« Psychologie cognitive pour l'enseignant/Faire des liens » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
mAucun résumé des modifications
Ligne 14 :
Pour être comprise, une nouvelle connaissance doit d'arrimer à ce qui est déjà su, elle doit être élaborée. Les connaissances antérieures sont donc la matière première de tout apprentissage : si elles ne sont pas là, l'apprentissage sera limité à du par cœur, l'élève ne pouvant rien élaborer. Plus les connaissances antérieures sont nombreuses, plus les nouveaux concepts auront de points d’amarrage sur lesquels s'associer. Là où un novice aura du mal à apprendre des définitions ou des connaissances de base, faute de pouvoir les associer à quelque chose de familier, l'expert pourra facilement retenir de nouvelles informations en les reliant à un vaste réseau de connaissances acquises de longue date.<ref>Rittle-Johnson, B., Star, J. R., & Durkin, K. (2009). The importance of prior knowledge when comparing examples: Influences on conceptual and procedural knowledge of equation solving. Journal of Educational Psychology, 101(4), 836-852.http://dx.doi.org/10.1037/a0016026</ref><ref>Memory & Cognition, October 2007, Volume 35, Issue 7, « The effects of prior knowledge and text structure on comprehension processes during reading of scientific texts ».</ref>
 
Cela a fait dire au psychologue Ausubel que le facteur le plus important dans l'apprentissage est ce que l'élève sait déjà :
Une conséquence de cela est qu'apprendre beaucoup de choses permet de donner une bonne base aux apprentissages futurs<ref>Bandalos, Finney, & Geske, 2003</ref><ref>E. Wood, Willoughby, Bolger, & Younger, 1993</ref>. Une grande partie des mauvais résultats des élèves provient d'ailleurs d'une sémantique trop pauvre en connaissances antérieures. Ce fait est bien illustré par le fait que les résultats scolaires sont bien corrélés aux savoirs acquis, bien plus qu'au QI ou toute autre mesure des capacités cognitives. Pour donner quelques chiffres, une étude d'Alain Lieury nous dit que la corrélation entre connaissances encyclopédiques en classe de 5ᵉ et résultats scolaire l'année suivante est d'approximativement 0,72. La corrélation est la même avec le taux de redoublement 4 ans plus tard. Notons que ces deux corrélations sont plus élevées que les corrélations avec les tests de QI ou de raisonnement (0,50)<ref>Alain Lieury (1996)</ref>.
 
Pour résumer, l'apprentissage est un processus cumulatif dans lequel '''le savoir appelle le savoir'''. Plus on sait de choses, plus on pourra facilement relier de nouvelles informations à des connaissances antérieures. Cela a fait dire au psychologue Ausubel que le facteur le plus important dans l'apprentissage est ce que l'élève sait déjà :
 
{{citation bloc|The most important single factor influencing learning is what the learner already knows. Ascertain this and teach him accordingly}}