« Les débats de Gérard de Suresnes/Le chaos, un art de vivre » : différence entre les versions

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===== Le débat sur les portables =====
 
Ce soir du 13 novembre, Gérard arrive vraiment ivre et triste dans le studio. Les mots sont difficiles, les nerfs difficiles à maîtriser. Max a besoin de toute son équipe  : il tente d'agiter Manu et Cyril, le caméraman, dans une ambiance confuse que Gérard met sous tension immédiatement. Ce soir-là, Gérard va rejouer le sketch de l'ultimatum. Mais cette fois, il s'adresse au nouveau patron de la radio  : Axel Duroux. Gérard lui adreseraadressera un poème improvisé en quelques minutes  :
«  Je lui présente mes félicitations pour qu'il vienne. Toi nouveau PDG de Fun
Toi nouveau PDG de FUnradio
Toi nouveau PDG j'espère que tu resteras longtemps
Toi, Axel, j'espère que tu resteras longtemps
Toi Axel j'espère que tu pourras continuer longtemps et que tu pourras me laisser faire des libres antennes avec Max comme toujours
Donc Axel, c'est Gérard de Suresne qui te le dit, si tu es d'accord, on peut signer un petit contrat, sinon, j'arrête dès ce soir.  »
 
Peu de temps après, Gérard pose ses ordres  : il est hors de question que les auditeurs ayant des portab viennent, car le son est mauvais. Il ordonne à Max lui-même de cesser de rire de son courrier, pour lequel la plaisanterie est finie. Il est facile de le dire  : Gérard démarre dans une ambiance chauffée à blanc.
 
« C'est les débats de Gérard, donc on va faire sur les portab.
« f
 
— Au fait, Gérard, le nouveau réalisateur, c'est Daniel, intervient alors Max. »
 »
 
Gérard a du mal à se concentrer pour commencer, et sans la moindre discrétion, cherche des stylos de couleurs, etc.
 
« Bonsoir Daniel et bonsoir Manu le malin.
 
— Manu le gamin, Gérard, corrigea Manu, soulignant la difficulté de Gérard à retenir son surnom de bizut.
 
— Et l'autre avec sa caméra... cherchant ses mots... le crocodile. Tu vas pas commencer à mettre ta main là, je couche pas avec toi, en de bon entendeur salut. C'est pas parce qu'il y a des gens qui nous regardent sur Fun TV que tu vas commencer comme ça ! On va accueillir Claire.
 
— Bonsoir, je t'entends mal, répondit Mégane, faisant bouger le fil de son téléphone dans un bruit de craquement épouvantable.
 
— Et là ? insiste Gérard, bien moins enclin à l'expulser de l'antenne du fait de son sexe.
 
— Non, j'ai un portable pourri donc je t'entends vraiment mal. Après une certaine confusion : bon ben je vous entends pas, donc je suis désolée, bonsoir Gérard, j'espère que tu m'entends, et... (alors que Gérard essaie de l'expulser mais sans succès), je t'aime pas. J'espère que tu m'entends, moi je peux pas entendre ta voix mélodieuse et crashienne, et je t'emmerde, salut !
 
— Bon ben bonne nuit. Et moi aussi je te chie dans le cul poufiasse.
 
— Gérard ! J'ai mon nouveau boss alors tu te calmes, merci, intervint Max au milieu de cris outrés de Phildar et de l'équipe.
 
— Claire avait qu'à pas me dire je t'emmerde, j'aime pas me faire insulter, en de bon entenduer salut. Béa bonsoir. (la même scène se reproduit). Oh c'est quoi là ce cirque !
 
— Gérard faudrait parler plus fort, si tu palres pas devant ton micro c'est pas la peine je vais pas t'entendre j'ai un portable.
 
— Max s'il te plaît !!! Punaise c'est quoi ce bordel !
 
— Mais qu'est-ce que c'est que ce débat pourri ! appuie l'auditrice. Bon Gérard c'est vraiment un débat pourri, allo, allo ! insiste-t-elle pendant que Gérard hurle sur le standard qui a accepté des protables à l'antenne, contre ses instructions.
 
