« Introduction au cours de questions monétaires et financières/Spécificités et nature de la monnaie » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Page créée par fractionnement, voir Page de discussion pour un historique complet
 
m typo
Ligne 1 :
{{IQMF}}
Le dernier chapitre se terminait sur l'idée que lorsqu’une banque commerciale (bc) effectuait des crédits ou recevait des dépôts, elle devait fournir une fraction de ses crédits en ''monnaie centrale'' (MC) à la BC sur un compte non rémunéré.
 
Cette fraction s'appelle le « ''Taux de réserve obligatoire'' » (noté "''r_o''") et l'onton avait admis que les banques commerciales pouvaient se procurer de la MC par l'intermédiaire du réescompte ou de l'open market.
 
On est en mesure d'exposer le processus d'exemption de la masse monétaire par le mécanisme dit de « ''multiplicateur de crédit'' » (qui est différent du ''multiplicateur Keynesien'').
Ligne 29 :
Pour la bc, l'écriture ne pose pas de problème, elle a cédé 100 € de titre à la BC, et a reçu en échange 100 € de MC.
On note donc que puisque par hypothèse, la bc satisferait ses obligations de réserve, elle n'a nul besoin de 100 € de réserve : on les appelle des ''réserves libres''. Les réserves libres c'est toute la MC que détiensdétient la bc en plus des réserves obligatoires.
 
Bien entendu, la bc n'aurait pas accepté l'opération uniquement pour garder des réserves libres, qui ne lui rapportent rien, en cédant des titres qui portent intérêt, si elle agit de cette façon, c'est dans l'intention de créer des crédits.
Ligne 39 :
 
On a également vu que la BC détenait 100 € de réserve libre, son intention est de créer des crédits afin de profiter des intérêts versés sur les crédits.
La question est en quelle quantité ? : Une quantité telle que les réserves libres deviennent obligatoireobligatoires.
 
Si l'onton prend comme <nowiki>r_o</nowiki> = 10 %, la banque va créer 1000 € de crédit, elle aura besoin de 1000x10% = 100 € de réserve obligatoire, c'est exactement ce qu'elle a et elle n'a aucun intérêt à créer moins, car il lui resterait des réserves libres improductives, et elle ne peut créer plus, car si elle le faisait, elle devrait fournir des réserves obligatoires en MC en quantité supérieure à celle qu'elle détient.
 
De manière plus générale, si l'onton appelle <math>M</math> la quantité de monnaie nouvellement créée et <math>R</math>, la quantité de réserve libre crée par l'opération d'open market, et si l'onton désigne traditionnellement par Δ, l'opération d'accroissement onton obtient la relation <nowiki>ΔM = (1/r_o)xΔR</nowiki>.
E.g : 1000 = (1/(1/10)x100.
 
Ligne 52 :
 
Reprenons l'exemple en appelant la banque A, la bc de l'exemple précèdent, celle-ci se retrouve donc avec 100 € de réserves libres.
La question est, dans le nouveau contexte, quellequel volume de crédit va -t-elle consentir ? Si elle est prudente, pas plus de 100 €, en effet, dans l'autre jeu d'hypothèse, le client X de A va utiliser son crédit pour payer un individu Y, client d'une banque B, chez qui il va déposer son chèque.
 
<nowiki>
Ligne 67 :
Comme elle a obtenu un dépôt égal à 100 €, elle doit approvisionner son compte de réserve obligatoire de 100x10% = 10 €, reste 90 € de réserve libre.
À son tour la banque B va octroyer un crédit, que, si elle est prudente, n'excédera pas 90 €, en effet, pour les mêmes raisons que tantôt, les 90 € vont régler un client Z de la banque C, qui va se retrouver avec un dépôt de 90€.
À la compensation, la banque C va présenter le chèque à la banque B, qui lui réglera 90 € [..] en MC. Comme la banque B a un dépôt de 90 €, elle doit approvisionner son compte de réserve de 9 € et lui restera 81 € de réserves libres quellequ’elle va utiliser pour faire des crédits.
 
Au total, la création monétaire va être 100+90+81...=>
Ligne 103 :
La BC est donc en permanence confrontée à une instabilité du multiplicateur de crédit, dont seule une partie est prévisible, c'est une première source d'incertitude. Une autre, encore plus importante provient de Δ, l'augmentation des réserves libre.
 
Tous ces éléments doivent êtresêtre pris en compte dans la stratégie de la BC.
 
=== Les stratégies de la F.E.D et de la B.C.E. ===
Ligne 112 :
Le premier élément caractéristique du système américain, c'est l'indépendance de la F.E.D qui a été poussée à l'extrême.
 
