« Psychologie cognitive pour l'enseignant/Supports pédagogiques » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
mAucun résumé des modifications
Ligne 26 :
La théorie de la charge cognitive donne des recommandations spécifiques pour l'utilisation d'animations : il est préférable de les éviter et de les remplacer par des suites de dessins statiques. Le '''Transient information effect''' stipule que si on va plus vite que la mémoire de travail, de nouvelles informations vont venir remplacer les anciennes alors que celles-ci n'ont pas pu être traitées convenablement. En conséquence, seule une partie des informations est mémorisée et l'apprentissage se passe mal. Or une animation est un document dans lequel les informations sont fournies à un rythme relativement rapide : le ''transient information effect'' fonctionne à plein. Pour éviter cela, il vaut mieux recourir à des suites de dessins statiques. De plus, il vaut mieux faire en sorte que l'élève puisse choisir de passer d'un dessin à un autre de son propre chef, de façon qu'il puisse aller à son rythme et bien prendre son temps pour mémoriser et analyser les images qui lui sont présentées. Mais cette dernière recommandation n'est possible qu'avec des outils numériques avancés (sites web, ou autres).
 
==L'effet de modalité : la co-présentation de schémas avec des explications orales===
 
Dans les chapitres précédents, nous avons dit que l'usage de dessins, schémas et autres informations visuelles renforce la mémorisation. La raison à cela serait une sorte de redondancecomplémentarité : les informations seraient mémorisées à la fois sous forme visuelle et sous forme verbale. La théorie du double codage, vu dans le tout premier chapitre de ce cours, formalise cet argument. Cependant, on peut se poser la question de l'interaction entre ce double codage et la charge cognitive. La théorie de la charge cognitive nous dit que la redondance est une mauvaise chose et la redondance visuelle-verbale ne devrait pas faire exception. Un moyen d'éviter cela serait de se passer de support visuel, ou encore de séparer la présentation verbale et la présentation visuelle, les faire l'une après l'autre. La charge cognitive est alors censée être réduite comparé à une présentation conjointe, simultanée, des supports verbal et visuel.
 
Dans les faits, cela ne marche pas du tout. Par exemple, Mayer et Anderson ont étudié le cas de l'explication du fonctionnement d'une pompe à vélo. Un groupe d'élèves recevait une explication orale en même temps qu'une animation visuelle, alors qu'un autre groupe recevait uniquement l'explication orale. Les résultats étaient meilleurs avec la co-présentation qu'avec l'explication orale seule. Une autre étude Mayer a montré la même chose, mais pour une explication sur la formation des éclairs. Les premières études sur le sujet furent celles de Mousavi et al. (1995) sur du matériel géométrique. Elles ont été suivies par TindallFord et al. (1997), qui ont reproduit ces résultats lors de l'apprentissage d’ingénierie électrique. Depuis, les études sur le sujet se sont accumulées<ref>Kalyuga, Chandler, & Sweller, 1999, 2000</ref><ref>Tindall-Ford, Chandler, & Sweller, 1997</ref><ref>Jeung, Chandler, & Sweller, 1997</ref><ref>Mousavi, Low, & Sweller, 1995</ref><ref>Mayer & Moreno, 1998</ref><ref>Moreno & Mayer, 1999</ref><ref>Mayer, 2009</ref>.