« Neurosciences/La pression intracrânienne » : différence entre les versions

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* En second lieu, les vaisseaux sanguins sont comprimés, ce qui entraine une réduction de l'alimentation en sang du cerveau. De même, si jamais un hématome grossit, le cerveau est compressé contre la boite crânienne et les vaisseaux sanguins qui l’alimentent font de même. Les neurones meurent en masse à la fois en raison de la compression et de la fermeture des vaisseaux sanguins qui les prive d'oxygène. Tout processus expansif intracrânien (c'est à dire : tout grossissement d'un truc dans la boite crânienne), entraine une ischémie cérébrale plus ou moins diffuse.
* Enfin, lors de tout processus expansif intracrânien, les méninges et les ventricules sont aussi compressés. Les méninges sont compressées et le liquide cérébrospinal qu'elles contiennent font de même. Pareil pour les ventricules, qui sont eux aussi compressés. Le liquide cérébrospinal étant incompressible, la pression du liquide cérébrospinal augmente. Le résultat le plus fréquent est l'apparition d'un syndrome méningé plus ou moins sévère.
 
[[File:Hypothèse de Monroe-Kelly.png|centre|vignette|upright=2.0|Ce graphique illustre la relation entre volume du cerveau et pression intracrânienne, d'après l'hypothèse de Monroe-Kelly.]]
 
Les conséquences d'une HTIC sont donc : des lésions neurologiques focales et/ou diffuses, une ischémie cérébrale et un potentiel syndrome méningé. Cependant, cette triade ne se manifeste pas totalement dans la plupart des cas. Les symptômes d'une HTIC sont différents selon la rapidité d'installation.
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* Les hypertensions intracrâniennes chroniques se traduisent par des troubles de la marche, souvent couplés à une réduction des capacités intellectuelles, des problèmes de motricité et des troubles sphinctériens, qui sont loin d'être caractéristiques.
 
===Le traitement d'une hypertension intracrânienne===
[[File:Hypothèse de Monroe-Kelly.png|centre|vignette|upright=2.0|Ce graphique illustre la relation entre volume du cerveau et pression intracrânienne, d'après l'hypothèse de Monroe-Kelly.]]
 
[[File:Decompressive Craniectomy.png|vignette|Craniectomie décompressive.]]
 
Le traitement d'une HTIC dépend de sa gravité. La première technique est de mettre le patient en position demi-assise, ce qui réduit naturellement la pression sanguine et donc la pression intracrânienne. On peut théoriquement réduire le volume de sang présent dans le cerveau, en favorisant la vasoconstriction via divers médicaments, mais cela aggrave l'ischémie induite par l'HTIC et n'est donc pas conseillé. Une autre possibilité est de faire dégonfler le cerveau, ce qui est réalisable avec des médicaments hypertoniques, qui déshydratent les neurones : le mannitol est un agent qui peut être utilisé. Dans les cas les plus graves, on peut ouvrir le crâne afin de donner plus d'espace au cerveau, ce qui porte le nom de craniectomie décompressive. Ce traitement n'est cependant envisagé quasiment qu'en cas d'engagement, les exceptions étant assez rares.
 
===Les complications de l'hypertension intracrânienne===
 
L'hypertension intracrânienne peut avoir des complications assez variées, certaines pouvant être très rapidement létales. La plus dangereuse est l'engagement cérébral, qui est très rapidement létale sans traitement approprié. On peut aussi citer le réflexe de Cushing, une réaction du cerveau à l'hypertension intracrânienne qui vise à rétablir la pression sanguine cérébrale. Dans cette section, nous allons voir quelles sont ces conséquences et les étudier dans le détail.
 
====L'engagement cérébral====
 
Lorsqu'elle est très forte, l'hypertension intracrânienne déforme le cerveau au point qu'il passe à travers des barrières anatomiques qu'il n'est pas censé franchir, comme le trou à la base du crâne. Une telle protrusion du cerveau est ce qu'on appelle '''l'engagement cérébral'''. Si on omet quelques exceptions, le cerveau est alors compressé localement, au point que les aires concernées ne sont plus perfusées correctement. Les conséquences sont très graves et cela se traduit par des symptômes neurologiques très sévères. Si le tronc cérébral est touché, ce qui est le cas dans une grande majorité des cas, le patient peut avoir des troubles de la conscience et tomber dans le coma. On observe aussi des postures particulières, comme la posture de décortication ou la posture de décérébration, qui trahissent une altération du cortex ou du tronc cérébral. Autant vous dire qu'il s'agit d'une urgence médicale qui met en jeu le pronostic vital.
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* Une dernière possibilité est quand le cerveau s'engage dans un trou à travers le crâne. Cela s'observe quand un morceau du crâne est enlevé et que la pression intracrânienne est suffisante. Mais ce genre de cas assez rare. Même avec des traumatismes très importants, et plusieurs fractures du crâne, il est rare que les os du crâne donnent un beau trou dans lequel le cerveau peut sortir.
 
====Le réflexe de Cushing====
 
Le cerveau ne reste pas sans rien faire face à une hypertension intracrânienne et divers réflexes vasculaires lui viennent en aide. Un de ces réflexes, le réflexe de Cushing, augmente le débit sanguin, afin de limiter les conséquences de la compression cérébrale. Le mécanisme derrière ce réflexe se comprend assez facilement quand on sait que la pression du liquide céphalorachidien augmente avec la pression intracrânienne. Si elle augmente suffisamment, elle dépasse la pression sanguine moyenne, ce qui comprime les artères cérébrales. Cette compression des artères fait que le débit sanguin diminue et le cerveau cherche alors à le rétablir pour garantir la perfusion cérébrale. Pour cela, il augmente la pression sanguine et réduit le rythme cardiaque, pendant que la respiration devient irrégulière et plus lente. Cette triade de symptômes (hypertension systolique, bradycardie, respiration irrégulière) porte le nom de '''réflexe de Cushing'''. Paradoxalement, cette réaction n'aide pas vraiment à réduire la pression intracrânienne, au contraire, vu qu'elle augmente le débit cérébral sanguin. Il est généralement de mauvais signe (c'est un signe d'urgence médicale) et signifie qu'un engagement cérébral est imminent ou en cours. La mort peut survenir en quelques minutes ou heures une fois que le réflexe de Cushing s'exprime.
 
===Le traitement d'une hypertension intracrânienne===
 
[[File:Decompressive Craniectomy.png|vignette|Craniectomie décompressive.]]
 
Le traitement d'une HTIC dépend de sa gravité. La première technique est de mettre le patient en position demi-assise, ce qui réduit naturellement la pression sanguine et donc la pression intracrânienne. On peut théoriquement réduire le volume de sang présent dans le cerveau, en favorisant la vasoconstriction via divers médicaments, mais cela aggrave l'ischémie induite par l'HTIC et n'est donc pas conseillé. Une autre possibilité est de faire dégonfler le cerveau, ce qui est réalisable avec des médicaments hypertoniques, qui déshydratent les neurones : le mannitol est un agent qui peut être utilisé. Dans les cas les plus graves, on peut ouvrir le crâne afin de donner plus d'espace au cerveau, ce qui porte le nom de craniectomie décompressive. Ce traitement n'est cependant envisagé quasiment qu'en cas d'engagement, les exceptions étant assez rares.
 
==L’œdème cérébral==