« Mémoire/L'oubli en mémoire déclarative » : différence entre les versions
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===Facteurs qui influencent la forme de la courbe d'oubli===
L'étude précédente a montré que les connaissances scolaires s'oublient assez rapidement, avant que l'oubli se stabilise. Il se trouve que la quantité de connaissances oubliées dépend fortement de leur niveau de maîtrise initial : les élèves qui avaient les meilleurs résultats dans la matière sont ceux qui ont le moins oublié à très long-terme. En clair, ceux qui retiennent le mieux sont ceux qui ont appris en profondeur le matériel et qui ont
Dans un autre genre, on peut citer une étude de Bahrick et Wittlinger (1975) sur la capacité à reconnaître ses anciens camarades de classe sur des photographies. Celle-ci a montré que l'oubli peut être encore plus lent, avec des courbes de l'oubli quasiment horizontales. L'astuce de ces dernières études est que le test de mémoire est une vulgaire tâche de reconnaissance sur du matériel extrêmement familier, ce qui facilite énormément les performances. L'étude montre notamment que l'oubli est plus important en situation de rappel que de reconnaissance.
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On pourrait croire que les informations s'effacent progressivement de la mémoire, avec le passage du temps, sauf si elles sont utilisées, revues ou rappelées fréquemment. Cette intuition voudrait que l'information oubliée n'est plus disponible : elle n'existe plus. Mais dans ce cas, comment expliquer que l'oubli est plus fort pour le rappel que la reconnaissance . Cette dernière observation pose de nombreuses questions sur la nature de l'oubli. Si une information est reconnue mais non-rappelée, peut-on dire qu'elle est oubliée ? Visiblement non, vu qu'un test de mémoire (la reconnaissance) montre que le sujet a gardé une trace de l'apprentissage initial. On doit donc avouer nous avons mémorisé plus d'informations que nous ne pouvons en rappeler. Une partie de l'oubli en tâche de rappel est donc une forme d'oubli diffère ce que nous suggère l'intuition : les informations ne sont pas effacées, mas simplement inaccessibles. L'oubli provient alors d'un raté du processus de rappel, comme quand on a un mot sur le bout de la langue. Le problème n'est pas la présence de l'information en mémoire, mais son accessibilité : l'activation n'arrive pas jusqu'au concept à rappeler, ou n'est pas suffisante pour générer un rappel. L'oubli peut donc venir d'une mémorisation mal faite, qui n'a pas suffisamment associé l'information dans le réseau mnésique : les indices de récupération ne sont pas suffisants pour activer le concept à rappeler. Il est donc nécessaire de faire la différence entre l’accessibilité et l'existence d'un souvenir/d'une connaissance. Mais cette distinction est très difficile à faire empiriquement : comment savoir si un souvenir s'est effacé ou s'il n'est tout simplement pas possible de le rappeler ? En l'état actuel de nos connaissances, cela est impossible. Si le sujet n'arrive pas à se rappeler de quelque chose, il se peut qu'il ne l'ait pas oublié, mais que les indices de récupération ne soient tout simplement pas suffisants pour entraîner son rappel.
Mais dans ce cas, comment expliquer que le passage du temps favorise l'oubli ? On peut naturellement rendre compte de ce fait par une dégradation des souvenirs avec le temps ou l'âge, mais alors comment expliquer que ce phénomène touche aussi des
===Interférences===
Les phénomènes d''''interférence''' surviennent quand l'apprentissage d'une information empêche le rappel d'une autre. Celles-ci apparaissent quand plusieurs informations sont reliées à un même indice de récupération : ces items entrent en compétition pour le rappel, diminuant leurs chances de rappel respectives. Mais d'autres protocoles expérimentaux sont allés plus loin, et ont cherché à savoir si l'ordre de présentation des informations jouait sur l'interférence. Selon l'ordre d’apprentissage des informations interférentes, on distingue deux types d'interférences :
Dans l''''interférence
On trouve aussi l''''interférence rétroactive''', où de nouvelles connaissances forcent l'oubli des anciennes. Pour mettre cet effet en évidence, on peut utiliser une expérience toute simple : on prend deux groupes de cobayes, auxquels on fait apprendre des listes de mots. Le premier groupe doit apprendre deux listes : une liste A, et une liste B. Le second groupe doit se contenter d'apprendre la liste B. Pour limiter les biais, on fait en sorte que les cobayes aient un temps de repos entre l'apprentissage de chaque liste, et on décale le rappel. Dans ces conditions, le second groupe a un taux de rappel nettement moins bon. L'apprentissage de la seconde liste a interféré avec la première.
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