— Ça en fait deux ! Sophie Bonsoir.
 
— Je suis dans la rue avec mon portable, Gérard j'ai les flics devant moi !
 
— Aller hop, dehors ! Didier bonsoir.
 
— Allo, connard. Oui Didier à l'appareil depuis son portable.
 
— Allez hop tu balances un disque je commence pas les débats comme ça, finit Gérard après deux auditeurs encore sur des téléphones portables. »
 
Gérard hurle alors encore en réclamant un disque, mais son équipe refuse.
 
« Bon c'est nul là, intervint Max. Fais gaffe un peu Manu, bon on va rattraper ça comme on peut. Après un blanc à l'antenne, où Gérard échange avec Max et récupère une nouvelle liste d'auditeurs, relance le débat Gérard.
 
— Je préviens sur le débat sur les portab je veux aucune personne en portable ! Le minitel, tournes le vers moi quand même, dit Gérard en reprenant son calme. Sino Olivier tu me dis ce qu'il se passe. Bon si c'est pour recommencer avec la loco etc, ... Bon première question, finit-il après la relance de Max, êtes-vous pour ou contre les portables ? Je vous préviens, ya 20 % des Français qui possèdent un portab, 10 % pour leur travail, 11 % pour frimer devant les filles, et 8 % pour appeler le tatoo de Gérard. Alors les 8 %, ils peuvent se les carer où que je pense. Alors Manu le malin, tu vas te magner le c... au standard pour me trouver du monde.
 
— On a Lisa et Joannah, intervient Manu, alors que Gérard voulait mettre un disque et s'opposait au refus de Max.
 
— Alo Gégé, firent Mégane et sa complice en choeur après une certaine confusion où Gérard réclame la fiche et Manu répète les deux prénoms. Nous on n'a pas de portables on t'entend très bien, tout est parfait.
 
— Alors Joannah qu'est-ce que t'as à dire ?
 
— Pour l'instant t'as pas encore posé de question donc j'ai rien à dire.
 
— Pour ou contre les portables.
 
— On a Marie aussi, compléta Manu, alors que Mégane refuse de faire le débat à trois.
 
— Bonsoir Marie. Oh tu te réveilles, hurla-t-il alors qu'elle ne se fait pas bien entendre, converte par les autres voix des auditrices. J'ai pas de portab Gérard, je te rassure, complète-t-elle alors que Gérard, semblant agacé, sifflotte.
 
— Manu s'il te plaît, Manu le malin ou le gamin j'en ai rien à foutre, tu te réveilles au standards;
 
— T'as trois nanas là.
 
— Tu te réveilles plus. Quand je te demande quelque chose, t'es prié de...
 
 
— Je crois que Joannah a une question.
 
— Pour ou contre les portables ?
 
— C'est pas une question, corrige Mégane, ya pas de verbe.
 
— Mais si c'est une question.
 
— Très mal formulée.
 
— Joannah si t'es pa contente, tu...
 
— Ce n'est pas Joannah qui a dit ça.
 
— Qui alors ?
 
— On sait pas, répondirent les filles.
 
— Vous allez pas commencer comme ça. Marie, Joannah et... qui... il oublie le prénom de la troisième auditrice et s'emporte pour qu'on le lui répète. Bon Lisa, Marie et Joannah, est-ce que vous avez compris la première question ?
 
— Tu peux la répéter ? insiste Mégane.
 
— Etes-vous pour ou contre les portables ? tenta Marie.
 
— Ah voilà, là ya un verbe. Moi je suis pour.
 
— Moi contre
 
— Qui est pour ? Lisa pourquoi ?
 
— Parce que ça permet de rester en contact avec sa tribue.
 
— Non, les portab n'ont rien à voir avec la tribue.
 
— Si, moi c'est ma tribue qui m'appelle et ça m'est très utile, insista l'auditrice (Mégane), malgré la réprobation de Gérard. Moi je suis la cow-boy.
 
