« Mémoire/La récupération en mémoire déclarative » : différence entre les versions

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====Erreurs et faux positifs====
 
Enfin, les faux positifs sont rares en situation de rappel, mais fréquentesfréquents en reconnaissance. Par exemple, lisez cette suite de mots :
 
''bonbon''
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''tarte''
 
Maintenant, je prendprends des mots de cette liste, que je mélange avec desde nouveaux mots. J'obtiens ceci :
 
''goût''
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===Théorie des double processus de rappel et reconnaissance===
 
AÀ l'heure actuelle, on ne sait pas du tout d'où proviennent ces différences. Certains scientifiques supposent que le processus de rappel et de reconnaissancesreconnaissance sont différents.
 
Les tests de reconnaissancesreconnaissance présentent directement l'information à rappeler. En conséquence, la reconnaissance d'un item va automatiquement activer celui-ci en mémoire. Il s'agit donc d'un accès direct à l'information mémorisée. Elle se base purement sur un processus de familiarité, qui permet de reconnaître des choses connues. Il s'agit d'un processus relativement primitif, qui rate rarement. La reconnaissance serait un processus automatique unitaire, basé sur l'activation directe des informations reconnues. L'activation d'une information en mémoire détermine sa facilité à être récupérée : plus elle est forte, plus la probabilité de récupération est grande. De plus, le concept possède une certaine force, qui définit s'il est plus ou moins facile à rappeler, à activation égale. La simple perception d'une information en permettrait l'activation immédiate : le sujet aurait alors juste à se souvenir si le mot perçu appartient à la liste, ce qui correspond à la mémoire de la source (supposée de type épisodique).
 
Par contre, le rappel libre ou indicé ne présentent pas l'information à rappeler et n'activent pas directement l'information. Le rappel demanderait de rechercher l'information en mémoire, celle-ci n'étant pas activée directement. Ce processus de recherche serait sépcifiquespécifique au rappel, mais n'interviendrait pas en reconnaissance.
 
==Les mécanismes du rappel libre et indicé : l'amorçage==
 
Il est intuitif que donner des indices à quelqu'un l'aide à se souvenir d'une information oubliée. Pour vérifier cette intuition, les scientifiques ont comparé des groupes soumis soit à une tâche de rappel libre, soit à une tâche de '''rappel indicé''', où chaque item à rappeler était précédé d'un indice. Certaines tâches de rappel indicé demandent aux sujets d'apprendre des paires d'items, le premier servant d'indice au second. De ces expériences, il ressort que donner des indices proches améliore le rappel. Dit simplement, le rappel indicé est largement plus facile que le rappel libre, parce que le nombre d'indices de récupération est plus important. Les scientifiques ont depuis longtemps étudié comment fonctionne le processus de rappel indicé. De ces études, il ressort que la présentation d'un indice permet de faciliter le rappel ultérieur d'une cible. Ce phénomène est appelé l’'''amorçage sémantique/conceptuel'''. On l'étudie le plus souvent avec divers paradigmes. Le plus connu consiste à présenter, durant un temps très faible, d'abord le mot-indice, puis le mot-cible. On demande au sujet de dire si le mot cible est un mot ou un pseudo-mot, s'il appartient à une catégorie précise, ou toute autre demande qui demande un traitement sémantique/conceptuel par le sujet. On observe alors quelques différences en terme d’amorçage, selon le temps entre la présentation de la cible et de l'indice.
 
===Théories de l’amorçage===
 
Pour en rendre compte, diverses théories ont été inventées, toutes ayant supposément une validité certaine, mais limitée. On peut classer ces théories selon deux axes. Le premier axe distingue le moment où l’amorçage prend place, et distingue les modèles prospectifs et rétrospectifs. Dans les '''modèles prospectifs''', la présentation du mot-indice pré-active le mot-cible, avant même que le mot-cible soit présenté, accélérant son activation. Dans les '''modèles rétrospectifs''', la cible et l'indice sont traités en même temps, comme un tout, après la présentation de la cible. Le second axe distingue les modèles automatiques et stratégiques. Les premiers supposent que le sujet n'utilise pas de stratégie de rappel et que l’amorçage est un phénomène totalement automatique, qui ne fait pas intervenir la conscience. Les seconds modèles supposent que le sujet peut utiliser des stratégies de rappel et que le rappel fait intervenir la conscience. Voici les différentes théories en vigueur, résuméerésumées dans le tableau suivant :
 
