« Photographie/Fabricants/Optique et Précision de Levallois/Focaflex Automatic » : différence entre les versions

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'''Posemètre''' : le capteur est une cellule au sélénium de grandes dimensions (14 mm x 58 mm) protégée par un volet rabattable. Sa provenance n’est pas établie mais la fenêtre, semblable à celle d’un modèle qui équipe de nombreux Focasport de la première série (cinq rangées de lenticules en quinconce, hauteur 14 mm), laisse penser qu’il s’agit d’une production [[Chauvin-Arnoux]]. Les grandes dimensions de la cellule et le volet protecteur sont des gages de sensibilité et de durabilité.
 
'''Double bague sensibilités-vitesses''' : pour prendre en compte la sensibilité de la pellicule, ses concepteurs ont adopté une solution à la fois simple et rationnelle a été adoptée. Elle consiste en l’adjonction d’une seconde bague à la bague de sélection des vitesses dont la fonction est de porter la came crantée chargée de fournir l’information pertinente au combinateur. Sa position relative est proportionnelle à la sensibilité. Sa position absolue est proportionnelle au rapport « degré de sensibilité » / « vitesse » : elle est la même, par exemple, pour les réglages 200 ASA x 1/250 s, 100 ASA x 1/125 s, 50 ASA x 1/60 s, etc. Pour ce faire, les graduations des deux bagues sont conjuguées : 6-12-25-50-100-200-400 ASA sur l’une, 250-125-60-30-15-8-4-2-1 s-1 sur l’autre, avec des écarts égaux entre les crans. Les deux bagues sont solidaires l'une de l'autre (à sensibilité constante). Pour changer le réglage de sensibilité, il faut pousser la bague en question vers le boîtier avant de la tourner.
 
'''Fonctionnement en mode automatique''' : l’automatisme à priorité vitesse laisse à l’opérateur la possibilité d’intervenir sur le choix du diaphragme (afin de modifier la profondeur de champ, par exemple) ainsi que sur l’exposition du cliché (en cas de contrejour ou d’utilisation d’un filtre). Pour le guider dans le choix de la vitesse, un secteur de couleur jaune porté par la bague des sensibilités le long de l’échelle des vitesses délimite celles qui lui sont accessibles compte tenu de la sensibilité considérée et de la gamme des diaphragmes de l’objectif (7 crans de f/2,8 à f/22). Ainsi, à 25 ASA, les temps de pose opérationnels vont de 1/125 s à 1/2 s ; à 50 ASA, ils vont de 1/250 s à 1/4 s ; à 100 ASA, le choix se réduit d’un cran : 1/250 s – 1/8 s ; etc. Un bon compromis de vitesse peut de la sorte être trouvé sans tâtonnements. Si on souhaite par exemple minimiser la profondeur de champ, on sélectionnera la vitesse maximale contenue dans le secteur jaune. La valeur du diaphragme résultant se lit dans le viseur lorsqu’on appuie sur le bouton de couplage automatique. Elle est indiquée par la position d’une aiguille sur une échelle graduée de 2,8 à 22 (l’aiguille sort de l’échelle si la vitesse est en dehors du secteur jaune). Pour surexposer, ilon suffit de diminuerdiminue au préalable la sensibilité affichée. Si par exemple on utilise un filtre de coefficient 2 avec une pellicule de 100 ASA, on décalera l’index des sensibilités d’un cran pour le mettre à 50 ASA.
 
'''Déclenchement différé''' : même dispositif que sur le Focaflex 1er modèle. L’automatisme fonctionne aussi en mode différé. Le réglage est alors celui fixé lors du déclenchement du mécanisme retardateur.
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'''Production''' : cet appareil a été produit de 1960 à 1963 à 5.100 exemplaires (d’après Princelle et Auzelloux, 2006). Il était encore au catalogue en 1966<ref>Cf. catalogue Photo-Hall 1966, par exemple : http://collection-appareils.fr/gestion_catalogue/images/1261428536.jpg</ref>.
 
