiter le carbone de l’entreprise.''</big> <big>''Gouvernants : chaque citoyen saurait dans son relevé mensuel ce qui lui est imputé par les services publics, lesquels seraient poussés à restreindre par l’information transparente, je copie une ébauche de relevé mensuel. Transparence : il faut une agence carbone paritaire qui ait une gouvernance très robuste.''</big> <big>Comment s'assurer que ce ne sont pas encore les pauvres qui font tous les sacrifices ? ''Commentaire de Armel : La distribution statistique copiée dans [https://www.comptecarbone.org www.comptecarbone.org/sources-etudes] montre que les ménages modestes sont en dessous des niveaux de quotas proposés, ils pourraient en revendre pour arrondir leurs fins de mois.''</big> <big>Comment s'effectue le contrôle de tout ça ? Que se passe-t-il si on dépasse notre quota, on est imposés en punition ? ''Commentaire de Armel : Si un ménage atteint l’alerte basse, l’agence carbone lui envoie le message : il ne vous reste plus qu’une tonne sur votre compte, prudent de vous restreindre et de vous procurer quelques kilos auprès de la bourse régionale. La possibilité de rachat de quota est essentielle pour respecter nos règles constitutionnelles, interdisant la privation de libertés.''</big> <big>Mais dans ce cas, est-ce qu'on ne pourrait pas s'en tirer encore une fois à coup de crédit d'impôt et d'évasion fiscale ? ''Commentaire de Armel : À éviter grâce à la gouvernance robuste de l’agence carbone, le seul exutoire est d’aller vivre à l’étranger mais nous espérons que tous les pays adopteront rapidement le principe et nous avons fait une proposition à la consultation européenne : https://futureu.europa.eu/processes/GreenDeal/f/1/proposals/27524?locale=fr''</big> <big>Est-ce qu'on ne pourrait pas être interdits de vol en cas de trop gros dépassement ? Est-ce qu'on a le droit de prendre l'avion a tout bout de champs pour le travail ? J'imagine que le président aura le droit, lui ?</big>
* <big><u>Réponse de Jean-François</u> : J'ai pris un peu de temps pour te répondre car tu abordes un sujet qui demande réflexion. De plus, on manque d'éléments, et cela amène plus de questions que de réponses. Comme par exemple : quelle administration ou organisme sera chargé de calculer le bilan carbone de tout ce qu'il est possible d'acheter, et selon quelle méthode. '''J'ai peur que cela entraine des polémiques''' sans fin, et divise un peu plus la société qui n'en a pas besoin. ''Commentaire de Armel : Nous proposons un organe paritaire national avec des délégations régionales et adossé à l’ADEME qui est la référence mondiale pour l’évaluation des contenus carbone, il y a une norme ISO 14067 pour définir l’évaluation du contenu carbone, valable dans le monde entier. Malgré tout le sérieux, il y aura des polémiques, il faudra un médiateur carbone à l’intérieur de cette agence carbone paritaire. Nous préparons aussi (avec le créateur du carbomètre) une appli « vérif-carbone » pour contrôler l’affichage du commerçant avec degré d’approximation mais pour vérifier l’ordre de grandeur. Faut que tout cela apaise la société.''</big> <big>Que se passera-t-il quand quelqu'un aura épuisé son quota carbone ? Le laissera-t-on mourir de faim s'il ne peut plus rien acheter ? Le contrôle de nos achats se fera-t-il de manière automatique (ça me parait compliqué) ou de manière volontaire. Par quel moyen (application sur smartphone comme le suggère Gwendoline. ''Commentaire de Armel : Le ticket de caisse détaillera les contenus carbone en plus des euros, il n’obligera pas le smartphone si tu as une carte bancaire pour transporter les points carbone. Pour un maraicher permaculteur comme mon gendre en Loire-Atlantique, qui vend toute sa production le samedi devant son jardin, il affichera les prix et carbone au kilo pour chaque légume et fera la double addition sur le bloc-notes qui lui sert à faire les totaux. Pas de ticket de caisse chez lui. Il a un lecteur de cartes bancaires pour les quelques clients qui ont oublié de prendre de la monnaie, et peut lire les cartes et leur imputer le carbone même si le client paie en billets . l’ADEME lui indique que les carottes sont à 0.0706 kg/kg. Et les pommes de terre à 0.0861 kg/kg. (Chiffres repris dans le carbomètre). S’il remplace le motoculteur par une bineuse tirée par un âne, il peut justifier de passer à 20% de moins, il fait une déclaration à l’agence carbone qui lui envoie la validation qu’il peut attester à sa clientèle. Mas ce n’est pas facile car un âne a besoin d’un hectare de pâturage et son problème actuel c’est que les autres paysans ne veulent pas lui céder du terrain car la PAC les subventionne à l’hectare.''