« Précis d'épistémologie/Les fondements de l'éthique » : différence entre les versions

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→‎L'extinction de l'insatisfaction : ''Nirvana'' signifie extinction.
→‎Des émotions pour bien vivre : Une émotion signale ce qui est important.
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On a besoin des émotions pour bien vivre. Elles nous enseignent ce qu'il faut rechercher, quand elles sont plaisantes, et ce qu'il faut éviter, quand elles ne le sont pas. Elles nous font connaître l'idéal : comment bien vivre. Elles nous font aussi connaître la réalité, et même de la façon la plus importante qui soit, parce qu'elles nous avertissent sur ce qui peut nous aider à bien vivre, ou au contraire nous empêcher de bien vivre. Elles nous font connaître la réalité en nous donnant les moyens de l'évaluer.
 
Une même décision peut avoir de nombreuses conséquences, les unes plaisantes, les autres non. L'exercice de la bonne volonté requiert une vue d'ensemble et une appréciation équilibrée des conséquences prévisibles. Une émotion signale ce qui est important. Une émotion trop faible nous empêche de prendre conscience de ce qui est important. Une émotion trop forte étouffe les autres émotions et nous aveugle elle aussi. Pour que les émotions nous aident à vivre, il faut une juste mesure, ni trop, ni trop peu (Aristote, ''Éthique à Nicomaque'').
 
Le émotions nous éclairent en nous montrant comment évaluer les fins et les moyens. Mais elles peuvent aussi nous aveugler. Une émotion particulière ne montre qu'un aspect de la situation. Si elle est forte, elle peut empêcher d'avoir une vue d'ensemble équilibrée et nous conduire à une décision partiale, intolérante et injuste. Les émotions ne s'opposent pas à la raison comme des ennemis, parce qu'elles nous éclairent sur les moyens de bien vivre, mais comme des intérêts particuliers qui s'opposent parfois à l'intérêt commun.