« Wikigreen/Le Comptage Carbone » : différence entre les versions

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== <big>Les participants de Wikigreen réagissent :</big> ==
<big>Voici la question posée aux participants de Wikigreen par Armel : "Chers amis Wikigreen, Imaginez que, dans un futur proche, et pour planifier la réduction de notre
empreinte carbone, le gouvernement vous donne un "quota personnalisé", sous
forme d'un '''"budget carbone". À chaque achat, votre compte serait débité
automatiquement du montant des émissions carbone correspondant à vos
produits'''. Chaque année, ce compte serait réduit de 6%, de façon à parvenir
au fameux "Facteur 4" : passer de 12 tonnes à 3 tonnes d'équivalent CO2 par
an et par personne, d'ici 2050, mais en douceur ! Vos efforts personnels de
réduction seraient partagés par 100% des consommateurs, ce qui ferait réagir les entreprises pour proposer des produits et services bas-carbone et
innover localement. '''Réagiriez-vous plutôt favorablement, ou plutôt défavorablement ? Pourquoi ?'''"</big>
 
* <big><u>Réponse de Gwendoline</u> : "Je trouve l’idée de calculer un quota personnalisé, et d’en déduire des points, intéressante. Ceci dit, je ne comprends pas comment ce système peut être imposé par un gouvernement, qui devrait alors être au courant de tous nos achats. '''ça fait un peu Big Brother''' '''! Je préfère l’approche volontaire''', ou chacun reçoit son quota personnalisé, avec un compte sur un appli, par exemple, et reçoit avec chaque achat, voyage, etc, le montant total de son usage. Reste à la personne à se connecter pour les déduire sur son compte.</big>
* <big><u>Réponse d'Anaëlle</u> : Je trouve que l'enjeu de '''partager les efforts par l'ensemble de la société est indispensable''' : en effet, comment se motiver à réduire soi-même son empreinte carbone lorsque l'on sait que d'autres consomment les ressources sans compter ? Je serais donc favorable à une solution qui permettrait de faire en sorte que ''tout le monde'' fasse un effort. Cependant, 2 aspects mériteraient des adaptations selon moi : Premièrement, '''adapter les objectifs de réduction en fonction des modes de vie''' (urbain, rural, nombre de personnes dans le foyer, modes de consommation - on sait par exemple que les ménages à revenus modestes sont ceux qui ont l'empreinte carbone la plus légère, ils ne doivent donc pas être la priorité) et des efforts déjà consentis. Deuxièmement, dans la solution que tu proposes, les consommateurs sont les premières cibles pour que les entreprises adaptent ensuite leurs modes de production et leurs produits. Selon moi il faudrait inverser cette priorité : '''ce sont aux structures qui polluent aujourd'hui le plus (à savoir les grandes entreprises) de fournir les premiers efforts'''. La responsabilité qui repose sur le consommateur est selon moi biaisée car elle masque l'enjeu d'un changement structurel à grande échelle, qui passe par la réorganisation globale de la production, et donc de la consommation. Mais c'est bien en cela que je suis '''favorable à ce que l’État - en tant qu'institution régulatrice - mette son nez là-dedans''', en trouvant un moyen d'éviter le côté Big Brother comme le souligne Gwendoline, et propose des mesures concrètes et ambitieuses pour réduire in fine l'empreinte carbone de toutes et tous.</big>
* <big><u>Réponse de Patricia</u> : Comment connaître ou mesurer l’empreinte carbone que peuvent représenter mes achats ? '''Il faudrait que ce soit marqué  sur les produits''' comme la liste des ingrédients. Sinon oui je suis favorable à toute initiative qui aiderait le consommateur à faire des choix d’achat plus responsable.</big>
