« Précis d'épistémologie/L'esprit, comment ça marche ? » : différence entre les versions

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Les croyances ==
 
La perception et l'imagination attribuent continuellement des concepts aux êtres perçus et imaginés. Toutes ces attributions de concepts sont des croyances, tant qu'elles sont mémorisées.
 
Quand nous prenons conscience d'une croyance, nous pouvons choisir de la mettre en doute. Une croyance consciente fait l'objet d'une évaluation qui précède la décision de l'approuver. Elle est ensuite prise en charge par le système exécutif qui la conserve en mémoire de travail et l'utilise pour contrôler la perception et l'imagination.
Une croyance consciente peut faire de l'effet, par l'intermédiaire du système exécutif, sur l'ensemble du fonctionnement cérébral. On retrouve ainsi un élément de la théorie cognitive de la conscience de Baars (Baars 1988, Changeux 2002, Dehaene 2014). Tant qu'une représentation ne retient pas l'attention, elle reste attachée à son lieu de production et ne peut pas faire d'effet sur l'ensemble du système. Son effet est nécessairement limité. Mais si on en prend conscience, elle peut être utilisée pour influencer les autres parties du cerveau, elle est comme écrite sur un tableau noir qui peut être lu par d'autres modules cérébraux.
 
Après être restées actives un moment en mémoire de travail, les croyances sont en général enregistrées et consolidées en mémoire à long terme, où elles demeurent comme des croyances dormantes, ou latentes. Elles sont réveillées si nous nous les remémorons.
 
Comme une croyance consciente est évaluée avant d'être approuvée, tout le processus d'évaluation fait partie de la perception du concept attribué. Les capacités d'évaluation qui précèdent la décision sont des capacités de détection des concepts. Comme toutes les attributions de concepts peuvent faire l'objet d'une approbation consciente, le système de décision fonctionne comme un détecteur universel, capable de détecter n'importe quel concept, dès qu'il a appris le faire.
 
L'invention de la perception ==
 
Nos capacités de perception ne sont pas fixées. Nous pouvons toujours apprendre de nouvelles façons de percevoir.
 
La sensibilité peut être affinée par l'expérience. Nos systèmes de perception sont sensibles au contexte et à de nombreux paramètres qu'on peut faire varier pour se rendre plus sensibles à ce que nous percevons.
 
Nous pouvons inventer des concepts en combinant les concepts qu'on a déjà. Si on s'attend à percevoir à nouveau une combinaison de concepts, on peut se doter de la capacité à la détecter comme un nouveau concept unique. On peut faire de même pour la détection de combinaisons suffisamment semblables à d'autres combinaisons déjà perçues et considérées comme des exemples typiques.
 
Apprendre par expérience à faire de nouvelles inférences muettes augmente nos capacités à percevoir, parce que nous apprenons ainsi à percevoir les conséquences à partir de leurs conditions.
 
Nos capacités de perception dépendent de nos anticipations, et donc des schémas, des systèmes de présupposés, que nous nous avons adoptés. En modifiant nos schémas nous pouvons modifier nos façons de percevoir et d'interpréter la réalité. En nous rendant libres d'adopter des croyances et des schémas ou des les rejeter, la volonté nous rend libres de découvrir ou d'inventer de nouvelles façons de percevoir.
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