« Précis d'épistémologie/Pourquoi la réalité est-elle intelligible ? » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Ligne 159 :
Comme les relations géométriques sont des propriétés naturelles, elles aussi sont des puissances. On retient parfois cette conséquence de la théorie comme une objection contre elle, parce que les relations géométriques semblent inertes et incapables d'agir. C'est oublier que la proximité est essentielle pour exercer une puissance. La distance est une puissance parce qu'elle fait partie des conditions d'exercice des diverses puissances. Pour se protéger d'un danger, il suffit souvent de s'éloigner. La distance a donc la puissance de nous protéger.
 
(La suite est en cours de réécriture.)
== Science de l'individuel ou science du général ? ==
 
La science est-elle plutôt de connaître des individus ou des lois ?
 
Pour bien connaître un individu il ne suffit pas de le percevoir, ou de savoir ce que d'autres ont perçu de lui, il faut aussi savoir raisonner à son sujet, parce qu'on peut ainsi déduire ce qui n'a pas encore été perçu. Et pour raisonner il faut connaître des lois. Même si on s'intéresse avant tout aux individus concrets, et non aux lois, on a besoin des lois, donc de la science du général, pour faire la science des individus.
La science doit être la connaissance de la la vérité sur la réalité. Or seuls les individus sont vraiment réels. Les lois ne sont que des théories. La science doit donc être la science des individus pour être vraiment la science.
 
La science doit être un savoir universel, le même pour tous. Or les individus concrets ont une existence éphémère. Ils viennent de la poussière et redeviendront poussière. Comment la connaissance d'un individu pourrait-elle mériter le nom de science ? Comment pourrait-elle être un savoir qui mérite d'être partagé par tous ?
 
Une loi porte toujours sur un domaine d'individus. Elle peut ne mentionner aucun individu particulier. Sa vérité est alors générale et dépend seulement des propriétés et des relations qu'elle mentionne. Elle est donc un savoir de l'universel. Il semble que pour mériter d'être partagée par tous, la science doit être la connaissance des lois, donc être un savoir de l'universel. La science est parfois définie ainsi : le savoir universel de l'universel (Aristote, ''Seconds Analytiques'').
 
Faut-il en conclure que la science ne connaît que des lois et qu'elle ignore les individus ?
 
Pour bien connaître un individu il ne suffit pas de le percevoir, ou de savoir ce que d'autres ont perçu de lui, il faut aussi savoir raisonner à son sujet, parce qu'on peut ainsi déduire ce qui n'a pas encore été perçu. Et pour raisonner il faut connaître des lois. Même si on s'intéresse avant tout aux individus concrets, et non aux lois, on a besoin des lois, donc de la science du général, pour faire la science des individus.
 
Les observations ne révèlent des êtres que ce qu'ils sont ou ont été. L'imagination et la pensée permettent d'aller plus loin parce qu'elles révèlent ce qu'ils pourraient être.
Ligne 178 ⟶ 169 :
 
La nature d'un être est déterminée par ses propriétés naturelles. Un être n'est rien sans ses propriétés. Elles font tout ce qu'il est. Deux êtres qui ont les mêmes propriétés naturelles sont essentiellement semblables. L'un peut toujours être remplacé par l'autre. Tout ce qui est naturellement possible avec l'un est naturellement possible avec l'autre.
 
La connaissance des lois n'est pas séparée de celle des individus parce qu'on connaît les individus à partir de leurs propriétés et de leurs relations et parce qu'on connaît les propriétés et les relations avec des lois.
 
(La suite est en cours de réécriture.)
 
Un individu est toujours connu avec la constellation de ses propriétés et de ses relations. Une telle conjonction suffit en général pour l'identifier parmi les autres individus, parce qu'elle suffit pour le distinguer parmi les autres, mais elle ne détermine pas complètement son individualité, parce qu'elle pourrait être également vraie d'un autre individu, une sorte de jumeau, naturellement très semblable. Un individu n'est donc pas vraiment connu dans son individualité, mais seulement comme exemple d'une possibilité naturelle.