« Psychologie cognitive pour l'enseignant/Élaboration : quelques techniques » : différence entre les versions

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==Le bon usage des supports pédagogiques==
 
Cela ne vous étonnera sans doute nullement, mais utiliser les bons supports pédagogiques permet souvent de faciliter l'élaboration. Par supports pédagogiques, nous voulons parler de l'usage de certaines notations (symboles mathématiques, chimiques, autres), de schémas ou d'illustrations, etc. Ces techniques permettent de simplifier les explications et peuvent rendre plus explicites les liens entre concepts, bien pluplus facilement qu'un long discours ne pourrait le faire. A cela, nous allons rajouter la manière de prendre des notes, qui modifie la manière dont l'élève traite ce qui lui est raconté. Précisons qu'un chapitre complet sera dédié à la fabrication des supports pédagogiques. Ce chapitre utilisera les acquis de la théorie de la charge cognitive pour aider les professeurs à concevoir des supports pédagogiques efficaces. Pour le moment, nous allons parler de quelques outils qui favorisent l'élaboration, sans parler de la charge cognitive. Les outils en question sont utiles à la fois aux enseignants et aux élèves.
 
===L'usage de schémas, diagrammes et illustrations===
 
Une autrepremière manière pour faciliter l'élaboration est d'utiliser au mieux le support visuel. Après tout, le proverbe le dit si bien : '' un bon schéma vaut mieux qu'un long discours''. La raison à cela est qu'utiliser des schémas, des diagrammes et des illustrations peut rendre plus évidentes les relations entre différents concepts. Un long discours est souvent assez compliqué à comprendre, et impose une charge cognitive qui n'est pas négligeable. Il faut se concentrer sur ce que le professeur raconte, ne pas en oublier une miette, tout en réfléchissant pour traiter ce qui est entendu. Les associations entre idées ne sont alors pas toujours des plus visibles, surtout si l'explication est longue et/ou complexe. En comparaison, un bon schéma réduit la charge cognitive car il permet de rendrerend visible les associations entre concepts, sans pour autant saturer la mémoire de travail. Toutes les associations entre idées sont visibles simultanément, là où le discours ne le permet pas.
 
Pour éviterOutre les défautsschémas deet ladiagrammes recopie manuscrite ''verbatim''usuels, divers outils de prise de notes élaboratifsvisualisation ont été inventés. Les '''cartes mentales''' et schémas conceptuels en sont de bons exemples. Il s'agit de dessins sur lesquels on représente les concepts par des bulles, qui sont reliées entre elles par des associations ou relations logiques. Expérimentalement, ces cartes mentales sont un outil de prise de notes assez efficace<ref>Cunningham (2005) : Mindmapping: Its Effects on Student Achievement in High School Biology</ref><ref>Brian Holland, Lynda Holland, Jenny Davies (2004). An investigation into the concept of mind mapping and the use of mind mapping software to support and improve student academic performance.</ref><ref>Farrand, Hussain, and Hennessy (2002) : "The efficacy of the mind map study technique". Medical Education.</ref><ref>Marzano, R et al (2001) : Classroom Instruction that Works.</ref>.
===La prise de notes===
 
[[File:Conceptmap.png|centre|vignette|upright=2|Exemple de carte mentale.]]
Aussi bizarre que cela puisse paraitre, la prise de notes influence l'élaboration du matériel reçu, que ce soit en bien ou en mal. Dit autrement, toutes les prises de notes ne se valent pas. La prise de notes usuelle, qui consiste à recopier ''verbatim'' ce que raconte le professeur, est ainsi peu utile. Il s'agit en effet d'une situation de double tâche où le sujet doit faire deux choses à la fois : écouter et recopier demande d'analyser la forme, pas le fond. Les traitements sur cette forme utilisent des ressources cognitives qui auraient pu servir pour la compréhension. L'élève devant se concentrer sur les aspects orthographiques et phonétiques du discours ne pourra pas traiter en même temps le sens de ce qui est dit.
 