{|class="wikitable"
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====Influence de la pertinence des indices====
 
Il va de soitsoi qu'un indice doit être relié à la cible, pour déclencher un effet d’amorçage. Si onl’on présente un indice qui n'a aucun lien avec la cible, on n'observe pas le moindre gain en terme de rappel de la cible. MaisCependant, pour qu'un lien se forme entre deux informations, il faut qu'elles soient toutes deux présentes en même temps lors de l'encodage. Un indice n'est associé à une cible que si l'association entre ces deux informations a été encodée, mémorisée. Indice et cible ont donc du être présents dans la mémoire de travail en même temps, pour une raison X ou Y. C'est ce que l'on appelle le principe d''''encodage spécifique'''.
 
[[File:Encodage spécifique.png|centre|vignette|upright=2.0|Influence de l'encodage spécifique sur l'amorçage.]]
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[[File:Force associative et rappel.png|centre|vignette|upright=2.0|Influence de la force associative sur le rappel.]]
 
Pour se rendre compte de ce concept de '''force associative''', le mieux est de prendre un exemple qui devrait vous parler. Lors de votre scolarité, vous avez certainement eu du mal à apprendre le vocabulaire d'une langue étrangère. Vous connaissiez certainement les mots étrangers, mais vous aviez du mal à vous rappeler de leur signification (la cible). Pourtant, signification et mot étranger étaient présentprésents dans votre mémoire, et certainement l'association entre ces deux informations. Mais l'association étant relativement faible sans une bonne dose d'apprentissage par cœur, vous avez certainement eu du mal à obtenir de bonnes performances au début de votre apprentissage. Ce n'est qu'après d’âpres répétitions que l'association est devenue suffisamment forte pour que vous puissez vous rappeler de la signification de mots étrangers par cœur.
 
====Influence du nombre d'indices====
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====State-dependent memory====
 
Aussi bizarre que cela puisse paraitre, l''''état physiologique lors de l'encodage''' joue aussi le rôle d'indice de récupération. Par exemple, Goodwin et ses collègues (1969) ont saoûlé un groupe de 48 cobayes et leur ont fait apprendre des listes de mots lors de leur ivresse. Quelques temps plus tard, ils les ont séparésséparé en deux groupes : l'un qui avait décuvé et l'autre saoul. Le groupe ivre rappelait nettement plus de mots que le groupe sobre. En 1970, Bustamante a réitéré l'expérience en utilisant deux groupes de cobayes : l'un qui avait reçu de amphétamines et l'autre de simples barbituriques. Ces deux groupes se rappelaient plus de mots lorsqu'ils étaient sous l'emprise de la même drogue que celle consommée avant l'apprentissage de la liste de mots. Pire : Overton (1974) a montré que des rats qui avaient appris à trouver la sortie d'un labyrinthe sous l'emprise d'une drogue ne trouvaient pas la sortie une fois les effets de la drogues passés. Par contre, réinjecter la drogue dans les rats leur faisait trouver la sortie du premier coup !
 
====Mood-congruent et mood dependent memory====
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====Cognitive context-dependent memory====
 
D'autres biais du même genre peuvent survenir avec la langue d'apprentissage. Par exemple, se rappeler quelque chose lors d'un test dépend de la langue d'apprentissage. Si onl’on vous fait apprendre quelque chose en allemand, vous aurez plus de facilité à donner la réponse si la question est posée en allemand qu'en français. Cet effet a été mis en évidence chez des étudiant anglais-espagnols bilingues (Marian and Fausey, 2006) mais il peut certainement se généraliser à tout le monde.
 
{{NavChapitre | book=Mémoire