— Et moi je suis la gueunon, se risqua Gérard, après avoir cherché ses mots, sous les acclamations des filles. Bon Lisa tu vas aller faire dodo parce que t'es à côté de tes pompes. Oui ça va commencer comme ça si vous continuez et ça va aller vite.
 
— Moi j'aime les portables, dit Joannah, parce que je peux t'écouter partout, dans mon bain, je peux me promener dans la rue, dans l'ascenseur, en cours, et t'es tout le temps là.
 
— Lisa toujours là ? essaya Gérard, visiblement perdu face à son papier. Comme par hasard, suite à sa réponse affirmative, j'avais demandé à ce que Lisa elle saute et...
— Ah ben non tu m'as pas dit au revoir.
 
— Je te dirai au revoir quand ça me fera plaisir. Bon je dis bonsoir Joannah, Camille.
 
— Oui bonsoir c'est Camille à l'appareil, dit la voix d'Arnet.
 
— Hop, Gérard veut l'éliminer, à la surprise de Manu. Tu te fous de ma gueule, deux Camille !
 
— Mais non on a Joannah, Lisa, Marie, Camille, Michel et Nico. Oui j'ai mis une Camille d etrop, peu importe ! essaya Manu face à l'emportement de Gérard.
 
— Tu vas pas me faire le bordel de la semaine dernière, poursuivit Gérard, plus enclin à en découdre qu'à échanger avec qui que ce soit. Il hurle pour avoir le monopole de la parole alors que les auditeurs font du bruit dans le téléphone pour palrer. Tony tu vas la fermer ! hurle-t-il, au harard.
 
— Non je la ferme pas, rétorque Camille, je suis un rebel Gérard, poursuit-il alors que l'animateur hurle pour le faire taire. »
 
Finalement, Manu expulse Arnet et Gérard menace de nouveau de stopper. Il est de toute évidence hors de contrôle. Il semble n'avoir qu'une envie : en découdre, contre Manu qui rappellerait les habituels.
 
« Michel bonsoir. Après troi hurlements, il obtient une réponse. Max s'agace de ces hurlements constants.
 
— Bonsoir c'est Michel de tarascon, intervient Frédéric Testot.
 
— On est spnosorisés par Efferalgan non ? hasarde une fille à la suite de la remarque de Max.
 
— Je vais t'en mettre moi de l'Efferalgan, coupe une autre fille.
 
— C'est ça, qu'ils commencent par être polis avec moi au départ, gémit Gérard. J'étais gentil je lui ai dit bonsoir, lança-t-il à Max, qui intervient, en sentant que le rythme va être difficile à impulser pour cette émission.
 
— J'aime bien les portables, finit par dire Marie, parce qu'on peut voler avec, se déplacer n'importe comment, ç quelle heure on veut, etc. Par contre je suis contre pour les mecs qui ont des portables pour faire frimer.
 
— De toute façon, dit Gérard, ce n'est pas avec un portable qu'on va se la péter.
 
— C'est vrai qu'avec des tongues ça marche mieux, se moque Mégane.
 
— Bon moi je vous préviens d'une chose, attention au premier qui va dire une connerie, ...
 
— Bon on accueille Jeanine et AUrore, interrompit Manu, pour mettre fin à une phrase sans fin ni sens. »
 
Gérard se calme, car il n'y a que des filles. L'échange avec Manu se détend quelque peu.
 
« Michel, est-ce que tu crois, quand t'as la facture, est-ce que tu penses la payer ?
 
— C'est vrai que ça dépend de la facture.
 
— Oui et si t'appelles n'importe où, est-ce que t'es capable de la payer ?
 
— Ca dépend le fait d'où on appelle. C'est tout le problème, quand le mec prend le portable, il peut payer la communication ou pas la payer.
 
— Avec un portable, on peut se faire appeler aussi, intervint Jeanine, anciennement Feuille de Rose.
 
