« Précis d'épistémologie/La recherche de la raison » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
→‎Chercher sans savoir ce qu'on cherche : corrections et compléments
Ligne 75 :
Nous ne savons pas de quoi nous sommes capables. La liste des problèmes que nous pouvons résoudre n'est pas connue d'avance.
 
On ne se connaît pas très bien soi-même. On ne sait pas par avance ce qu'on peut devenir. OnQuand on veut progresser on cherche sans savoir ce qu'on cherche parce qu'on se cherche soi-même.
 
On peut être porté et guidé par des idées sans savoir où elles nous mènent.
 
Pour qu'un problème théorique soit bien défini, il faut avoir explicité toutes les conditions et tous les principes qui déterminent ses solutions. En général l'énoncé d'un problème n'est pas suffisamment explicite pour qu'il soit un problème théorique bien identifiédéfini. Nous devons trouver nous-mêmes les bons principes qui nous serviront à raisonner (Aristote, ''Topiques'').
 
(...)
 
En général l'énoncé d'un problème n'est pas suffisamment explicite pour qu'il soit un problème théorique bien identifié. Nous devons trouver nous-mêmes les principes qui nous serviront à raisonner (Aristote, ''Topiques'').
 
Comment trouver les bons principes ? - On reconnaît les bons principes à leurs fruits. - Comment reconnaît-on les fruits ? - La raison porte des fruits quand elles nous aide à bien penser et à bien vivre. Mais nous n'avons pas par avance les détecteurs du bien penser et du bien vivre. Il faut déjà être sage pour reconnaître les fruits de la raison. Il n'est pas toujours plus facile de reconnaître les fruits que de reconnaître les bons principes. Et les bons principes font eux-mêmes partie des fruits.
 
La raison porte des fruits quand elle nous aide à penser bien, à faire le bien, à vivre bien. Mais on se fait facilement des illusions. On peut très facilement croire qu’on pense ou qu’on agit bien pour de très mauvaises raisons. La raison n’apporte pas toujours des réponses tranchées parce que la différence entre les vrais fruits et les illusions, entre le bon grain et l'ivraie, n’est pas toujours claire et nettement marquée.
 
Quand on cherche les bons principes, le bon savoir, la raison, la vertu ou la sagesse, on cherche sans savoir ce qu'on cherche, parce qu'on n'a pas par avance un savoir suffisant pour reconnaître tous les bons principes, touts les bons savoirs ou tous les fruits de la raison. Mais on est disposé à accueillir tout ce que la raison peut nous enseigner.
 
Les grands problèmes théoriques (qu'est-ce que la raison ? la vertu ? la sagesse ? ...) sont nécessairement des problèmes indéfinis. Pour qu'ils soient des problèmes bien définis, il faudrait que nous connaissions par avance toutes les conditions et tous les principes qui déterminent toutes les formes de raison, de vertu et de sagesse. Nous n'aurions presque plus rien à apprendre. Il ne resterait plus qu'à vérifier dans chaque cas particulier un savoir connu d'avance. Mais pour nous la raison n'est pas de tout savoir d'avance, c'est plutôt le contraire. On en sait très peu par avance. Il faut avoir toujours l'esprit ouvert et accueillir ce qui se présente si on veut trouver les fruits de la raison.
 
== Les pierres de touche de la raison ==