« Psychologie cognitive pour l'enseignant/Élaboration : quelques techniques » : différence entre les versions

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Cette élaboration dépend surtout des connaissances antérieures de l'élève mais la formulation des explications joue aussi un rôle plus léger. Il semble évident que l'élaboration sera meilleure avec un cours qui explique pourquoi les choses sont ce qu'elles sont, d'où sortent les faits appris dans le cours, quelles sont les raisons, les principes physiques derrière les choses, comment les déduire à partir de principes de base, etc. Pour donner un exemple, les démonstrations mathématiques permettent de faire émerger naturellement de nombreuses associations. Mais de telles '''explications''' peuvent être complétées par divers outils pédagogiques, les principaux étant les '''procédés mnémotechniques''', l''''usage d'exemples''', l''''analogie''', le '''questionnement''', les '''histoires''' et les '''advances organisers'''. Les exemples auront un chapitre dédié, tant il y a à dire de choses dessus, ce qui fait que nous n'en parlerons pas dans ce chapitre. Nous parlerons des procédés mnémotechniques dans le chapitre sur les méthodes d’élaboration liées aux révisions. Dans ce chapitre, nous étudierons plus en détail les autres techniques.
 
===La prise de notes===
==Le bon usage des supports pédagogiques==
 
Cela ne vous étonnera sans doute nullement, mais utiliser les bons supports pédagogiques permet souvent de faciliter l'élaboration. Par supports pédagogiques, nous voulons parler de l'usage de certaines notations (symboles mathématiques, chimiques, autres), de schémas ou d'illustrations, etc. Ces techniques permettent de simplifier les explications et peuvent rendre plus explicites les liens entre concepts, bien plus facilement qu'un long discours ne pourrait le faire. A cela, nous allons rajouter la manière de prendre des notes, qui modifie la manière dont l'élève traite ce qui lui est raconté. Précisons qu'un chapitre complet sera dédié à la fabrication des supports pédagogiques. Ce chapitre utilisera les acquis de la théorie de la charge cognitive pour aider les professeurs à concevoir des supports pédagogiques efficaces. Pour le moment, nous allons parler de quelques outils qui favorisent l'élaboration, sans parler de la charge cognitive. Les outils en question sont utiles à la fois aux enseignants et aux élèves.
 
===L'usage de schémas, diagrammes et illustrations===
 
Une première manière pour faciliter l'élaboration est d'utiliser au mieux le support visuel. Après tout, le proverbe le dit si bien : ''un bon schéma vaut mieux qu'un long discours''. La raison à cela est qu'utiliser des schémas, des diagrammes et des illustrations peut rendre plus évidentes les relations entre différents concepts. Un long discours est souvent assez compliqué à comprendre, et impose une charge cognitive qui n'est pas négligeable. Il faut se concentrer sur ce que le professeur raconte, ne pas en oublier une miette, tout en réfléchissant pour traiter ce qui est entendu. Les associations entre idées ne sont alors pas toujours des plus visibles, surtout si l'explication est longue et/ou complexe. En comparaison, un bon schéma rend visible les associations entre concepts, sans pour autant saturer la mémoire de travail. Toutes les associations entre idées sont visibles simultanément, là où le discours ne le permet pas.
 
Outre les schémas et diagrammes usuels, divers outils de visualisation ont été inventés. Les '''cartes mentales''' et schémas conceptuels en sont de bons exemples. Il s'agit de dessins sur lesquels on représente les concepts par des bulles, qui sont reliées entre elles par des associations ou relations logiques. Expérimentalement, ces cartes mentales sont un outil de prise de notes assez efficace<ref>Cunningham (2005) : Mindmapping: Its Effects on Student Achievement in High School Biology</ref><ref>Brian Holland, Lynda Holland, Jenny Davies (2004). An investigation into the concept of mind mapping and the use of mind mapping software to support and improve student academic performance.</ref><ref>Farrand, Hussain, and Hennessy (2002) : "The efficacy of the mind map study technique". Medical Education.</ref><ref>Marzano, R et al (2001) : Classroom Instruction that Works.</ref>.
 
[[File:Conceptmap.png|centre|vignette|upright=2|Exemple de carte mentale.]]
 
On peut poursuivre avec les '''synthétiseurs'''. Il s'agit de diagrammes ou de dessins qui permettent de résumer et d'intégrer les informations apprises dans un cours dans un tout cohérent. Dans ceux-ci, les noms des concepts sont simplement reliés entre eux par des flèches qui indiquent quelle est la relation entre chaque concept. Cependant, on ne doit pas mélanger les relations d'inclusion, de causalité et de méronymie. On trouve ainsi un synthétiseur différent pour les relations catégorielles et les relations causales. Dans le cas des relations d'inclusion et de méronymie, l'ensemble forme une hiérarchie. Dans le cas des relations causales, l'ensemble doit former un réseau, éventuellement une chaine de concepts ou d’événements reliés entre eux par des flèches.
 
===La prise de notes===
 
Aussi bizarre que cela puisse paraitre, la prise de notes influence l'élaboration du matériel reçu, que ce soit en bien ou en mal. Dit autrement, toutes les prises de notes ne se valent pas. La prise de notes usuelle, qui consiste à recopier ''verbatim'' ce que raconte le professeur, est ainsi peu utile. Il s'agit en effet d'une situation de double tâche où le sujet doit faire deux choses à la fois : écouter et recopier demande d'analyser la forme, pas le fond. Les traitements sur cette forme utilisent des ressources cognitives qui auraient pu servir pour la compréhension. L'élève devant se concentrer sur les aspects orthographiques et phonétiques du discours ne pourra pas traiter en même temps le sens de ce qui est dit.