— Question Jeanine, une personne au chômage peut-elle payer une facture de 6200 balles. Même avec un forfait.
 
— Je viens d'acheter un portable, et je l'ai payé presque rien, répond Jeanine dans une certaine confusion.
 
— Tu vas pas me dire que t'as payé dix francs alors qu'on en voit à un franc, rétorque Gérard, enfin dans le débat. Bon bref, Lisa.
 
— Déjà répondu.
 
— Marie.
 
— Moi même à un franc j'achète pas, c'est juste pour frimer.
 
— Pourquoi ?
 
— Ya des mecs dans les voitures avec le portable, il se la jouent, nous regardent avec leur portable, ils croient qu'on va tomber sous leur charme avec leur portable...
 
— Moi j'en ai vu dans la rue, même en scooter, reprend Gérard, ils s'amusent à téléphoner. Mais je vais te dire une chose, normalement c'est interdit. Que çàa soit en voiture ou en scooter, c'est interdit (Phildar fait alors un écho sur les derniers mots). Ils interdisent tout maintenant.
— Tu penses quoi, gérard, demanda alors Phildar, d'un mec qui offre un portable à un de ses potes mais sans abonnement ?
 
— Tu diras déjà à ton crocodile qu'il se calme avec son girophare. Je te réponds quand il se calmera avec. Et c'est pas parce qu'on m'a donné un portable, sans abonnement...
 
— Je vais donc donner le numéro du portable de Gérard alors, lança une fille. »
 
Gérard hurle, balance son casque, explose tandis que l'auditrice commence le numéro.
 
« Gérard, je te promets si tu enlèves ton casque je t'en mets une, lance Max, agancé, depuis un autre studio.
 
— Dans ce cas-là, tu viens prendre la poufiasse qui a été dire mon numéro.
 
— On te pose des questinos et tu ne réponds pas, s'insurge Max.
 
— Non mais y'n a une qui a donné mon numéro de tatoo à l'antenne. Alors tu viens et tu la chopes au standard, s'il te plaît merci.
 
— C'est à Manu de le faire mais il fait pas son boulot, s'amuse Max.
 
— Manu je sais pas ce qu'il fout, et après il me dit de faire mes débats c'est moi qui commande. Moi si c'est comme ça, c'est pas la peine.
 
— Réponds à la question de Phildar d'abord.
 
— Moi on m'a offert un portable et j'ai pas l'abonnement, j'ai pas les moyens de me payer la carte. Je l'ai même pas sur moi le portable. Donc je frime pas.
 
— Ca veut dire, note une auditrice, que tu traites Max de frimeur alors, puisqu'il a un portable
 
— Non marie je traite pas Max e frimeur. De toute manière toi je vais te moucher tu vas virer. C'est toi qui vient de dire que...
 
— Mais n'importe quoi, faudrait te laver les oreilles, c'est comme le cul ça se lave !
 
— Alors tu dégages !
 
— Gérard, c'est Michel. Qu'est-ce que tu penses de ceux qui offrent des portables à des manchots ? Tu trouves ça normal ? J'ai lu ça dans Elle, comme quoi certaines personnes faisaient cette blague en ANgleterre.
 
— Non mais là tu le dégages. Oui tu trouves ça idiot, ben toi t'es encore plus idiot parce que tu dis ça en direct. Mais moi j'en ai rien à foutre de ta demande, je lis pas le magazine Elle, poursuit Gérard, d'un ton presque larmoyant. J'ai pas les moyens de m'acheter un portable. ON m'e a donné un, j'ai pas les moyens de m'acheter une carte pour la rentrer dedans. Alors en de bon entendeur, pour tous ceux qui vont s'amuser à vouloir donner des numéros, vous allez virer. Bon on va s'écouter Les petits boudins j'aime bien, avec des Gros strings roses. Et la deuxième question : possédez-vous un portable, et si oui quelle marque ? ON accueille Lisa, Sonia, Justine, Jeanine, Vidal, RUrore. Et vous foutez pas de ma gueule, ça va aller vite sinon.
 
