« Wikigreen/Le Comptage Carbone » : différence entre les versions

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* <big><u>Réponse de Hugo</u> : Les points positifs d'un "budget carbone" : - '''L'efficacité''' : il est, a priori, impossible de dépasser son quota d'émissions avec un budget carbone. Pour respecter les engagements de réduction des émissions au niveau national, quoi de mieux que d'empêcher tout simplement le dépassement des émissions individuelles ? - '''L'égalité''' : globalement, les "riches" émettent plus que les autres. Or, les mesures incitatives habituelles, qui passent notamment par les prix, ne sont pas une barrière pour les plus aisés. A titre d'exemple, dans le cadre d'une taxe carbone, quelqu'un de riche peut prendre l'avion pour son loisir tous les deux jours. Tant que cette personne peut la payer, la taxe ne constitue pas une limite infranchissable. En un mot, le principe du pollueur-payeur laisse la possibilité de payer ... pour polluer. '''En présence d'un budget carbone, à l'inverse, celui-ci est indépassable, que l'on soit riche ou pauvre''' (ce point est toutefois à nuancer, voir la suite).</big> <big>Les questions et limites que j'imagine : - '''Le même quota doit-il être appliqué à tous ? l’enjeu du périmètre des émissions.''' Nos émissions dépendent largement du milieu dans lequel on vit. On peut par exemple penser qu'il est plus simple de limiter ses émissions associées à la mobilité quand on est urbain et bien connecté à des réseaux de transports publics, que lorsqu’on est en zone rurale et qu’il est compliqué de ne pas prendre sa voiture pour aller faire les courses.</big> <big>Par ailleurs, '''certaines émissions sont subies et il me semble injustifié de faire porter leur coût (en termes de budget carbone) aux "consommateurs"'''. Je pense notamment aux coûts de chauffage. Les locataires de passoires thermiques ne sont pas pleinement responsables du mauvais état de l'appartement qu'ils louent. Faut-il qu’en plus d’avoir trop chaud l’été, très froid l’hiver et une facture d’électricité élevée, ils soient en plus pénalisés en termes de budget carbone ? (bon ok, je caricature un peu là…)</big> <big>On peut ajouter que le système social a été mis en place pour éviter que le budget financier ne soit une limite à l’accès à certains services : santé, éducation … Il semblerait injuste que ces services viennent réduire le budget carbone d’une personne (notamment si elle est malade). '''A partir de ces quelques exemples, j’ai l’impression que l’égalité pure des quotas est intenable'''. Les solutions pour palier cela pourraient être d’exclure certaines consommations du budget carbone, ou de faire varier les quotas en fonction de différents critères (zone d’habitation, statut de propriétaire …). Les débats à ce sujet pourraient être houleux…</big> <big>-'''La question des enfants''' (C’est une digression, mais je pense que ça montre la complexité du débat) A l’heure où certaines personnes disent qu’ils ne souhaitent pas d’enfant pour des raisons climatiques et environnementales, on peut se demander comment cela pourrait s’intégrer dans le budget carbone ?Par exemple : '''faut-il réduire automatiquement le budget carbone des personnes ayant des enfants ?'''</big> <big>'''- Le budget carbone rétablit-il réellement l’égalité face à la questions climatique ?''' J’ai l’impression que l’aspect « juste » que revêt l’idée d’un budget carbone, doit être relativisé, au moins sur deux aspects :</big> <big>'''1 : Des services de « compensation » existent, qui permettent de payer pour planter des arbres qui compensent certaines émissions.''' Si de tels services venaient à être intégrés dans le budget carbone, les « riches » pourraient payer pour compenser leurs émissions… et donc émettre plus que les personnes moins aisées. '''2 :''' '''Un système de budget carbone pourrait inciter les producteurs de différents biens à créer des produits moins émetteurs.''' C’est exactement le but d’une telle mesure et cela est souhaitable. Néanmoins, à court terme, il est probable que les produits peu émetteurs soient les plus chers et donc destinés à une clientèle haut de gamme. On retombe là dans le problème des automobilistes qui ne peuvent pas acheter de voitures moins émettrices ...</big> <big>- '''Et la politique dans tout ça ?''' Je n’ai pas eu le temps de réfléchir précisément à ça, mais j’ai l’impression que '''ce système ferait peser un poids énorme sur les « consommateurs''' », au risque de faire oublier certains enjeux politiques. Il me semble que nos émissions dépendent largement d’éléments qui ne relèvent pas directement d’un choix du consommateur. Notamment : - Le mix énergétique de son pays, - L’organisation et l’offre de transports dont il bénéficie, - Les moyens de production des entreprises (investissements dans des technologies bas-carbone, gestion des imports et exports …).