« Psychologie cognitive pour l'enseignant/Supports pédagogiques » : différence entre les versions

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Les expériences sur le sujet sont assez claires, mais elles donnent des résultats différents selon que le support verbal utilisé est du texte ou de l'oral. Si l'on mélange des informations visuelles et du texte, l'effet de redondance apparait et la présentation séparée réduit la charge cognitive. Rien d'étonnant à cela, les mots écrits et les images passent par le même canal d'entrée visuel, et sont tous deux placés dans la mémoire de travail visuelle. Mais si le support verbal est de l'oral, les choses changent du tout au tout. La présentation simultanée d'informations visuelles et orales n'entraine pas de surcharge cognitive (dans une certaine mesure). Cette observation est appelée l''''effet de modalité''' et elle est parfaitement compatible avec la théorie de la charge cognitive. La raison est que les informations orales passent directement dans la mémoire de travail orale, alors que les images passent dans le canal visuel. On utilise alors la capacité des deux canaux séparés, ce qui facilite l'apprentissage.
 
Une idée reçue courante, surtout chez les enseignants, est que certains élèves sont « visuels », d'autres « auditifs » ou « tactiles ». Mais dans les faits, le visuel est toujours mieux mémorisé que le verbal ou l'auditif<ref>Denis, 1979</ref><ref>Lieury, 1997</ref> : on parle d''''effet de supériorité de l'image sur le mot'''. Après tout, ne dit-on pas qu'un bon schéma vaut mieux qu'un long discours ? En conséquence, l'ajout d'informations visuelles dans un cours aide les élèves. Cela peut passer par l'utilisation de schémas au tableau, de dessins, de diagrammes, ou d'autres techniques du genre. Par exemple, Kourilslcy et Wittrock ont montré, dans leur étude de 1987, qu'ajouter des graphiques pour illustrer les relations entre concepts abstraits améliorait les performances en compréhension et de rappel d'un cours d'économie.
==Illustrer==
 
Par exemple, Kourilslcy et Wittrock ont montré, dans leur étude de 1987, qu'ajouter des graphiques pour illustrer les relations entre concepts abstraits améliorait les performances en compréhension et de rappel d'un cours d'économie.
Les expériences ont mis en évidence un phénomène de double codage : on retient mieux une information quand celle-ci est mémorisée à la fois sous forme verbale, et sous forme imagée. Cet effet de double codage pourrait aussi expliquer pourquoi les concepts concrets sont plus faciles à mémoriser et à manipuler. Expérimentalement, diverses épreuves de mémoire montrent qu'on se souvient nettement mieux des mots concrets que des mots abstraits dans des tâches de rappel. La théorie du double codage prétend que cela vient du fait qu'on peut visualiser les concepts concrets, contrairement aux concepts abstraits.
 
Une idée reçue courante, surtout chez les enseignants, est que certains élèves sont « visuels », d'autres « auditifs » ou « tactiles ». Mais dans les faits, le visuel est toujours mieux mémorisé que le verbal ou l'auditif<ref>Denis, 1979</ref><ref>Lieury, 1997</ref> : on parle d''''effet de supériorité de l'image sur le mot'''. Après tout, ne dit-on pas qu'un bon schéma vaut mieux qu'un long discours ? En conséquence, l'ajout d'informations visuelles dans un cours aide les élèves. Cela peut passer par l'utilisation de schémas au tableau, de dessins, de diagrammes, ou d'autres techniques du genre. Par exemple, Kourilslcy et Wittrock ont montré, dans leur étude de 1987, qu'ajouter des graphiques pour illustrer les relations entre concepts abstraits améliorait les performances en compréhension et de rappel d'un cours d'économie.
 
Les expériences de Mayer ont prouvé qu'il existe des conditions pour utiliser efficacement ces images :