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Près de 10 ans plus tard, l'Allemagne et la France développent ensemble un satellite de télévision, Symphonie. Devant l'absence de lanceur européen, une requête est faite aux Américains pour tenter d'acheter un lanceur. La réponse de cette requête est navrante: pas de geste commercial, coûts de lancement au maximum connu, et surtout : le satellite doit être utilisé seulement « ''à des fins domestiques, technologiques et en aucun cas commerciales avec d'autres pays'' ». Quelle clause humiliante ! Aucun satellite européen ne pourra être lancé dans une perspective d'utilisation commerciale ! Les européens, outragés, décident de concevoir leur propre lanceur. Michel Debré, alors Ministre de la défense, déclare : « ''Dans dix ans, il y aura deux sortes de pays. Ceux qui seront indépendants et maîtriseront leurs télécommunications et leur programmation. Et ceux qui seront dépendants d'autres pays dans ce domaine'' »<ref name="AVAR"/>.
Du côté
Ariane devient un programme de plus en plus « sérieux », à tel point que la NASA envoie une lettre à l'ESA pour préciser qu'il ne faut attendre aucune aide de la part des Américains ! En 1978, Intelsat, un des plus grands opérateurs satellites de l'époque, signe un contrat pour 3 fusées Ariane à 35 millions de dollars chacune... et un contrat de 3 vols de navette spatiale à 35 millions le vol, un prix que chacun sait bradé. Ariane n'a pas encore volé, mais elle a déjà été commandée par un des plus grands opérateurs de l'époque ! Mais « ''même et surtout en France, l'opinion la plus répandue demeurait fermement opposée à ce qu'on considérait comme une inutile et coûteuse fantaisie du CNES'' », se souvient André Lebeau, directeur du CNES<ref name="AVAR"/>.
En 1978 toujours, une idée vient à Frédéric d'Allest, un ingénieur européen travaillant sur Ariane. Un de ses collègues du CNES a été chargé de proposer les services de lancement d'Ariane à une organisation
Frédéric d'Allest propose donc de créer une entreprise de transport spatial non gouvernementale, constituée de capitaux privés (provenant d'industriels européens impliqués dans Ariane) et de quelques capitaux publics. Les Américains continuent de traiter Ariane comme un lanceur voué à l'échec et prétentieux, possédant déjà une entreprise pour la vendre avant même son premier vol. Arianespace naît en 1980 sous forme de société anonyme au capital de 395 010 € (le capital minimum requis pour une SA est de 37
Le 24 décembre 1979, Ariane 1 s'élance dans le ciel de Guyane. « ''Il est exactement minuit, c'est le jour de Noël : Ariane, magnifique convergence des techniques européennes de cette dernière partie du XX{{e}} siècle, vient de faire à l'Europe un de ses plus beaux cadeaux depuis des décennies'' », déclarera Jean-Pierre Morin<ref>Jean-Pierre Morin, « ''La naissance d'Ariane'' », Édite, mars 2009.</ref>, directeur adjoint du Centre spatial de Kourou jusqu'en 1993.
Aujourd'hui, le coût d'un lancement d'Ariane 5 est d'environ 150 millions d'euros. Ariane est capable de transporter deux satellites, ce qui permet de diviser les coûts de lancement. Les clients payent en fonction de la masse du satellite, de l'orbite et de la période visée.
Ces clients sont ce que l'on appelle des opérateurs satellites, des entreprises comme Eutelsat (société anonyme Française au capital de {{formatnum:218603713}} €) qui vendent la capacité d'émettre des données depuis leurs satellites : la télévision, la téléphonie, etc
Les clients ont différentes voies pour financer le lancement ; ils en utilisent en général plusieurs. La première solution, probablement la plus simple, consiste à emprunter de l'argent à une banque. La deuxième solution peut être l'apport de capitaux propres par les actionnaires pour financer le lancement. Il est aussi possible d'émettre une obligation envers une entreprise. Enfin, la méthode la plus employée pour les opérateurs étrangers se nomme le crédit-export. L'objectif c'est qu'un État, par exemple l'État français, aide les industries de son pays à gagner des contrats à l'étranger. Le client emprunte une certaine somme d'argent à une banque, et l'État se porte garant du client : en cas de faillite de ce dernier, l'État rembourse la somme due. Bien entendu, l'État a une chance de faillite très faible, bien plus faible que n'importe quelle entreprise, ainsi la banque va prêter bien plus facilement.
Ariane est construite par des sous-traitants, comme Astrium (filiale d'EADS) ou Thales Alenia Space. Chaque sous-traitant fabrique une partie du
Les concurrents d'Ariane sont principalement américains (fusées Atlas et Delta), russes (fusées Proton) et chinois (fusées Longue Marche).
Ces dernières années, entre 20 et 25 lancements de satellites commerciaux sont effectués chaque
La crise économique n'a pas encore frappé Arianespace. Pour juger de l'impact de la crise, il faut évaluer la capacité à trouver des clients. Ces clients sont les opérateurs satellites, or, le nombre de personnes qui utilisent le téléphone portable ou la télévision continue à augmenter. Ce sont des marchés qui continuent à croître, à grandir, le marché est solide. Mais les clients ont plus de mal
Arianespace compte faire 6 à 8 lancements d'Ariane 5 en 2010, quelques lancements de Soyouz et un Vega dès la fin de l'année. Le tout représente un chiffre d'affaires de plus d'un milliard d'euros ! Une somme astronomique – c'est le cas de le dire – pour une entreprise qui fournit des services de lancement.
Le tableau ci-dessus montre le nombre d'opérateurs de satellites, le nombre de satellites commerciaux et les revenus générés par l'activité spatiale en 1996 dans 3 régions. On peut tirer de rapides conclusions : il est évident que le marché des satellites est un marché porteur et surtout, générateur de profits ! L'Europe, grâce à Ariane 5, répond à la demande de lancements, et permet aux opérateurs européens de se faire une place sur le marché mondial. Ariane 5 permet aux
On constate une augmentation très marquée entre 1994 et 2000, puis une baisse importante entre 2000 et 2001. Cette évolution est associée à la bulle internet, bulle spéculative qui a « explosé » en mars 2000. Pendant l'inflation de cette bulle, plusieurs satellites de télécommunications avaient
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