« La politique monétaire/Le choix de l'instrument de politique monétaire » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Ligne 43 :
L'hypothèse précédente, à savoir que la demande de monnaie reste constante, est irréaliste. Dans les faits, la demande réelle de monnaie subit des ''chocs de demande de monnaie'', des variations de plus ou moins grande ampleur, dont les causes sont variées. Si les variations de <math>L(Y,i)</math> sont de faible amplitude, on peut supposer que <math>L(Y,i)</math> est constante. Sous cette condition, la banque centrale contrôle le niveau des prix assez finement. Mais si les variations de <math>L(Y,i)</math> sont plus amples, alors la banque centrale devra les compenser par une variation de même ampleur de la masse monétaire.
 
Si lesla chocsvélocité de vélocitéla monnaie sontest négligeablesconstante, on a :
 
: <math>\frac{\Delta M}{M} = \pi + g</math>
 
Cette équation nous dit que si la banque centrale a juste à faire croitre sa masse monétaire au même rythme que le PIB + sa cible d'inflation. Si elle veut une inflation de 2%, elle doit faire croitre sa masse monétaire à un taux égal à <math>g + 2\%</math>. Prédire la croissance sur une année n'est pas tellement compliqué pour la banque centrale, mais n'est jamais un exercice certain. Cependant, elles y arrivent suffisamment bien pour cela ne soit pas un problème. Si les chocs de vélocité sont négligeables, alors la banque centrale peut faire son travail sans problèmes majeurs.
 
Mais le monde réel n'est pas aussi idéal que les développements précédents peuvent le laisser penser. Dans le monde réel, lesla chocsvélocité de vélocitéla monnaie est variable. Et ces cvariations viennent mettre leur grain de sel, ce qui perturbe la mise en œuvre de la politique monétaire. En effet, les variations de <math>L(Y,i)</math> sont non seulement de grande ampleur, mais aussi imprévisibles, difficiles à anticiper pour la banque centrale. Sur le court-terme, la banque centrale n'arrive pas adapter la masse monétaire, auxsurtout chocssi de vélocité. Surtout quand sa masse monétaireelle est maintenue constante. Cela explique les défauts du contrôle de la masse monétaire.
 
Précisons que si la masse monétaire ne peut pas compenser les chocsvariations de vélocité, alors autre chose s'en charge. Cet autre chose, ce sont les taux d'intérêts. En clair, le contrôle de la masse monétaire se traduit par des taux d'intérêt extrêmement volatils. Ce qui est intuitif à comprendre, quand on y pense. La courbe de demande de monnaie donne une relation entre masse monétaire et taux d'intérêt. Tout mouvement de cette courbe se répercute soit sur les taux, soit sur la masse monétaire, soit sur les deux. Si la banque centrale contrôle la masse monétaire, alors les taux doivent bouger avec la courbe de demande de monnaie. Et inversement si les taux sont fixés : c'est la masse monétaire qui s'ajuste.
 
Le résultat précédent permet d'expliquer le comportement des taux d'intérêt lors de la période de l'étalon-or, durant laquelle la masse monétaire était assez bien maintenue constante. La volatilité des taux d'intérêt était assez importante sur le court-terme, avec des variations assez fortes durant la même journée et de fortes fluctuations au cours du mois. La courbe de demande de monnaie n'était pas stable et ses variations se répercutaient au jour le jour sur les taux d'intérêt. Or, les taux d'intérêts (réels) ont en effet un effet à long-terme sur le PIB et l'inflation. Nous détaillerons ces relations dans les chapitres suivants, vu qu'elles ne sont pas nécessaires pour comprendre ce qui va suivre. Tout ce qu'il faut savoir est que la volatilité des taux d'intérêt se répercutent sur le PIB, puis sur le niveau des prix. L'économie est donc assez instable, avec de fortes variations à long ou moyen-terme. Et cela est aggravé par le fait que la demande de monnaie suit les cycles économiques : elle augmente lors des récessions/dépressions, et baisse lors des phases d'expansion. Si la masse monétaire est constante, les variations de la demande de monnaie aggravent les récessions et intensifient les expansions. Ce caractère procyclique est clairement établi par les données historiques.