— Oui c'est Justine, dit une voix hautaine ou sensuelle. Je possède effectivement un portable et il me sert pour mes clients car j'ai beaucoup de clients la nuit. Je fais de la sécurité la nuit, je suis flic.
 
— La question, c'est possédez-vous un portable on n'en a rien à foutre de ce que tu fais comme métier. Est-ce que tu possèdes un portable, point final à la ligne ! assène violemment Gérard.
 
— Non mais Gérard, excuse-moi mais t'es tellement agressif, tu souris pas, c'est des filles, sympa, elles t'expliquent... On a l'impression que tu fais un interrogatoire dans un commissariat, c'est un débat. Gérard... je te jure que... je peux annoncer aux auditeurs que ça risque d'être le dernier débat, parce que là... c'est de pire en pire depuis des mois.
 
— Dans ces cas-là lui il dégage avec sa caméra et lui aussi avec le girophare et la batterie. Et au standard, il se réveille ! Et on se fout pas de ma gueule Max s'il te plaît !
 
— t'énerves pas, tente une auditrice.
 
— Si je vais m'énerver. Toi tu vas te réveiller, et toi tu dégages !
 
— Ils sont calmes là au standard.
 
— Peut-être mais... dégage ! hrule-t-il alors au caméraman, poussé à bout de son envie d'en découdre. Et voilà comme ça j'ai plus de stylos, chaque fois c'est moi qui les ramène. Pas besoin de voir ce que je prends dans ma malette, toi, là-bas. Célia.
 
— Je suis allergique moi aux portbles, ça fait bof.
 
— Ca gratte un peu non, intervient une voix d'auditeur.
 
— Celui qui dit ça, hurle Gérard, tu vas te gratter ta bouche ailleurs, pour l'instant c'est moi qui commande. En de bon entendeur salut pour toi Michel. Donc pour toi Célia, c'est un gadget.
 
— Moi j'ai un portable et besoin d'être joignable à tous moments de la journée.
 
— OUi moi, reprit Justine, c'est juste pour mon métier cr dans la vie, ce serait inutile d'avoir un portable.
 
— Avoir un portable, compléta Célia, ça gâche tout à fait le répondeur. T'as pas de répondeur toi gérard ? ou de fax ou de Minitel ?
 
— Bon vous allez pas commencer à me gonfler. Ya certaines personnes que je commence à reconnaître. Non je suis pas une balance, je donnerai pas de noms. Se retournant vers Manu, toi tu fais gaffe, tu cherches pas ! Attendez, toi t'essaies pas de lui balancer des noms au standard pour rappeler.
— Tu pourrais éviter de parler dans le vide, reprit Max, à demander où est ton stylo, etc. Tu peux faire un débat pour la radio. T'es parano, t'as toujours l'impression que c'est les mêmes. À ce moment-là t'arrêtes, mais si c'est pour me dire...
 
— Dans ces cas-là on verra. On verra pour la semaine prochaine.
 
— Ok, ben tu me préviens et voilà. Mais fais ton débat, là on apprend rien. J'en ai marre que tu expliques, que tu gueules. Est-ce que ça intéresse les auditeurs de savoir que ya trois personnes à l'accueil. Pense aux milliers qui écoutent la radio et qui ne comprennent rien. Moi je vais faire les débats à ta place, me passer de toi.
 
— Ben tu les fais !
 
— Va-t-en alors, dit Max sous les remarques réprobatrices des auditrices qui veulent continuer avec Gérard.
 
— La semaine prochaine, tu feras tes débats, hurle Gérard, tremblant. Dans ces cas-là, moi j'en ai rien à foutre !
— Ça fait 49 minutes que t'as commencé on ne sait rien.
 
— Il me trouve que des cons !
 
— T'aimes personne.
 
