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[[Image:Baigneurs a Asnieres.jpg|thumb|[[Georges Seurat]], ''[[Une baignade à Asnières]]'' (1884)]]
Ses peintures des prémices sont principalement des croquetons, des peintures sur bois, où ils s’essayent à la couleur par touches croisées et claires. Cette partie de sa vie lui vaut une mise en parallèle avec la technique de Renoir [[w:Auguste Renoir]], dont la touche à toujours était plus longue et claire que celle de son contemporain Monet.
En 1883, c’est le premier coup d’éclat de Seurat, lorsqu’il réalise ''une baignade à Asnières''. Quoique cette peinture fut refusée au salon, elle retentieretentis comme un coup d’éclat moderniste. C’est une révolution de la peinture, une nouvelle manière de peindre. De nombreuses études et croquis de cette toile, révèle une recherche colorée. Si la touche se rapproche de l’impressionnisme, la couleur est différentes, moins vive. Cette même année, il rencontre celui qui sera son ami, et un compagnon de recherche pictural : Signac [[w:Paul Signac]].
En 1884, il réalise ''La grande Jatte'', autre tableau phare de sa carrière. Cette toile, exposée pour la première fois en 1886, choque et provoque un scandale. La couleur est claire, et se rapproche d’un naturalisme certain, Seurat étudie et croque beaucoup avant de peindre. Il rend compte d’une scène quotidienne, avec précision. Seurat est un artiste moderne, il est ancré dans l’histoire de sa société, et cherche la liberté de la nouveauté en peinture. En 1884, il participe à la création du salon des artistes indépendants. Les critiques reprochent à Seurat l’attitude figée de ses personnages, de ses compositions.
[[Image:Georges Seurat 031.jpg|thumb|270px|''[[Un dimanche après-midi sur l'île de la Grande Jatte]]'']]
 
=== Seurat, le point nodal du Néo ImpressionismeImpressionnisme ===
Le seul critique qui supporte Seurat est Félix Fénéon [[w:Félix Fénéon]]. De sa prose défensive en faveur de l’artiste, découle le nom de Néo-impressionnisme, qui restera le nom de l’art de Seurat, quant bien même ce dernier eusse préféré ''« impressionismeimpressionnisme-luministe »'' '' « peinture optique »'' ou encore ''« chromoluminarisme »''. Apollinaire nommait Seurat ''« le microbiologiste de la peinture »''. Il se détache de ces appellations que Seurat a le désir d’un impressionnisme scientifique.
En 1886, Seurat devient le centre du groupe des Néo-impressionnisme[[w:Néo-impressionnisme]]. Ce groupe va être très homogène, tous traitent des mêmes thèmes et de la même technique. Ils élaborent une revue : ''La revue des indépendants''. Signac sera le meilleur technicien du groupe, mais Seurat se montrera toujours jaloux de la paternité de sa technique. Malgré son mutisme quasi permanent, il défend sa primauté sur son art, déclarant : ''« plus nous serrons, moins nous aurons d’originalité »''
 
