« Précis d'épistémologie/L'esprit, comment ça marche ? » : différence entre les versions

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Les décisions peuvent mobiliser, coordonner et contrôler les ressources intérieures au plus haut niveau.
 
Pour que nos décisions puissent mobiliser nos ressources intérieures, il faut qu'elles soient conservées en mémoire. Certaines modules doivent être être spécialisés dans l'enregistrement de nos décisions et la distribution des ordres qui en résultent. La décision mémorisée est utilisée pour envoyer des ordres à tous les modules concernés par l'exécution de cette décision. Les modules éxécutifsexécutifs sont ceux qui ont pour charge d'enregistrer et de faire appliquer nos décisions. Ils sont au sommet dans la hiérarchie du contrôle des autres modules. Ils sont en position centrale.
 
Les modules exécutifs ne sont pas des innovateurs. Ils se contentent d'enregistrer des décisions prises ailleurs et de distribuer automatiquement les ordres qui les appliquent. Ce ne sont pas des homoncules, ou des petits génies dans la tête, mais seulement des circuits neuronaux capables d'enregistrer les décisions reçues sur leur voies d'entrée, et de donner ensuite les ordres qui les appliquent sur leurs voies de sortie. Il s'agit seulement de traitement de l'information, pas de mettre des d'esprits dans la machine.
 
Une information est consciente lorsqu'elle est disponible pour la prise de décision. Les ressources de la perception, de l'imagination, de l'émotion et la mémoire des décisions antérieures peuvent toutes être utilisées pour prendre des décisions. La prise de décision résulte d'une concertation entre nos ressources intérieures. Les ressources disponibles sont mobilisées pour évaluer les décisions à prendre. Dès que la décision est prise, les modules éxécutifs concernés en sont informés pour la faire appliquer. L'évaluation qui précède la décision est en position centrale parce qu'elle est une forme de perception au plus niveau et parce qu'elle commande aux modules éxécutifs de plus haut niveau.
 
Les modules exécutifs commandent les actions sur l'environnement et les actions sur soi-même. Avec des décisions on peut contrôler la perception, l'imagination, l'émotion et la décision. Le contôle volontaire de l'attention est un contrôle de la perception et de l'imagination. On ne peut pas contrôler volontairement et directement le déclenchement des émotions mais on peut contrôler volontairement leur expression. On peut aussi contrôler indirectement leur déclenchement en agissant volontairement sur l'environnement, la perception ou l'imagination. On peut contrôler volontairement la façon de prendre des décisions, parce qu'une prise de décision peut dépendre de décisions prises antérieurement.
L'évaluation qui précède une décision est une sorte de délibération collective, à laquelle nos ressources intérieures sont invitées à participer. Une fois que la décision est prise, ces mêmes ressources intérieures doivent la respecter. L'organisation intérieure qui permet à la volonté d'exister ressemble à une administration centralisée sans administrateur central. Une loi commune est décidée par tous et s'impose à tous.
 
L'évaluation qui précède une décision est une sorte de délibération collective, à laquelle nos ressources intérieures sont invitées à participer. Une fois que la décision est prise, ces mêmes ressources intérieures doivent la respecter. L'organisation intérieure qui permet à la volonté d'exister ressemble à une administration centralisée sans administrateur central. Une loi commune est décidée par tous et s'impose à tous. Nos projets volontaires sont proposés, élaborés et évalués par l'ensemble de nos ressources intérieures, et une fois adoptés, ils s'imposent à ces mêmes ressources intérieures, qui doivent obéir aux ordres qui leur sont donnés. Mais il n'y a pas de chef, pas d'administrateur central. Les modules exécutifs ne font qu'enregistrer des décisions prises par la collectivité. Eux aussi ne font qu'obéir à l'ordre commun.
Les modules exécutifs ne sont pas des innovateurs. Ils se contentent d'enregistrer des décisions prises ailleurs et de distribuer automatiquement les ordres qui les appliquent. Ce ne sont pas des homoncules, ou des petits génies dans la tête, mais seulement des circuits neuronaux capables d'enregistrer les décisions reçues sur leur voies d'entrée, et de donner ensuite les ordres qui les appliquent sur leurs voies de sortie. Il s'agit seulement de traitement de l'information, pas de mettre des esprits dans la machine.
 
Nos projets volontaires sont proposés, élaborés et évalués par l'ensemble de nos ressources intérieures, et une fois adoptés, ils s'imposent à ces mêmes ressources intérieures, qui doivent obéir aux ordres qui leur sont donnés. Mais il n'y a pas de chef, pas d'administrateur central. Les modules exécutifs ne font qu'enregistrer des décisions prises par la collectivité. Eux aussi ne font donc qu'obéir à l'ordre commun.
 
 
(La suite est en cours de réécriture)
 
 
Les actions ont pour fin de transformer la réalité, extérieure, intérieure, ou les deux.
 
Nous pouvons nous servir de la volonté pour nous transformer intérieurement. La plupart de nos ressources intérieures peuvent être influencées et transformées par nos décisions. C'est ainsi que la volonté peut avoir pour fin de se transformer elle-même.
 
 
Pour que les buts et les règles que nous avons décidés volontairement puissent mobiliser nos ressources intérieures, il faut qu'ils soient conservés en mémoire de travail. Certaines modules doivent être être spécialisés dans l'enregistrement de nos décisions et la distribution des ordres qui en résultent. La décision mémorisée est utilisée pour envoyer des ordres à tous les modules concernés par l'exécution de cette décision, tant que le but n'est pas atteint, ou qu'on n'a pas renoncé. Les modules qui mémorisent nos décisions volontaires sont des donneurs d'ordres. On peut donc les appeler des modules exécutifs. Les autres modules cérébraux sont subordonnés à ces modules exécutifs.
 
 
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Lorsque leurs comportements sont routiniers, les agents n'ont pas besoin de chercher longtemps des solutions. Ils les trouvent spontanément parce que leurs modules cérébraux savent comment les produire, par instinct ou par habitude. Les agents se contentent de résoudre les problèmes qu'ils savent déjà résoudre. Mais face à une situation nouvelle, les réactions habituelles ne sont pas toujours adaptées. Il se peut que l'agent dispose des ressources intérieures nécessaires pour réagir comme il convient, mais qu'il ne sache pas les mobiliser, parce qu'il lui faudrait pour cela inventer un nouveau mode de coordination entre ses modules cérébraux. Aucun d'entre eux n'a les moyens de recruter les autres, alors qu'il suffirait qu'ils travaillent ensemble pour atteindre les fins recherchées. L'agent aurait besoin d'un compositeur-chef d'orchestre intérieur, capable de trouver des solutions vraiment nouvelles (Shallice & Cooper 2011). Le modèle d'administration centralisée sans administrateur central montre, sans postuler l'existence d'un esprit dans la machine, comment le cerveau peut fonctionner comme s'il était doté d'un tel compositeur-chef d'orchestre .
 
== L'attention et la conscience ==
 
Nous faisons attention à nos décisions au moment où nous les prenons. Nous faisons également attention à toutes les informations qui pourraient nous servir pour adopter ou rejeter une décision. Nous faisons aussi attention aux informations qui servent à contrôler l'application d'une décision.