— Il a pas besoin de lui dire de rappeler certaines personnes ! Julie t Gaëlle ont donné des numéros, alors j'en ai ras-le-bol ! Il change les noms ! hurle gérard, avec en bruit de fond les auditrices qui essaient de le ramener à elles. Ah oui, chui parano, alors attends, on va rigoler !
 
— Écoutes-moi bien, s'impose Max difficilement, on va finir ce débat-là avec ces gens-là, et dans le deuxième débat, entre les deux disques, au lieu d'aller fumer ta clope et de courir les filles dans les couloirs, tu vas choisir tes six auditeurs.
 
— Mes questions à la con, ya pas de deuxième débat, et c'est tout ! continue Gérard, hors de lui. »
 
La scène devient alors cahotique. Max tente de calmer le jeu avec l'équipe, Gérard est hors de lui.
 
« Je suis désolé mais à l'époque, tu préparais deux débats, aujourd'hui le premier a été préparé par un auditeur, celui de la semaine dernière yavait des questions que tu comprenais même pas—  »
 
Face à ce flot de réalités, Gérard reste sur son idée contre le caméraman et Manu qui appelle les habituels donnés par Julie et Gaëlle, qui sont pourtant parties depuis longtemps de l'émission.
 
« Pas de disque, poursuit Max, tu finis ton truc ou tu dégages définitivement. T'es carano Gérard, plaisante Max, tournant au sketch la scène.
 
— Dans ces cas-là, tu prends Françoise qui est à moitié bourrée.
 
— Je crois que la semaine dernière, t'étais un peu bourré non, rit Max.
 
— Oui, mais pas cette semaine.
 
— T'es carano, c'est pareil. Tu sais pas gérer tes débats. Même en les choisissant toi-même tu te perdrais. Moi je le gère le caméraman.
 
— Toi tu veux pas être filmé de faces;
 
— Mais si je suis.
 
— Non ! continue Gérard en hurlant sur le caméraman qui est trop orche de lui et trop tactile.
 
— Tu peux plus commander, c'est plus possible, tu penses qu'au stylo et à la rançon de la gloire. Or t'as rien, puisque tu fais rien. »
 
Ce règement de comptes entre Max et Gérard se poursuit, avec des blancs à l'antenne, difficilement comblés par les auditrices. Puis on entend les deux protagonistes, loin du micro :
 
« Puisque t'aimes bien rigoler, tu te démerdes avec les conneries que je reçois. » Gérard jette à Max trout son courrier parodique, dans une ambiance totalement cahotique. Max a beau jouer la scène de celui qui le soutient, le décalage persiste et le sketch joue à plein, prenant toutefois des proportions hors de contrôle. La remise en cause des débats s'amplifie pa Max et la dispute prend une tournure lointaine du micro, hors antenne mais vigoureuse.
 
L'équipe tente de combler l'antenne. « Et toi, entend-on Gérard, t'en as rien à foutre de mes merdes, t'as même pas été capable de trouver un avocat. »
 
Max est obligé de le calmer physiquement, Gérard jetant tout et frappant tout ce qui l'entoure. Il s'apprête à sortir du studio, quand Max l'arrête :
 
« Si tu t'en vas, tu prends tes affaires, définitivement.
 
— Prends ma défense ! T'es même pas capable de prendre ma défense !
 
— Mais je la prends ta défense.
 
— Non ça te fait rire, pas moi ! Oui je vais m'énvever, hurle-t-il en jetant un tas énorme de papiers à la figure de Max. T
»
 
Le format vient probablement d'atteindre sa limite. Les auditeurs, peu inspirés, sont les moteurs de l'émission, mais elle devient redondante et, donc, la seule manière de la renouveler est d'augmenter l'intensité des insultes. Ils sont capables de relancer les sketch des dizaines de fois par débat, mais le cycle semble infini et devient donc grippé. Gérard, portant tout son malêtre et sa vie quotidienne difficile, répond par l'insulte, mais là encore, cela devient redondant. L'équipe, passive, laisse les choses se faire mais elles dépendent trop de l'énergie de la soirée que peuvent envoyer les auditeurs voire l'animateur.