=== Un artiste mélancolique ===
Seurat dès 1885, a un rite qui répond à l’amour des peintres du XIXème pour les bords de mer : il part durant chaque période estival dans des villes côtières : en 1885 il se rend à Grandcamp, en 1886 à Honfleur, en 1888 à Port en Bessin, en 1889 à Le Crohay, en 1990 à Gravelures. Les toiles qu’il réalise en bord de mer remporteront succès auprésauprès des critiques, comme ''La Rade de Garnison'', aux couleurs plus austères que ces premières toiles, à la saveur amères, voir même salée. Seurat traduit l’atmosphère en peinture. Différemment de Monet [[w:Claude Monet]]dont la touche est tumultueuse et lumineuse, qui s’adonne dans un geste passionné à la peinture sur motif, Seurat rigoureux et pragmatique, peint à l’ombre de son atelier, et suite à de nombreux croquetons, études et compositions. Il en résulte que ses toiles sont certes lumineuses, mais comme figées. D’ailleurs, il n’introduit dans ses compositions qu’à de rare fois des personnages. Bien souvent il réduit l’espace à des paysages minéraux, en n’en dégageant grandeur et solitude ; des espaces vides qui peuvent avoir inspirés les places métaphysique de De Chirico[[w:De Chirico]] dans les années 1910. Ainsi ''le Bec du Hoc'' n’est qu’un paysage, pas même un animal ne se détache de la roche. Les sujets de Seurat sont en règle général austère, sujets qui semblent dénoter une attitude mélancolique. Même à Honfleur, ville de joie à cette époque, il trouve des sujets hors normes à traiter tels que ''L’Hospice et le phare'', ''Honfleur un soir''. Certaines toiles d’inspiration suburbaines n’ont pour personnages qu’une silhouette esseulée, ainsi que dans ''La Seine à Courbevoie''.
[[Image:Georges Seurat 047.jpg|thumb|270px|''[[Les Poseuses]]'']]
Il faut attendre 1887 pour que Seurat s’intéresse aux corps humain en tant que tel. Il montre que sa technique est applicable aux corps, il réalise alors ''Poseuse''. Ce tableau s’inscrit dans la tradition, de part son thème antique : trois nues, redondance des trois grâces ou du serment de Paris par exemple. Mais son traitement picturale reste mécanique, novateur, la peinture se déchire, et la toile est traitée en surface sans égard de profondeur.
C’est à cette même période que Seurat ajoute un cadre à ses peintures, un cadre de peinture constituées. L’encadrement est traité de manière plus sombre, selon la loi des contrastes. Cette technique lui permet d’isoler ses toiles du reste du monde, et de renforcer la lumière interne des toiles. Cette idée pourrait être inspirée de Wagner [[w:Cosima Wagner]], qui aà Bayreuth àa pour la première fois l’idée de plonger la salle de l’opéra dans le noir, afin de centrer l’attention générale sur la scène.
Seurat s’intéresse justement à ce moment à la féérie de la ville, et du théâtre. Mais de ces sujets, plus gaie que les précédents, ne transparait aucune gaité. Les compositions sont géométriques, la lumière et la couleur sont traduites en poudroiement de petites touches. Seurat présente des personnages figés et grimaçant, ainsi dans ''Carcan'', la danseuse est figée dans un seul mouvement de la danse, les couleurs sont austères, la toile tendrait même jusqu'à l’abstraction tant la figure semble hors du temps. Dans le ''Cirque'', la composition est régentée par la verticale répétitive des spectateurs, entrecroisée des lignes horizontales dessinées par les gradins. La composition linéaire, statique, est mise en relief par le contraste du lasso de Mr Loyal, qui sinue. La tête du clown au premier plan est traitée toute en géométrie, son visage schématisé s’inscrivant dans un losange.
C'est là l'oeuvrel’œuvre posthume de l'artiste. La carrière de Seurat est écourtée rapidement par une mort subite. Signac repris le flambeau et devint la figure majeure du Néo-impressionnisme.
 
 
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*Les objets voisins reflètent et peuvent changer le lumière. ( Aristote [[w:Aristote]]effectua dans ''Petits traités d’Histoire naturelle'' une dichotomie entre '''le ton local''' ( soit la couleur des choses sans interférence) et '''la couleur accidentelle''' ( soit la couleur faussée par des sources lumineuses.))
* les nuances s’obtiennent par l’apposition de touches colorées complémentaires.
L’écrit de Fénéon, dans son traité ''les Impressionnistes de 1886'', à propos de ''la grande jatte'', illustre le respect de Seurat des règles précédemment citées : ''« Cette pelouse dans l’ombre : des touches en majorité, donnent la valeur locale de l’herbe ; d’autres orangées se clairsementclairsèment, exprimant la peu sensible action solaire ; d’autres pourpre, font intervenir la complémentaire du vert ; un bleu cyané, provoqué par la proximité d’une nappe d’herbe au soleil. »''
 
Seurat constate également que de l’amas de touches, de nombreuses gouttes de peinture permettent un modelé très délicat selon une apposition lourde, ou plus espacée, légère.