« Criminalité économique » : différence entre les versions

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En effet, en 1905, W. Bonger a fait la distinction entre criminalité de rue et criminalité «économique» par laquelle il comprenait la délinquance des commerçants et entrepreneurs et, en 1940, E. Sutherland l’a définie comme «criminalité en col blanc» (White Collar Criminality) en démontrant qu’il existe bel et bien une autre criminalité [des classes supérieures], qui est punissable au sens de la loi pénale et à laquelle jusqu’alors, la criminologie n’accordait aucune attention scientifique. Le premier a considéré cette criminalité comme délinquance « des possédants »[vii] résultant de la maximalisation de la logique spéculative et de capitalisation[viii], et le second comme criminalité en col blanc. Il faut dire que la théorie d’E. Sutherland est de nature empirique. Elle est basée sur la recherche portant sur les activités délictuelles de 70 sociétés appartenant aux 200 des plus grandes entreprises des USA[ix].
 
En faisant l’honneur aux pionniers de la criminalité économique, nous verrons plus loin que seulement certaines de ses constatations sont toujours d’actualité, ce qui est dû à l’évolution de la technologie qui a créecréé d’autres catégories de délinquants économiques qui ne sont ni possédants des biens, ni des classes supérieures, mais des gens dits ordinaires, hormis de la haute société et hormis de l’entreprise (cybercriminalité, criminalité liée à l’environnement…). Actuellement, la question se pose si la criminalité économique est une notion criminalistique, de droit pénal ou de la politique criminelle.
 
Pour réponde à cette question, il faut répondre préalablement à une autre, à savoir à quoi sert une telle notion ? Il est sans équivoque que la notion primitive de la criminalité économique (dans le sens compris par W. Bonger et E. Sutherland) a émergé comme celle inhérente à la criminologie. W. Bonger et surtout E. Sutherland voulaient prouver qu’à part une criminalité dite « classique » ou « ordinaire », considérée comme celle « des pauvres », existe une autre criminalité « des riches » à laquelle la criminologie n’accordait aucune attention scientifique. Malgré cette preuve empirique et doctrinaire sur l’existence de la criminalité « à part », elle ne deviendra l’objet d’un intérêt particulier que lorsqu’elle se « développe » et commence à toucher plusieurs Etats, voire le monde entier (fin XX siècle, début XXI siècle).