On peut poursuivre avec les '''synthétiseurs'''. Il s'agit de diagrammes ou de dessins qui permettent de résumer et d'intégrer les informations apprises dans un cours dans un tout cohérent. Dans ceux-ci, les noms des concepts sont simplement reliés entre eux par des flèches qui indiquent quelle est la relation entre chaque concept. Cependant, on ne doit pas mélanger les relations d'inclusion, de causalité et de méronymie. On trouve ainsi un synthétiseur différent pour les relations catégorielles et les relations causales. Dans le cas des relations d'inclusion et de méronymie, l'ensemble forme une hiérarchie. Dans le cas des relations causales, l'ensemble doit former un réseau, éventuellement une chaine de concepts ou d’événements reliés entre eux par des flèches.
Cela explique que la prise de notes sur ordinateur est moins efficace que la prise de notes manuscrite chez la majorité des élèves. L'ordinateur permet de noter rapidement, ce qui fait que les élèves ont tendance à noter tout ce que raconte le professeur. En comparaison, noter à la main est nettement plus lent, ce qui fait que les élèves ne peuvent noter tout le cours, mais seulement ce qui est important. Pour cela, ils doivent analyser ce que le professeur raconte pour en dégager les idées générales et les principes importants, ce qui entraine de facto une élaboration du matériel écouté. La prise de notes sur ordinateur est donc une prise de notes ''verbatim'', contrairement à la prise de note écrite.
 
===La prise de notes===
Pour éviter les défauts de la recopie manuscrite ''verbatim'', divers outils de prise de notes élaboratifs ont été inventés. Les '''cartes mentales''' et schémas conceptuels en sont de bons exemples. Il s'agit de dessins sur lesquels on représente les concepts par des bulles, qui sont reliées entre elles par des associations ou relations logiques. Expérimentalement, ces cartes mentales sont un outil de prise de notes assez efficace<ref>Cunningham (2005) : Mindmapping: Its Effects on Student Achievement in High School Biology</ref><ref>Brian Holland, Lynda Holland, Jenny Davies (2004). An investigation into the concept of mind mapping and the use of mind mapping software to support and improve student academic performance.</ref><ref>Farrand, Hussain, and Hennessy (2002) : "The efficacy of the mind map study technique". Medical Education.</ref><ref>Marzano, R et al (2001) : Classroom Instruction that Works.</ref>.
 
Aussi bizarre que cela puisse paraitre, la prise de notes influence l'élaboration du matériel reçu, que ce soit en bien ou en mal. Dit autrement, toutes les prises de notes ne se valent pas. La prise de notes usuelle, qui consiste à recopier ''verbatim'' ce que raconte le professeur, est ainsi peu utile. Il s'agit en effet d'une situation de double tâche où le sujet doit faire deux choses à la fois : écouter et recopier demande d'analyser la forme, pas le fond. Les traitements sur cette forme utilisent des ressources cognitives qui auraient pu servir pour la compréhension. L'élève devant se concentrer sur les aspects orthographiques et phonétiques du discours ne pourra pas traiter en même temps le sens de ce qui est dit.
[[File:Conceptmap.png|centre|vignette|upright=2|Exemple de carte mentale.]]
 
On peut poursuivre avec les '''synthétiseurs'''. Il s'agit de diagrammes ou de dessins qui permettent de résumer et d'intégrer les informations apprises dans un cours dans un tout cohérent. Dans ceux-ci, les noms des concepts sont simplement reliés entre eux par des flèches qui indiquent quelle est la relation entre chaque concept. Cependant, on ne doit pas mélanger les relations d'inclusion, de causalité et de méronymie. On trouve ainsi un synthétiseur différent pour les relations catégorielles et les relations causales. Dans le cas des relations d'inclusion et de méronymie, l'ensemble forme une hiérarchie. Dans le cas des relations causales, l'ensemble doit former un réseau, éventuellement une chaine de concepts ou d’événements reliés entre eux par des flèches.
 
Cela explique que la prise de notes sur ordinateur est moins efficace que la prise de notes manuscrite chez la majorité des élèves. L'ordinateur permet de noter rapidement, ce qui fait que les élèves ont tendance à noter tout ce que raconte le professeur. En comparaison, noter à la main est nettement plus lent, ce qui fait que les élèves ne peuvent noter tout le cours, mais seulement ce qui est important. PourIls celadoivent donc faire un résumé de ce que raconte le professeur, ilsce doiventqui demande d'analyser ce que le professeur raconte pour en dégager les idées générales et les principes importants,. ceEt quicela entraine de facto une élaboration du matériel écouté. La prise de notes sur ordinateur est donc une prise de notes ''verbatim'', contrairement à la prise de note écrite. Pour éviter les défauts de la recopie manuscrite ''verbatim'', il est possible de prendre des notes sous la forme de cartes mentales ou d'autres supports visuels.
: ''Au passage, vous remarquerez que les cartes mentales, synthétiseurs et schémas conceptuels sont des représentations visuelles. Ce qui rejoint ce qui a été dit dans la section précédente : le support visuel permet de rendre compte plus facilement des associations et relations entre concepts.''
 
==Les analogies et les métaphores==