« Ethnométhodologie/Conclusion et bibliographie » : différence entre les versions

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*Cicourel A., 1972, ''La sociologie cognitive'', Paris, P.U.F.
*Coulon A., 1987 (1993), ''L’ethnométhodologie'', Paris, P.U.F, collection « que sais-je ? ».
*Sous la direction de De Fornel M., Ogien A., Quéré L., 2001, ''L’ethnométhodologie, une sociologie radicale'', Paris, EditionsÉditions La Découverte et Syros.
*De Luze H., 1997, ''L’Ethnométhodologie'', Paris, Economica.
*Lyotard J.F., 1954 (1992), ''La phénoménologie'', Paris, P.U.F, collection « que sais-je ? ».
*Ogien A., 1995, (1999), ''Sociologie de la déviance'', Paris, Armand Colin.
*Schütz A., ''ElémentsÉléments de sociologie phénoménologique'', Paris, L’Harmattan.
 
 
 
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L'ethnométhodologie reste étrangère à la pensée de la contradiction. Elle a tendance à "positiver" les phénomènes négatifs qui apparaissent dans les rapports sociaux. Son champ observation et sa visée analytique étant essentiellement relationistesrelationnistes et interactionnistes, l'ethnométhodologie fournit des résultats qui souvent relèvent de la tautologie. On lira ci-dessous un exemple du caractère tautologique de certaines recherches ethnométhodologiques.
 
'''Ethnométhotaulogie?'''
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1921 : cette date de la première édition allemande du Tractatus, marque aussi celle de l'écrasement du prolétariat allemand. Les balles qui ont assassiné Spartacus marquent l'arrêt des tentatives révolutionnaires pour réaliser le programme prolétarien, tel qu'il avait été formulé par Marx. Cette défaite peut aujourd'hui être interprétée comme le passage de la domination formelle du capital sur la société à sa domination réelle (Cf. Marx, VIe Chapitre du Capital). Mai 68 a donc été la première révolution qui, avec les mots de l'ancien mouvement révolutionnaire, s'est affronté à la société totalement dominée par le capital, et a affirmé sans le réaliser le nouveau contenu historique des mouvements à venir: la révolution à titre humain, celle de "l'être humain comme Gemeinwesen de l'homme » (Marx).
Il est vrai que le développement des techniques informatiques a conduit à une certaine avancée des recherches logico-mathématiques. Les opérations cognitives qu'impliquent la conception des systèmes experts, amènent les chercheurs en intelligence artificielle à une toujours plus grande tentative de "prise en compte des contradictions" (Ganascia, 1985). La (re)découverte des possibilités des logiques modales (qu'elles soient intuitionnistes, non-monotones ou encore heuristiques), tendent à modéliser certains types de raisonnements humains. Dans cet "empire de l'empirisme logique, comme le remarque Henri Lefebvre, son succès est proportionnel à la réussite et aux pressions du marché mondial, immense réseau d'équivalences (monétaires) et de non équivalences (inégalités)" (Lefebvre, 1982).
Pourtant, le travail du négatif continue son oeuvreœuvre, et la pensée dialectique, lorsqu'elle se réalise dans un mouvement historique, donne un contenu à ce qui restait jusque-là vécu et conçu comme une forme qui se reproduit à l'identique, en se présentant comme "nouvelle".
Pour l'instant, les sciences humaines et sociales ? du moins celles qui, manifestant des traces de pensée humaine. méritent quelque attention critique ? se trouvent sursaturées de tautologies. Ceci à un point tel que l'essentiel de leurs activités semble se résumer à chasser sur leurs terrains et sur leurs objets toutes les contradictions, pour naturaliser leurs proies en simples paradoxes. Les chercheurs en sciences de l'éducation deviendront-ils jusqu'au dernier de laborieux taxiderinistestaxidermistes ?
 
L'ethnométhodologie se diffuse dans les milieux de la recherche en éducation, comme dans la plupart des sciences humaines et sociales. Est-il encore abusif de parler de paradigme à son seul sujet? Non, peut être plus. Car à lire les résultats des travaux de l'ethnométhodologie, on peut poser que ce courant épistémologique présente, si les hypothèses ci-dessus résumées se trouvent un brin validées par l'histoire-qui-se-fait, toutes les caractéristiques de l'individualisation du rapport social, jusqu'à devenir un paradigme central des sciences de l'éducation, articulé autour de l'interaction et de sa rationalité cognitive (cf. la notion d'accountability chez Garfinkel, 1967).
Comment fonctionne la tautologie dans la démarche ethnométhodologique ? Voyons-le à travers un seul exemple: celui du mouvement lycéen et étudiant de l'automne 86. Comment des chercheurs en sciences de l'éducation interprètent-ils le sens et le contenu de ce mouvement?
Se voulant donc "sociologues de l'intérieur" et "observateurs du local", les auteurs du dossier intitulé "Pour changer l'université" (Raison Présente, n°82, 1987), ne se prononcent que sur les formes du mouvement. On y cherchera en vain la moindre analyse sur son contenu historique et sur son sens sociopolitique.
Retranchés dans leur observatoire de l'université de Paris 8, appliqués à pratiquer "l'indifférence" que requiert leur discipline à l'égard "de l'activité des membres", les chercheurs distinguent trois moments successifs du mouvement. Tout d'abord la révolte contre l'injustice (moment anti-Devaquet), puis le refus de la violence étatique ou contre-étatique (moment anti-Pasqua) et enfin le moment de "l'instituant réflexif", celui de la préparation des Assises en vue des "États Généraux" des universités. Or cette périodisation ne rend pas compte de l'essentiel, à savoir que ce mouvement est celui de la communauté des scolarisés avant d'être un "mouvement étudiant". Encombrés de leurs présupposés localistes et indexicalistes, ces auteurs s'interdisent de comprendre la singularité du premier moment, à savoir une communauté de jeunes scolarisés qui affirme une égalité devant la socialisation particulière que réalisent les lycées et les premiers cycles universitaires. L'expression de la solidarité "apolitique" des débuts du mouvement tire sa puissance et son unité de la place qu'occupe cette classe d'âge dans la reproduction sociale à savoir ni travailleur, ni chômeur, mais individus en voie d'intégration dans la société dominée par le capital et adhérant le plus souvent à ses représentations.