« Mémoire/Le modèle modal d'Atkinson et Shiffrin » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Ligne 102 :
Ce phénomène de regroupement a souvent lieu directement lors de la perception : plusieurs stimuli simples sont regroupés en un seul stimulus complexe. Ces regroupements perceptifs sont aussi appelés des chunks. On peut par exemple citer l'exemple des joueurs d'échec auxquels on demande de mémoriser une configuration de jeu : les novices doivent mémoriser des pièces indépendantes, tandis que les experts les regroupent en blocs de 3 à 5 pièces. Mieux : ces regroupements permettent de catégoriser des ensembles de pièces suivant leur sens stratégique, chaque regroupement étant associé au meilleur coup à jouer associée à cette configuration. Ce phénomène de regroupement est aussi utile en géométrie (Koedinger et Anderson, 1990) : les élèves qui ont de bonnes performances en géométrie ont acquis des regroupement visuels qui leur permettent de reconnaître des figures géométriques particulières (triangles, carrés, angles alternes-internes, etc), et d’accéder aux informations associées à ces figures. Ainsi, la capacité à résoudre certains exercices de géométrie dépend en partie de cette capacité à reconnaitre des figures, comme des angles alternes-internes, des figures géométriques, et ainsi de suite.
 
Mais certains regroupements sont des regroupements non pas perceptifs, mais conceptuels. Ces concepts relationnels, formés par interconnexion de concepts plus élémentaires, sont appelés des schémas. Ces schémas, de partpar leur caractère conceptuel, vont mémoriser des informations abstraites, commune à une classe d'objets ou de situations. Il s'agit là d'un point commun avec les catégories, à savoir la mémorisation des informations communes à une classe d'instances. Cependant, ces schémas sont plus flexibles, dans le sens où ceux-ci ne stockent pas que les points communs, les constantes, mais peuvent aussi mémoriser à la volée des informations variables. On peut se représenter ces schémas par des ensembles de cases, chaque case représentant un élément de l'objet ou du système. Certaines cases ont un contenu constant et invariable, alors que les autres stockent des détails qui peuvent varier suivant la situation.
 
De plus, ces schémas sont des regroupements de concepts. Pour donner un exemple, on peut prendre les recherches d'Egan and Schwartz, datées de 1979. Ces expériences comparaient les performances entre des spécialistes en électroniques et des novices : les cobayes devaient mémoriser un circuit électronique qui leur était présenté durant quelques secondes. Tandis que les novices se rappelaient de chaque pièce indépendamment, les experts se rappelaient d'ensembles de pièces assez conséquents, chacun de ces ensembles ayant un sens. Par exemple, les experts regroupaient un ensembles de résistances électriques, condensateurs, et bobines dans un sous-circuit qui correspond à un amplificateur de tension ou un amplificateur de courant. Dans cette situation, le chunk était une catégorie d'objet, à savoir un amplificateur de tension, ou autre. Comme le montre cet exemple, un schéma a une organisation hiérarchique : chaque schéma peut contenir des schémas plus élémentaires, qui sont eux-mêmes potentiellement constitués de sous-schémas, et ainsi de suite. De plus, ces schémas vont aussi encapsuler les liens logiques et associations d'idées entre les informations regroupées.