« Précis d'épistémologie/Pourquoi la réalité est-elle intelligible ? » : différence entre les versions

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== Les mondes naturellement possibles ==
 
Les observations ne révèlent des êtres que ce qu'ils sont ou ont été. L'imagination et la pensée permettent d'aller plus loin parce qu'elles révèlent ce qu'ils pourraient être, ce qui est naturellement possible.
 
Les mondes naturellement possibles sont les mondes logiquement possibles tels que les lois de la Nature y sont vraies.
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Une théorie de la Nature énonce des lois fondamentales, ses axiomes, et permet de définir des propriétés ou des relations à partir des propriétés et des relations fondamentales. Si la théorie est vraie, tous les théorèmes de la théorie, c’est à dire les conséquences logiques des axiomes et des définitions, sont des lois de la Nature.
 
Les mondes logiquement possibles où une théorie est vraie sont en général appelé des modèles de la théorie ou de ses axiomes. Un monde naturellement possible est un modèle d’une théorie de la Nature. Il faut ici distinguer deux sens du concept de vérité. La vérité des axiomes pour un modèle est une vérité formelle ou mathématique. Elle résulte de la définition du modèle. Mais quand on dit d'une théorie de la Nature qu'elle est vraie, on veut dire plus que sa vérité formelle pour un monde logiquement possible, on veut que la théorie soit vraie à propos d'êtres qui existent réellement, on veut que le vérité de la théorie soit physique ou réaliste. Les mondes naturellement possibles sont les modèles d'une théorie de la Nature pourvu qu'elle soit vraie au sens réaliste. Si les lois de la Nature sont formulées avec un système d'équations différentielles, les mondes naturellement possibles sont les solutions du système.
 
Si les lois de la Nature sont formulées avec un système d'équations différentielles, les mondes naturellement possibles sont les solutions du système.
On explique ce qui est présent, réel, actuel en montrant qu'il est naturellement possible.
 
On explique ce qui est présent, réel, actuel en montrant qu'il est naturellement possible. On explique les mouvements des planètes par exemple en montrant qu'ils sont des solutions des équations différentielles de la physique newtonienne.
 
L'espace des mondes naturellement possibles est beaucoup plus vaste que le monde réel mais d'une certaine façon il est plus facile à connaître, parce qu'il suffit de connaître les lois. Pour connaître le monde actuel, on a besoin d'être en plus informé sur les possibilités qui se sont réalisées.
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Comme les relations géométriques sont des propriétés naturelles, elles aussi sont des puissances. On retient parfois cette conséquence de la théorie comme une objection contre elle, parce que les relations géométriques semblent inertes et incapables d'agir. C'est oublier que la proximité est essentielle pour exercer une puissance. La distance est une puissance parce qu'elle fait partie des conditions d'exercice des diverses puissances. Pour se protéger d'un danger, il suffit souvent de s'éloigner. La distance a donc la puissance de nous protéger.
 
(La suite est en cours de réécriture.)
 
 
Pour bien connaître un individu il ne suffit pas de le percevoir, ou de savoir ce que d'autres ont perçu de lui, il faut aussi savoir raisonner à son sujet, parce qu'on peut ainsi déduire ce qui n'a pas encore été perçu. Et pour raisonner il faut connaître des lois.
 
Les observations ne révèlent des êtres que ce qu'ils sont ou ont été. L'imagination et la pensée permettent d'aller plus loin parce qu'elles révèlent ce qu'ils pourraient être.
 
La grande totalité qui détermine l’être d’un être naturel n’est même pas le monde actuel, parce qu’il est trop petit. La totalité qui détermine l’être d’un être naturel est la totalité des mondes naturellement possibles dont il peut faire partie. Sa place dans la totalité de tous les mondes naturellement possibles détermine son être en totalité.
 
La nature d'un être est déterminée par ses propriétés naturelles. Un être n'est rien sans ses propriétés. Elles font tout ce qu'il est. Deux êtres qui ont les mêmes propriétés naturelles sont essentiellement semblables. L'un peut toujours être remplacé par l'autre. Tout ce qui est naturellement possible avec l'un est naturellement possible avec l'autre.
 
Un individu est toujours connu avec la constellation de ses propriétés et de ses relations. Une telle conjonction suffit en général pour l'identifier parmi les autres individus, parce qu'elle suffit pour le distinguer parmi les autres, mais elle ne détermine pas complètement son individualité, parce qu'elle pourrait être également vraie d'un autre individu, une sorte de jumeau, naturellement très semblable. Un individu n'est donc pas vraiment connu dans son individualité, mais seulement comme exemple d'une possibilité naturelle.
 
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