« Mémoire/L'encodage des informations » : différence entre les versions

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À vérifier : la date 1962 semble fausse. Ne serait-ce pas plutôt 1972 ?+ quelques corrections de français
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==L'organisation du matériel encodé==
 
L'esprit humain n'est pas une table rase sur laquelle les informations viennent s'inscrire ''verbatim''. Une telle mémorisation par cœur est certes possible, comme en atteste notre expérience d'étudiant ou d'élève, mais elle met de côté un principe cardinal de notre mémoire : son organisation. Les informations que nous avons appriseapprises ne sont pas des unités isolées, tels des faits ou concepts indépendants. Toutes sont reliées entre elles, via des principes logiques ou des relations qui donnent du sens à l'ensemble de nos connaissances. La signification des informations structure notre mémoire, ce qui a un impact très fort pour l'encodage. L'encodage est nettement meilleur quand le sujet organise les informations qu'ils reçoit, quand il les classifie, les structure, leur donne une signification. Ce processus d''''organisation subjective''' peut être aidé par les connaissances antérieures (quand on trouve des liens avec ce qui est déjà connu), mais aussi par d'autres paramètres relativement importants.
 
===Profondeur de traitement===
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===Traitement adapté au transfert===
 
Cependant, le concept de profondeur de traitement n'est pas sans défaut. Premièrement, il faut noter que la théorie de base postule un sens de traitement des informations : les informations orthographiques et phonologiques sont traitées avant la signification du matériel. Mais certaines expériences nous permettent d'en douter. Mais la critique principale provient des tâches de rappel utilisées dans les expériences sur la profondeur de traitement : en changeant les conditions de rappel, on peut faire disparaitredisparaître l'effet de profondeur de traitement.
 
Un exemple est l'étude de Morris, Bransford et Franks (1977). Dans cette étude, les sujets devaient effectuer soit un traitement sémantique des mots d'une liste, soit un traitement phonologique. Lors du rappel, les sujets étaient interrogés soit via des questions liées à la phonologie, soit à la signification des mots. Dans le premier cas, l’expérimentateur demandait si un des mots de la liste rimait avec "moche", ou tout autre mot. Dans le second cas, les conditions étaient similaires à celles utilisées dans les expériences sur la profondeur de traitement. Il se trouve que les sujets qui avaient subi une tâche de traitement phonologique étaient nettement meilleurs dans le test de rime. Et de la même manière, les sujets qui avaient la liste en conditions normales étaient meilleurs dans la tâche de rappel sémantique. Cette étude illustre le principe du '''traitement approprié au transfert''', à savoir le fait que le rapelrappel est meilleur si les conditions du rappel sont proches/semblables à celles de l'encodage.
 
===Élaboration===
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Ces expériences montrent clairement un effet, reste à l'expliquer. Pour cela, Tulving et Craik ont émis l'hypothèse suivante : plus le traitement est profond, plus le matériel à apprendre sera relié à des connaissances antérieures. Pour eux, la profondeur de traitement provenait de différences d''''élaboration''', c'est-à-dire de nombre de relations formées avec des connaissances antérieures. Le fait est qu'un matériel élaboré entretient un grand nombre d'associations avec des indices de récupération potentiels. Il s’avère que plus le matériel est élaboré, meilleure est sa mémorisation.
 
Cette explication fonctionne très bien pour expliquer les résultats dans les tâches de rappel libre, où les sujets doivent apprendre des listes de mots. La plupart des mots sont déjà connus des sujets, dans le sens où ils font déjà partie de leur vocabulaire. Les sujets doivent donc se rappeler de l'appartenance des mots à la liste, et non apprendre les mots eux-mêmes. Cela demande d'organiser les mots de la liste, histoire de les unifier dans un tout cohérent qui représente la liste. Cette organisation peut se fonder sur l'ordre des mots dans la liste, mais aussi sur d'autres formes d'organisations. Les expériences de Tulving et leurs réplications (celle de 1962<!-- Erreur dans la date ? --> étant la principale) le montrent clairement. Dans ces expériences, les sujets doivent apprendre une liste de mots, qui leur est présentée plusieurs fois et qu'ils doivent rappeler après chaque présentation. À chaque présentation, l'ordre des mots est changé, histoire que les sujets ne puissent pas se fonder sur l'ordre des mots pour organiser la liste. Cela n’empêche pas les sujets d'organiser la liste suivant des critères sémantiques. Au fur et à mesure des rappels, les sujets finissent par rappeler les mots dans un ordre de plus en plus stable, les mêmes suites de mots ressortant à chaque répétition. Ces regroupements semblent être réalisés sur des critères conceptuels. Par exemple, les mots d'une même catégorie sont rappelés les uns à la suite des autres. De plus, les groupes finissaient par être regroupés eux-mêmes en des groupes de plus en plus larges. On peut y voir une application du phénomène de chunking, vu dans le chapitre sur la mémoire à court-terme, mais Tulving préféra appeler ce phénomène l''''organisation subjective'''.
 
De cette expérience, on voit que les processus de regroupement sont impliqués dans l'organisation du matériel à apprendre, processus qui semble important pour l'encodage. On peut raisonnablement en déduire qu'organiser le matériel à apprendre en hiérarchie peut donner de bons résultats, ces hiérarchiehiérarchies utilisant au mieux le processus de regroupement. Cette hiérarchie qui sert à organiser le matériel appris est ce que l'on appelle une structure de récupération, aussi appelés '''plan de récupération'''. Par exemple, essayez de deviner laquelle de ces deux listes fonctionne le mieux :
 
Liste 1 :