</big> <big>Ces éléments relèvent essentiellement de choix politiques. C'est moins le cas pour la production, mais tout de même ne parti via la régulation. '''Il est vrai qu’un budget carbone inciterait les individus à modifier leur consommation, ce qui a terme pousserait les entreprises à proposer des services plus verts et les gouvernements à changer de mix énergétique''' … mais, en attendant, ce serait les ménages qui devraient payer la période de transition…</big> <big>Pour conclure, j’ai l’impression qu’une telle mesure serait extrêmement compliquée à mettre en place et qu’elle pourrait s’avérer très injuste (le diable est dans les détails). En revanche, la réflexion proposée est très intéressante. En dehors même de toute contrainte, le fait de ramener au niveau individuel les efforts à faire en termes d’empreinte carbone dans les prochaines décennies semble nécessaire pour se rendre compte du chemin qu’il reste à faire.</big>
* <big><u>Réponse de Dominique</u> : Je serais très favorable à la mise en place de ce budget carbone. Mais je crois à la puissance du libre arbitre, couplée à la puissance de l'effet d'imitation. Cette mesure serait si révolutionnaire (limiter le pouvoir d'achat sans le relier à un "mérite" lié au travail (qualifications X horaires X créativité X responsabilités) que je craindrais une forme directe d'opposition sociale, qui ferait passer au second plan le projet collectif de l'inversion de tendance de notre empreinte carbone. Donc, je plaiderais pour une mise en œuvre basée sur le volontariat durant quelques années (par exemple 3 ou 5 ans), en comptant sur l'effet domino de l'imitation, que les expérimentateurs du compte carbone pourraient initier en en parlant autour d'eux. Puis en comptant sur le point de bascule (à partir d'un certain % de gens convaincus, l'effet d'imitation s'accélère). Ainsi, la contrainte pourrait suivre un projet individuel, puis collectif. Personnellement, je ferais assurément partie des expérimentateurs de la première heure, avec plaisir et soulagement.</big>
* <big><u>Réponse de Margot</u> : Je trouve cette idée formidable ! Effectivement, ça deviendrait un vrai argument de vente, donc motiverait les entreprises à changer. Et on réfléchirait à deux fois avant de prendre l'avion. Mais comment faire appliquer les même choses aux patrons, aux membres du gouvernement ? Comment s'assurer que ce ne sont pas encore les pauvres qui font tous les sacrifices ? Comment s'effectue le contrôle de tout ça ? Que ce passe-t-il si on dépasse notre quotas, on est imposés en punition ? Mais dans ce cas, est-ce qu'on ne pourrait pas s'en tirer encore une fois à coup de crédit d'impôt et d'évasion fiscale ? Est-ce qu'on ne pourrait pas être interdits de vol en cas de trop gros dépassement ? Est-ce qu'on a le droit de prendre l'avion a tout bout de champs pour le travail ? J'imagine que le président aura le droit, lui ?</big>
* <big><u>Réponse de Margot</u> :</big>
* <big><u>Réponse de Jean-François</u> : J'ai pris un peu de temps pour te répondre car tu abordes un sujet qui demande réflexion. De plus, on manque d'éléments, et cela amène plus de questions que de réponses. Comme par exemple : quelle administration ou organisme sera chargé de calculer le bilan carbone de tout ce qu'il est possible d'acheter, et selon quelle méthode. '''J'ai peur que cela entraine des polémiques''' sans fin, et divise un peu plus la société qui n'en a pas besoin. Que se passera-t-il quand quelqu'un aura épuisé son quota carbone ? Le laissera-t-on mourir de faim s'il ne peut plus rien acheter ? Le contrôle de nos achats se fera-t-il de manière automatique (ça me parait compliqué) ou de manière volontaire. Par quel moyen (application sur smartphone comme le suggère Gwendoline. Personnellement, j'ai réussi à vivre jusqu'à présent sans smartphone, et je compte bien que ça dure encore longtemps. En tout cas, je ne me vois pas passer mes journées avec le nez collé sur un écran pour savoir combien vont me coûter mes achats. Cette "usine à gaz" ne va-t-elle pas dépenser plus d'énergie qu'elle va nous en faire économiser ? Donc, pour conclure, je dirais que je suis plutôt défavorable à ce genre de système, même s'il part d'un bon sentiment. Ne dit-on pas que l'enfer est pavé de bonnes intentions ?</big>
* <big><u>Réponse de François</u> :</big>
*Réponse de Jean-Luc :
 
{{Références}}