* <big><u>Réponse de Hugo</u> : Les points positifs d'un "budget carbone" : - '''L'efficacité''' : il est, a priori, impossible de dépasser son quota d'émissions avec un budget carbone. Pour respecter les engagements de réduction des émissions au niveau national, quoi de mieux que d'empêcher tout simplement le dépassement des émissions individuelles ? - '''L'égalité''' : globalement, les "riches" émettent plus que les autres. Or, les mesures incitatives habituelles, qui passent notamment par les prix, ne sont pas une barrière pour les plus aisés. A titre d'exemple, dans le cadre d'une taxe carbone, quelqu'un de riche peut prendre l'avion pour son loisir tous les deux jours. Tant que cette personne peut la payer, la taxe ne constitue pas une limite infranchissable. En un mot, le principe du pollueur-payeur laisse la possibilité de payer ... pour polluer. '''En présence d'un budget carbone, à l'inverse, celui-ci est indépassable, que l'on soit riche ou pauvre''' (ce point est toutefois à nuancer, voir la suite).</big> <big>Les questions et limites que j'imagine : - '''Le même quota doit-il être appliqué à tous ? l’enjeu du périmètre des émissions.''' Nos émissions dépendent largement du milieu dans lequel on vit. On peut par exemple penser qu'il est plus simple de limiter ses émissions associées à la mobilité quand on est urbain et bien connecté à des réseaux de transports publics, que lorsqu’on est en zone rurale et qu’il est compliqué de ne pas prendre sa voiture pour aller faire les courses.</big> <big>Par ailleurs, '''certaines émissions sont subies et il me semble injustifié de faire porter leur coût (en termes de budget carbone) aux "consommateurs"'''. Je pense notamment aux coûts de chauffage. Les locataires de passoires thermiques ne sont pas pleinement responsables du mauvais état de l'appartement qu'ils louent. Faut-il qu’en plus d’avoir trop chaud l’été, très froid l’hiver et une facture d’électricité élevée, ils soient en plus pénalisés en termes de budget carbone ? (bon ok, je caricature un peu là…)</big> <big>On peut ajouter que le système social a été mis en place pour éviter que le budget financier ne soit une limite à l’accès à certains services : santé, éducation … Il semblerait injuste que ces services viennent réduire le budget carbone d’une personne (notamment si elle est malade). '''A partir de ces quelques exemples, j’ai l’impression que l’égalité pure des quotas est intenable'''. Les solutions pour palier cela pourraient être d’exclure certaines consommations du budget carbone, ou de faire varier les quotas en fonction de différents critères (zone d’habitation, statut de propriétaire …). Les débats à ce sujet pourraient être houleux…</big> <big>-'''La question des enfants''' (C’est une digression, mais je pense que ça montre la complexité du débat) A l’heure où certaines personnes disent qu’ils ne souhaitent pas d’enfant pour des raisons climatiques et environnementales, on peut se demander comment cela pourrait s’intégrer dans le budget carbone ?Par exemple : '''faut-il réduire automatiquement le budget carbone des personnes ayant des enfants ?'''</big> <big>'''- Le budget carbone rétablit-il réellement l’égalité face à la questions climatique ?''' J’ai l’impression que l’aspect « juste » que revêt l’idée d’un budget carbone, doit être relativisé, au moins sur deux aspects :</big> <big>'''1 : Des services de « compensation » existent, qui permettent de payer pour planter des arbres qui compensent certaines émissions.''' Si de tels services venaient à être intégrés dans le budget carbone, les « riches » pourraient payer pour compenser leurs émissions… et donc émettre plus que les personnes moins aisées. '''2 :''' '''Un système de budget carbone pourrait inciter les producteurs de différents biens à créer des produits moins émetteurs.''' C’est exactement le but d’une telle mesure et cela est souhaitable. Néanmoins, à court terme, il est probable que les produits peu émetteurs soient les plus chers et donc destinés à une clientèle haut de gamme. On retombe là dans le problème des automobilistes qui ne peuvent pas acheter de voitures moins émettrices ...