« Psychologie cognitive pour l'enseignant/Réduire la charge cognitive intrinsèque » : différence entre les versions

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{{Psychologie cognitive pour l'enseignant}}
 
La mémoire de travail est utilisée pour comprendre ce que raconte un professeur, un texte, etc. Lors de cette compréhension, les informations à apprendre sont maintenues en mémoire de travail, afin d'être associées et reliées à des connaissances antérieures, et afin de faire des déductions. Plus une information à apprendre est composée d'un grand nombre de sous-éléments, plus elle aura tendance à saturer la mémoire de travail. Le nombre d’éléments présents en mémoire de travail s'appelle la '''charge cognitive''' : plus elle est élevée, moins la tache ou le concept abordé est facile. Dans ces conditions, diminuer la charge cognitive est de première importance, reste à voir comment. Dans les grandes lignes, on peut identifier deux types de charge cognitive : une '''charge intrinsèque''' induite par la structuration des explications et des connaissances à apprendre, et une '''charge extrinsèque''' inutile qui dépend de la méthode de présentation utilisée.
 
Diminuer la charge cognitive extrinsèque demande d'aller à l’essentiel, d'éliminer les informations superflues. Une expérience faite par Richard Mayer permet d’illustrer ce phénomène. L’expérience a comparé deux versions d’un texte scientifique, dont l’une était expurgée des informations quantitatives : cette dernière était nettement mieux retenue et comprise. Dans le même esprit, la recherche sur la compréhension de texte a montré l'existence d'un '''effet délétère des détails séduisants''' : des détails ou anecdotes intéressants peuvent perturber d'extraction de l'idée générale d'un texte et nuire à la mémorisation et à la compréhension. Cet effet est partiellement du à la capacité de la mémoire de travail, la preuve en est que les sujets avec une bonne mémoire de travail sont nettement moins soumis à cet effet délétère.
Dans ces conditions, diminuer la charge cognitive est de première importance, reste à voir comment. Dans les grandes lignes, on peut identifier deux types de charge cognitive : une '''charge intrinsèque''' induite par la structuration des explications et des connaissances à apprendre, et une '''charge extrinsèque''' inutile qui dépend de la méthode de présentation utilisée. Dans ce chapitre, nous allons nous centrer sur la charge intrinsèque, la charge extrinsèque étant vue dans le cours sur les supports pédagogiques. Voyons maintenant les recommandations pédagogiques que vous pouvons tirer de cette théorie. Nous allons voir comment quelques modifications dans le séquencement des notions peuvent réduire la charge intrinsèque, ce qui permet de structurer un cours ou des explications relativement complexes.
 
DansPour cesce conditions, diminuer la charge cognitivequi est de premièreréduire importance, reste à voir comment. Dans les grandes lignes, on peut identifier deux types de charge cognitive : unela '''charge intrinsèque''', induiteles parchoses lasont structurationplus des explicationscompliquées et des connaissances à apprendre, et une '''charge extrinsèque''' inutile qui dépend de la méthode de présentation utilisée. Dans ce chapitre, nousest allons nouspour centrerrendre surles la charge intrinsèque, la charge extrinsèque étant vue dans le cours sur leschoses supportsplus pédagogiquesclaires. Voyons maintenant les recommandations pédagogiques que vous pouvons tirer de cette théorie. Nous allons voir comment quelques modifications dans le séquencement des notions peuvent réduire la charge intrinsèque, ce qui permet de structurer un cours ou des explications relativement complexes.
==Éliminer l'inutile==
 
Diminuer la charge cognitive demande d''''aller à l’essentiel''', d'éliminer les informations superflues. Une expérience faite par Richard Mayer permet d’illustrer ce phénomène. L’expérience a comparé deux versions d’un texte scientifique, dont l’une était expurgée des informations quantitatives : cette dernière était nettement mieux retenue et comprise.
 
Dans le même esprit, la recherche sur la compréhension de texte a montré l'existence d'un '''effet délétère des détails séduisants''' : des détails ou anecdotes intéressants peuvent perturber d'extraction de l'idée générale d'un texte et nuire à la mémorisation et à la compréhension. Cet effet est partiellement du à la capacité de la mémoire de travail, preuve en est que les sujets avec une bonne mémoire de travail sont nettement moins soumis à cet effet délétère.
 
==Le bon usage des connaissances propédeutiques==
 
MaisPour outreréduire lesla techniquescharge précédentescognitive intrinsèque, ille estseul aussimoyen possibleest d'utiliser l'influence des connaissances antérieures sur la charge cognitive. Rappelons que des concepts acquis, même très complexes, ne prennent un seul item dans la mémoire de travail. Dans la mémoire à long-terme, les concepts sont stockés sous la forme de schémas, des constellations d'informations interconnectées par un grand nombre de relations logiques. Et toute cette constellation d'information est prise comme un seul item en mémoire de travail. La conséquence est qu'il faut réutiliser des concepts déjà abordés et/ou connus de l'élève pour simplifier les explications. De même, il est préférable d'introduire certains concepts précocement pour simplifier des explications ultérieures. Il y a un lien assez évident avec les connaissances propédeutiques, vues il y a plusieurs chapitres. Idéalement, un cours doit idéalement être découpé en petites unités notionnelles cohérentes, qui sont progressivement assemblées en concepts plus complexes.
 
Pour donner un exemple, on peut citer l'étude de Mayer, Mautone, et Prothero, datée de 2002. Dans cette étude, des sujets jouaient à un jeu basé sur une leçon de géologie. Les élèves qui avaient reçu une instruction sur les termes de base (faille, arc, chaîne de montagne, etc) avant de jouer avaient une meilleure performance que les sujets qui découvraient la signification de ces termes en cours de jeu. Les élèves qui découvraient les termes en cours de jeu devaient acquérir ces connaissances en même temps qu'ils réfléchissaient sur les problèmes. En comparaison, les sujets ayant reçu un enseignement préalable pouvaient se concentrer sur la résolution des problèmes posés lors du jeu.