« Psychologie cognitive pour l'enseignant/Supports pédagogiques » : différence entre les versions

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Il arrive que l'on ait le choix entre plusieurs supports pour présenter une information quelconque. Par exemple, on peut se demander s'il vaut mieux lire un texte à l'oral ou le faire lire par les élèves. Ou encor,e pour expliquer un phénomène dynamique, on peut hésiter entre présenter une animation ou une suite d'images. De même, on peut se demander s'il vaut utiliser un bon schéma plutôt qu'un bon discours. Voyons ce qu'il en est.
 
===Lecture versus présentation orale : dépend de la situation===
===Image contre discours/texte===
 
Lors de la lecture, les mots sont d'abord placés dans la mémoire de travail visuelle, avant d'être traduits et transférés dans la mémoire de travail verbale. Tout cela pour dire que l'oral et le texte ne sont pas équivalents. En théorie, la traduction d'un texte en représentations verbales demande un effort cognitif certain. On devrait donc en déduire que lire du texte est plus compliqué qu’écouter une explication orale. Après, cette traduction est assez facile une fois qu'on a appris à lire et va demander un effort certain seulement pour les enfants qui apprennent à lire. Néanmoins, ce désavantage a beau être faible chez l'adolescent/adulte, il existe.
Une idée reçue courante chez les enseignants est que certains élèves sont « visuels », d'autres « auditifs » ou « tactiles ». Le choix entre image et texte/oral dépendrait alors de l'élève. Mais dans les faits, les expériences montrent que ce n'est pas le cas. Elles montrent que le visuel est toujours mieux mémorisé que le verbal ou l'auditif<ref>Denis, 1979</ref><ref>Lieury, 1997</ref> : on parle d''''effet de supériorité de l'image sur le mot'''. Après tout, le proverbe le dit si bien : ''un bon schéma vaut mieux qu'un long discours''.
 
De nombreuses expériences ont cherché à savoir si le texte était plus facile à comprendre et à mémoriser que l'oral. Ces expériences ont été faites sur des collégiens (Lieury, Badoul, Belzic, 1996), des adolescents (Gunter, Furhnam, Gietson, 1984) et des adultes (Furhnam, Gunter, 1987; et aussi Bells Perfetti, 1994). Dans une petite minorité de cas, l'oral passe mieux que le texte. Mais cela n'arrive que pour des textes courts. Dès que le texte à lire est un peu long, le texte écrit est nettement mieux mémorisé que l'oral. C'est ce que l'on appelle l''''effet de supériorité de l'écrit'''. La raison est que la mémoire de travail orale est de faible capacité et ne donne un avantage que pour des courts textes. Les textes longs ont cependant des avantages. Par exemple, le texte permet de relire les portions de texte mal comprises. Et ces avantages l'emportent sur le fait que le cerveau doit traduire du texte écrit en représentations orales. Surtout que chez les sujets qui ont appris à lire, cette traduction est très rapide, quasiment automatique.
La raison à cela est qu'un long discours/texte est souvent assez compliqué à comprendre, il impose une charge cognitive qui n'est pas négligeable. Les associations entre idées ne sont alors pas toujours des plus visibles, surtout si l'explication est longue et/ou complexe. En comparaison, un bon schéma rend visible les associations entre concepts, sans pour autant saturer la mémoire de travail. Toutes les associations entre idées sont visibles simultanément, là où le discours ne le permet pas.
 
===Image contre discours/texte : avantage pour l'image===
===Lecture versus présentation orale===
 
Une idée reçue courante chez les enseignants est que certains élèves sont « visuels », d'autres « auditifs » ou « tactiles ». Le choix entre image et texte/oral dépendrait alors de l'élève. Mais dans les faits, les expériences montrent que ce n'est pas le cas. Elles montrent que le visuel est toujours mieux mémorisé que le verbal ou l'auditif<ref>Denis, 1979</ref><ref>Lieury, 1997</ref> : on parle d''''effet de supériorité de l'image sur le mot'''. Après tout, le proverbe le dit si bien : ''un bon schéma vaut mieux qu'un long discours''.
Lors de la lecture, les mots sont d'abord placés dans la mémoire de travail visuelle, avant d'être traduits et transférés dans la mémoire de travail verbale. Tout cela pour dire que l'oral et le texte ne sont pas équivalents. En théorie, la traduction d'un texte en représentations verbales demande un effort cognitif certain. On devrait donc en déduire que lire du texte est plus compliqué qu’écouter une explication orale. Après, cette traduction est assez facile une fois qu'on a appris à lire et va demander un effort certain seulement pour les enfants qui apprennent à lire. Néanmoins, ce désavantage a beau être faible chez l'adolescent/adulte, il existe.
 
La raison à cela est qu'un long discours/texte est souvent assez compliqué à comprendre, il impose une charge cognitive qui n'est pas négligeable. Les associations entre idées ne sont alors pas toujours des plus visibles, surtout si l'explication est longue et/ou complexe. En comparaison, un bon schéma rend visible les associations entre concepts, sans pour autant saturer la mémoire de travail. Toutes les associations entre idées sont visibles simultanément, là où le discours ne le permet pas.
De nombreuses expériences ont cherché à savoir si le texte était plus facile à comprendre et à mémoriser que l'oral. Ces expériences ont été faites sur des collégiens (Lieury, Badoul, Belzic, 1996), des adolescents (Gunter, Furhnam, Gietson, 1984) et des adultes (Furhnam, Gunter, 1987; et aussi Bells Perfetti, 1994). Dans une petite minorité de cas, l'oral passe mieux que le texte. Mais cela n'arrive que pour des textes courts. Dès que le texte à lire est un peu long, le texte écrit est nettement mieux mémorisé que l'oral. C'est ce que l'on appelle l''''effet de supériorité de l'écrit'''. La raison est que la mémoire de travail orale est de faible capacité et ne donne un avantage que pour des courts textes. Les textes longs ont cependant des avantages. Par exemple, le texte permet de relire les portions de texte mal comprises. Et ces avantages l'emportent sur le fait que le cerveau doit traduire du texte écrit en représentations orales. Surtout que chez les sujets qui ont appris à lire, cette traduction est très rapide, quasiment automatique.
 
===Schémas/images versus animations : avantage pour une suite d'images===