Le système est complexe, car aux USA il existe 12 banques centrales ! Et lorsque l'onton sait qu'il existe 50 EtatsÉtats, chaque banque centrale doit couvrir plusieurs EtatsÉtats et où morceaux d'EtatsÉtats.
La zone de compétence d'une BC, qui s'appelle le district, peut paraître incompréhensible, mais fut construite de telle sorte qu'aucune force politique dominante ne puisse émerger au sein d'un district.
Ainsi la F.E.D de St Louis couvre l'EtatÉtat du Missouri, mais aussi d'autres EtatsÉtats ou morceaux d'EtatsÉtats qui empêcheraient la FED de St Louis de faire prévaloir les intérêts du Missouri sur ceux d'autres EtatsÉtats. Ainsi, les directeurs des BC sont relativement à l'abri des lobbies locaux.
Mais on notera également qu'aucun membre du gouvernement n'a le droit de siéger dans le conseil d'administration de la BC, ni aucune personnalité politique locale.
 
Ligne 130 :
Or tel n'est pas le cas, pour des raisons que l'on verra plus bas. Pour le moment, supposant une bc créditrice en compensation, que va-t-elle faire de son excédent ?
 
Avant de répondre, ajoutons un nouvel élément : Il existe entre les banques centrales un marché de la monnaie centrale, ainsi une banque centrale excédentaire pourra prêter son excédent à une consoeur déficitaire, en général, pour de courtes durées (1 mois ou plus) et moyennant un taux d'intérêt que l'onton appelle le taux au jour le jour : « TJJ », expression générique, car dans le cas des USA, on parle de « Taux de fond fédéraux », tandis que l'on parle d'"''Eonia''" en Europe.
 
La stratégie de la banque va évidemment dépendre du niveau des TJJ.
Ligne 151 :
Si donc l'ECB réussit, elle changera une longue histoire. Ceci étant, sur un plan technique, la stratégie de l'ECB, diffère assez sensiblement de celle de la F.E.D et quoi que les opérations de l'ECB s'appellent opération de l'opération d'open market, il s'agit en fait de réescompte dont la nature est particulier dans le sens qu'elles sont réversibles : L'ECB achète des titres aux bc contre de la MC, mais la bc s'engage à reverser l'opération au bout d'un délai fixé. On retrouve cette notion de monnaie interne créée de façon provisoire, l'ECB baptise cette procédure la prise en pension des faits titres qui seront rétrocédés à la bc plus tard, c'est bien une notion de réescompte, la monnaie crée est provisoire. Là aussi ECB doit estimer la pente et la place dans le plan de la courbe de demande de MC, puis elle fixe un taux que l'on appelle le REFI où elle prend en pension les titres des banques. Si elle a vu juste, le TJJ et le REFI coïncide, mais en pratique, c'est rarement le cas pour des raisons déjà vues et qui tiennent à la difficulté de fixer MC dans le plan. Si le taux d'intérêt est supérieur au taux de REFI, la BC a vu trop juste, on dit qu'il existe une tension sur le marché de la monnaie. Dans le cas contraire, on dit que le marché est détendu. On doit d'ailleurs noter que des possibilités identiques existent aux USA où la BC peut elle aussi prendre des titres en pension moyennant un certain taux "Repo Rat " mais aux USA, cela reste rare, tandis qu'elles sont de règle pour l'ECB.
 
Pour le reste, l'ECB s'est inspirée de la F.E.D, le guichet de l'escompte s'appelle « les facilités marginales de crédit », c'est au taux supérieur au refi et auquel l'ECB achète tous les titres que lqu'onton lui présente. Cette facilité joue le même rôle que le guichet de l'escompte aux USA, dans le cas d'une très forte pression à la hausse dans la demande de MC, elle limite la hausse du TJJ puisque les banques peuvent emprunter au taux marginal de crédit, la quantité de MC qu'elle souhaite, à la BC. Elles n'ont donc aucune raison d'emprunter plus cher auprès d'une autre bc. C'est donc un mécanisme relativement identique au guichet de l'escompte américain, avec les mêmes raisons.
 
Ce qui est nouveau, à la différence de la F.E.D, l'ECB a également conçu une borne inférieure au taux du TJJ, ce qui n'existe pas aux USA; c'est la facilité marginale de prêt par lequel la BC s'engage à vendre des titres au taux marginal de prêt. Ainsi, le taux TJJ ne peut pas descendre au -dessous de ce taux, car les bc excédentaires préféreront toujours placer leurs excédents auprès de la BC à ce taux -là plutôt qu'auprès d'une autre bc à un taux plus faible. Ainsi, l'ECB fixe une borne supérieure et inférieure qui limite le déplacement du TJJ, la borne infèrieureinférieure n'existe pas aux USA.
 
Finalement, il semble que l'ECB veuille privilégier une conception plus large de la monnaie que la F.E.D. La F.E.D en effet surveille essentiellement l'évolution de la monnaie au sens strict " M1 " c'est à dire la Σ des billets de banque et la monnaie scripturale (dont les moyens de paiements au sens strict). Il semble que l'ECB privilégie unune vision plus large où à côté des moyens de paiements figure des instruments d'épargne qui sont des actifs monétaires, sans pour autant être des moyens de paiement (livret de caisse d'épargne). Depuis 40 ans, les spécialistes se demandent s’il vaut mieux surveiller la M1 ou quelque chose de plus large que l'on appelle en général M3.