</big> <big>Personnellement, j'ai réussi à vivre jusqu'à présent sans smartphone, et je compte bien que ça dure encore longtemps. En tout cas, je ne me vois pas passer mes journées avec le nez collé sur un écran pour savoir combien vont me coûter mes achats. ''Commentaire de Armel : effectivement on n'aura pas besoin de smartphone (sauf pour les monnaies locales qui fonctionnent plutôt mieux avec).''</big> <big>Cette "usine à gaz" ne va-t-elle pas dépenser plus d'énergie qu'elle va nous en faire économiser ? ''Commentaire de Armel : à ce jour on ne connait pas de système qui réduise l’énergie comme ça, 6% par an, pour faire 80% en 30 ans ! l’énergie nécessaire pour faire fonctionner le compte carbone serait moins d’un millième, je peux le détailler par ailleurs. Pour simplifier le coté usine à gaz, nous proposons en bas de la page www.comptecarbone.org un jeu de 9 règles qui devraient suffire.''</big> <big>Donc, pour conclure, je dirais que je suis plutôt défavorable à ce genre de système, même s'il part d'un bon sentiment. ''Commentaire de Armel : Très bien tu fais partie jusque-là de la majorité qui juge ce rationnement impossible tant qu’on ne l’a pas mis en œuvre. Mais les très bonnes questions posées montrent la marge de questionnement.''</big> <big>Ne dit-on pas que l'enfer est pavé de bonnes intentions ? ''Commentaire de Armel : bonne maxime, il faudrait retourner avec « l’enfer climatique était pavé de pièges qu’il a fallu déjouer pour sauver l’humanité »''</big>
* <big><u>Réponse de François</u> : Merci, Armel, pour ta proposition. Elle me paraît sensée, et très souhaitable, même si elle n'est réalisable que sous un gouvernement relativement dictatorial et de type communiste, le seul à mes yeux susceptible d'apporter une solution efficace, c'est-à-dire rapide désormais, à la dérive anti-écologique de notre société. Pour qu'elle soit applicable, en effet, il faut à mon avis que les personnes à qui cela coûterait le plus d'efforts financiers, relativement à leurs ressources, soient assurées d'un complément de revenus, sous forme d'une subvention d'état globale (revenu universel), et non sous forme de la multitude d'indemnités de ceci et de dégrèvements de cela, qui ne les met pas sur un pied d'égalité dans la société pour payer le vrai prix des choses ; et qui ferait de même, sinon, pour le coût carbone des achats et des activités. Ce serait la dernière disposition permettant de rester dans le schéma d'un monde capitaliste, si l'on y tient... ''Merci de cette belle analyse qui pose d’abord la question de démocratie en face de l’urgence climatique. J’estime que le vote négatif des suisses hier est plutôt positif pour les quotas carbone : c’est d’une taxe que les gens ne veulent pas, mais un comptage serait efficace. Je pense qu’avec un sursaut démocratique tel que je l’espère pour 2022 , nous devrions décider collectivement de comment juguler le chaos climatique, déjà sensible partout. J’ai milité pour un revenu universel mais j’en suis revenu depuis qu’ Elon Musk ou d’autres destructeurs en font l’apologie. Je préfère la Banque du Cœur à l’image des Restos du Cœur qui permettrait d’alléger la charge mentale de tous ceux qui ne peuvent pas joindre les deux bouts ou surtout qui n’ont pas de réserve en cas d’aléas. Dans le livre [https://www.thebookedition.com/fr/compter-p-383095.html COMPTER], qui évalue le cout annuel à 6 milliards d’Euros moins que les dividendes versés par Total en 2021. Oui, il faudra aider les familles qui craignent d’être en difficulté avec le compte carbone, voir ci-joint une ébauche de barème d’aide. Enfin, nous réfléchissons à une variante de volontariat (seuls les volontaires rentreraient dans le mécanisme de compte carbone) mais cela enlève la stimulation des entreprises qui seraient obligées de décarboner, innover, relocaliser, si toute la population y est soumise. Peut-être une année blanche permettrait de voir venir.''</big>