« Neurosciences/La vision » : différence entre les versions

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Une première preuve de cette distinction provient de l'étude des lésions des cortex temporaux et pariétaux. Les deux se traduisent par des déficits très différents. Des lésions dans le cortex pariétal causent des problèmes dans la cognition spatiale, tandis que des lésions dans le cortex temporal entraînent des problèmes dans la reconnaissance des objets.
 
====La voie dorsale : l'analyse de la position et du mouvement====
 
Les lésions dans le cortex pariétal se traduisent par des déficits spatiaux, dans une certaine mesure. Les patients au cortex pariétal lésé ne peuvent plus percevoir le mouvement, alors qu'ils peuvent reconnaître les couleurs et les objets et que leur capacité à faire des distinctions visuelles fines est intacte. Ils ne perçoivent plus le mouvement, au point que leur vision ressemble à une suite de diapositives. Ce trouble est appelé l''''akinétopsie'''. Cependant, tout le cortex pariétal n'est pas impliqué dans la cognition spatiale, mais seulement une partie, le reste étant dédié à la perception tactile. Rappelons que le cortex pariétal est subdivisé par le sillon intrapariétal en plusieurs gyrus, nommés gyrus postcentral, gyrus supérieurs et inférieurs. Le gyrus supérieur et le gyrus postcentral sont dédiés à la perception tactile, alors que le gyrus inférieur est dédié à la cognition spatiale.
 
====La voie ventrale : reconnaissance des objets====
 
[[File:Gray726 inferior temporal gyrus.png|droite|vignette|InferiorGyrus temporal gyrusinférieur.]]
 
La voie ventrale est composée du '''cortex temporal inférieur''', qui regroupe les deux gyrus temporaux inférieurs et médian. On sait que celui-ci intervient dans la reconnaissance des objets grâce aux études de lésions. Des lésions dans cette région causent des déficits dans la capacité à reconnaître, dessiner et apparier des informations visuelles. Les premières études sur le sujet furent celles de Kluver et Bucy, datées de 1938. L'étude princeps étudiait l'ablation du cortex temporal sur des macaques. Il est rapidement apparu que cette lésion entraînait une constellation de symptômes divers : sexualité incontrôlée, docilité, tentative de consommation d'objets qui ne peuvent pas être mangés, abolition de la peur, troubles de la mémoire et troubles de la reconnaissance visuelle. Cette constellation de symptômes est aujourd'hui appelée '''syndrome de Kluver-Bucy'''. Il est rapidement apparu que seuls les troubles de la reconnaissance visuelle provenait de l'ablation du cortex inférotemporal, les autres troubles s'expliquant par l'ablation de l'amygdale, de l'hippocampe et du reste du cortex temporal.
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* Certaines agnosies dégradent la capacité de reconnaître les visages : on parle alors de '''prosopagnosie'''. Les patients atteints de ce trouble ne peuvent pas reconnaître les visages de leurs proches, amis ou connaissances. Ils peuvent voir les visages, les décrire, et n'ont pas de déficits de perception : il s'agit donc d'agnosies associatives. Ils peuvent parfois identifier le sexe ou l'âge de la personne quand on leur présente un visage (sur photographie, ou en personne), preuve que certaines capacités perceptives et associatives sont conservées. Les prosopagnosiques peuvent cependant reconnaître les voix des personnes avec qui ils conversent, ce qui leur permet d'identifier leur interlocuteur, preuve que la prosopagnosie est un déficit de la reconnaissance visuelle.
 
L'origine de ces syndromes s'expliquerait par la localisation des lésions à l'origine des déficits. Par exemple, la prosopagnosie proviendrait de lésions qui ne sont pas à la même place que celles qui causent une alexie. Ainsi, le cerveau aurait une aire cérébrale dédiée à la reconnaissance des visages (''fusiform face area''), une autre aire pour les mots (la ''visual word form area''), une autre pour les lieux (''parrahippocampal place area'') et une autre pour les formes et/ou les couleurs. Les preuves de l'existence de telles aires spécialisées sont nombreuses. Dans les études d'imagerie, on voit clairement que chaque aire s'active quand on présente un type de stimulus précis (un visage pour le gyrus fusiforme, ou un mot dans la ''word form area''), preuve que ces aires sont spécialisées. L'étude des lésions chez l'humain et le macaque va aussi dans le même sens. Enfin, certaines études ont étudié l'activité électrique de neurones uniques : celles-ci ont montré que certains neurones ne répondaient qu'à des visages ou qu'à des objets ou lieux.
 
[[File:Constudproc - inferior view (Fusiform gyrus).png|centre|vignette|upright=2.0|ConstudprocGyrus -fusiforme inferiordu viewcortex (Fusiform gyrus)temporal.]]
 
====La voie dorsale : l'analyse de la position et du mouvement====
 
Les lésions dans le cortex pariétal se traduisent par des déficits spatiaux, dans une certaine mesure. Les patients au cortex pariétal lésé ne peuvent plus percevoir le mouvement, alors qu'ils peuvent reconnaître les couleurs et les objets et que leur capacité à faire des distinctions visuelles fines est intacte. Ils ne perçoivent plus le mouvement, au point que leur vision ressemble à une suite de diapositives. Ce trouble est appelé l''''akinétopsie'''. Cependant, tout le cortex pariétal n'est pas impliqué dans la cognition spatiale, mais seulement une partie, le reste étant dédié à la perception tactile. Rappelons que le cortex pariétal est subdivisé par le sillon intrapariétal en plusieurs gyrus, nommés gyrus postcentral, gyrus supérieurs et inférieurs. Le gyrus supérieur et le gyrus postcentral sont dédiés à la perception tactile, alors que le gyrus inférieur est dédié à la cognition spatiale.
 
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