'''Concurrence''' : sans être exhaustif, le catalogue Photo Hall de novembre 1960<ref>Catalogue Photo Hall 1960 http://www.collection-appareils.fr/gestion_catalogue/html/affichage_un_catalogue.php?nom=Photo-Hall&annee=1960%20novembre. Il convient de noter que les prix de ce grand magasin sont 20 à 25 % inférieurs aux tarifs conseillés par les fabricants.</ref> donne un aperçu assez large du choix qui s’offrait à l’acheteur français l’année de la sortie du Focaflex Automatic. L’union douanière en construction entre la France, l’Allemagne de l’ouest, l’Italie et le Benelux paraît une réalité encore lointaine : sur 20 marques présentées, 12 sont françaises ; sur 61 modèles, 40 sont de conception et de fabrication française, 9 sont partiellement produits en France (marques Kodak et Tiranty), 12 sont totalement importés (en provenance des deux Allemagnes, de Suisse et d’Italie). Le prix du Focaflex Automatic, 830 FF, le situe dans le haut de gamme de la production Foca : il est vendu quelque 40 % plus cher qu’un Focaflex I complété d’un posemètre externe (480 FF + 100 FF<ref>Cellule Chauvin-Arnoux Babycell sans étui : http://www.collection-appareils.fr/gestion_catalogue/html/affichage_une_page?chemin_image=../../gestion_catalogue/images/1260473867.jpg&id_catalogue=6227&nom=Photo-Hall&annee=1960%20novembre&page=18</ref>), à peu près autant qu’un Foca Universel R muni de son meilleur objectif (815 FF, sans posemètre). Un seul autre reflex du catalogue dispose d’un posemètre intégré :, le [[Savoyflex III]] (780 FF), qui est lui aussi automatique (c’est même un précurseur en la matière), plus rudimentaire dans son mécanisme mais doté d’un objectif quelque peu modifiable. Les Focaflex (2 modèles) et Savoyflex (3 modèles) se disputent seuls le nouveau créneau des reflex « grand public », qui sont alors préférentiellement à obturateur central (en plein essor outre-rhin). Pour les photographes les plus exigeants et les plus fortunés, Photo Hall proposait huit reflex à obturateur à rideaux et objectifs interchangeables (sans posemètre) : sept valeurs sûres est-allemandes (marques Contax et Exakta Varex) et suisses (Alpa Reflex), et une nouveauté française (le Malik Reflex, qui fera long feu), à des prix allant de 1.210 FF (Contax F + Tessar) à 2.789 FF (Alpa Reflex 6B + Macro Switar).
 
Trois ans plus tard (1964), l’offre est devenue pléthorique : le catalogue de ce même grand magasin spécialisérevendeur aligne 24 marques, 138 modèles dont 28 reflex 24x36 (sans compter lesleurs déclinaisons optionsinterchangeables)<ref>Calalogue Photo Hall 1964 : http://www.collection-appareils.fr/gestion_catalogue/html/affichage_un_catalogue.php?nom=Photo-Hall&annee=1964%20mai
</ref>. Trois fabricants français (une vingtaine de modèles) sont encore présents : Foca et [[Royer]], qui brillent de leurs derniers feux, et [[Sem]], qui survivra une dizaine d’années. Le Focaflex Automatic (descendu à 750 FF) et le [[Focaflex II]] (sans cellule mais à objectifs interchangeables, 677 FF) côtoient neuf autres reflex à obturateur central, huit ouest-allemands (marques Agfa, Kodak, Voigtländer, Zeiss Ikon) et un japonais (Nikon), tous pourvus d’une cellule au sélénium couplée. L’interchangeabilité de l’objectif, partielle (Zeiss Ikon Contaflex) ou totale, devient la norme à moins quequand celui-ci nen’est soitpas remplacé par un zoom (Nikon Nikkorex 35II). Mis à part le Focaflex Automatic, seul l’Agfal’[[Agfa Colorflex]] (590 FF avec viseur à prisme amovible)<ref>« Les 24x36 reflex Agfa » sur le même catalogue : http://www.collection-appareils.fr/gestion_catalogue/html/affichage_une_page?chemin_image=../../gestion_catalogue/images/1242247626.jpg&id_catalogue=3589&nom=Photo-Hall&annee=1964%20mai&page=30</ref> n’offre pas de telles possibilités. maisEncore ce dernier n’est-il enque existela uneversion varianteéconomique d’un modèle à objectifs interchangeables, l’Ambiflexl’[[Agfa Ambiflex|Ambiflex]], à peine plus chèrecher (775 FF) que notrele appareilFocaflex Automatic. Pénalisé par l’inamovibilité de son objectif, le Focaflex Automaticcelui-ci ne peut plus se prévaloir de l’originalité de son automatisme : trois nouveautésmodèles cumulent cette commodité avec l’interchangeabilité de l’objectif : lel’[[Agfa Selectaflex du même Agfa]] (865 FF ou 1.010 FF selon l’objectif), le [[Zeiss Ikon Contaflex Super B de Zeiss Ikon]] (1.103 F avec objectif f/2,8) et l’Ultramatic dele [[Voigtländer Ultramatic]] (1.345 FF avec objectif f/2).
 
'''Utilisation''' : ce second Focaflex a pour l’essentiel les mêmes qualités et défauts que le premier modèle, l’automatisme du diaphragme en plus. On appréciera l’ingéniosité et l’ergonomie de ce perfectionnement... s’il fonctionne encore. Les automatismes purement mécaniques qui ont fleuri dans le sillage du Savoyflex III (1958) sont en effet réputés mal vieillir et être difficilement réparables<ref>PONT, Patrice-Hervé. Maxifiche 24x36 Royer. In : Les Fondamentaux du club Niépce-Lumière n° 15, décembre 2005, p. 7. </ref>. Il reste heureusementalors la possibilité de l’utiliser en mode manuel.
 
== Bibliographie ==