</big> <big>- '''Et la politique dans tout ça ?''' Je n’ai pas eu le temps de réfléchir précisément à ça, mais j’ai l’impression que '''ce système ferait peser un poids énorme sur les « consommateurs''' », au risque de faire oublier certains enjeux politiques. Il me semble que nos émissions dépendent largement d’éléments qui ne relèvent pas directement d’un choix du consommateur. Notamment : - Le mix énergétique de son pays, - L’organisation et l’offre de transports dont il bénéficie, - Les moyens de production des entreprises (investissements dans des technologies bas-carbone, gestion des imports et exports …).</big> <big>Ces éléments relèvent essentiellement de choix politiques. C'est moins le cas pour la production, mais tout de même ne parti via la régulation. '''Il est vrai qu’un budget carbone inciterait les individus à modifier leur consommation, ce qui a terme pousserait les entreprises à proposer des services plus verts et les gouvernements à changer de mix énergétique''' … mais, en attendant, ce serait les ménages qui devraient payer la période de transition…</big> <big>Pour conclure, j’ai l’impression qu’une telle mesure serait extrêmement compliquée à mettre en place et qu’elle pourrait s’avérer très injuste (le diable est dans les détails). En revanche, la réflexion proposée est très intéressante. En dehors même de toute contrainte, le fait de ramener au niveau individuel les efforts à faire en termes d’empreinte carbone dans les prochaines décennies semble nécessaire pour se rendre compte du chemin qu’il reste à faire.</big>
* <big><u>Réponse de Dominique</u> : Je serais très favorable à la mise en place de ce budget carbone. Mais je crois à la puissance du libre arbitre, couplée à la puissance de l'effet d'imitation. Cette mesure serait si révolutionnaire (limiter le pouvoir d'achat sans le relier à un "mérite" lié au travail (qualifications X horaires X créativité X responsabilités) que je craindrais une forme directe d'opposition sociale, qui ferait passer au second plan le projet collectif de l'inversion de tendance de notre empreinte carbone. Donc, je plaiderais pour une mise en œuvre basée sur le volontariat durant quelques années (par exemple 3 ou 5 ans), en comptant sur l'effet domino de l'imitation, que les expérimentateurs du compte carbone pourraient initier en en parlant autour d'eux. Puis en comptant sur le point de bascule (à partir d'un certain % de gens convaincus, l'effet d'imitation s'accélère). Ainsi, la contrainte pourrait suivre un projet individuel, puis collectif. Personnellement, je ferais assurément partie des expérimentateurs de la première heure, avec plaisir et soulagement.</big>
* <big><u>Réponse de Margot</u> :</big>
* <big><u>Réponse de Jean-François</u> : J'ai pris un peu de temps pour te répondre car tu abordes un sujet qui demande réflexion. De plus, on manque d'éléments, et cela amène plus de questions que de réponses. Comme par exemple : quelle administration ou organisme sera chargé de calculer le bilan carbone de tout ce qu'il est possible d'acheter, et selon quelle méthode. '''J'ai peur que cela entraine des polémiques''' sans fin, et divise un peu plus la société qui n'en a pas besoin. Que se passera-t-il quand quelqu'un aura épuisé son quota carbone ? Le laissera-t-on mourir de faim s'il ne peut plus rien acheter ? Le contrôle de nos achats se fera-t-il de manière automatique (ça me parait compliqué) ou de manière volontaire. Par quel moyen (application sur smartphone comme le suggère Gwendoline. Personnellement, j'ai réussi à vivre jusqu'à présent sans smartphone, et je compte bien que ça dure encore longtemps. En tout cas, je ne me vois pas passer mes journées avec le nez collé sur un écran pour savoir combien vont me coûter mes achats. Cette "usine à gaz" ne va-t-elle pas dépenser plus d'énergie qu'elle va nous en faire économiser ? Donc, pour conclure, je dirais que je suis plutôt défavorable à ce genre de système, même s'il part d'un bon sentiment. Ne dit-on pas que l'enfer est pavé de bonnes intentions ?</big>
* <big><u>Réponse de François</u> :</big>
 
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