« Précis d'épistémologie/Pourquoi la réalité est-elle intelligible ? » : différence entre les versions

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La puissance d’un être, c’est à dire sa capacité à intervenir dans des arrangements naturels, l’effet qu’il y fait sur d’autres êtres, est déterminée par les lois d’interaction entre les êtres. Les lois d’interaction attribue la même puissance à des êtres qui ont les mêmes propriétés naturelles. La puissance d’un être ne dépend que de ses propriétés naturelles. Tout autre être qui a les mêmes propriétés a naturellement la même puissance.
 
Quand on sait de quoi un être est fait, on peut en déduire ses effets sur tous les autres êtres, pourvu qu'on connaisse les lois de la Nature. Savoir deDe quoi c'est fait dit ce que ça fait.
 
Une propriété naturelle peut elle-même être considérée comme une puissance. Il faut entendre par là qu’elle contribue à la puissance des êtres dont elle est la propriété. Si deux propriétés naturelles ont toujours exactement les mêmes effets naturels, si elle ne peuvent pas être distinguées en tant que puissances naturelles, alors elles sont nécessairement la même propriété, parce qu’une propriété naturelle est déterminée par sa place dans le système des lois de la Nature. On peut aussi dire qu’une propriété naturelle est déterminée par sa place dans le système des relations de causalité (Shoemaker 1980, Bird 2007), parce que celui-ci est lui-même déterminé par les lois de la Nature.
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Un individu est toujours connu avec la constellation de ses propriétés et de ses relations. Une telle conjonction suffit en général pour l'identifier parmi les autres individus, parce qu'elle suffit pour le distinguer parmi les autres, mais elle ne détermine pas complètement son individualité, parce qu'elle pourrait être également vraie d'un autre individu, une sorte de jumeau, naturellement très semblable. Un individu n'est donc pas vraiment connu dans son individualité, mais seulement comme exemple d'une possibilité naturelle.
 
Certaines propriétés ne sont vraies que d'un seul individu : la propriété d'être identique à x n'est vraie que de x. On les appelle des haeccéités. Une haeccéité identifie un être dans son individualité. Or un individu concret est toujours connu à partir de ses propriétés observables et il peut toujours en principe avoir un jumeau, qui a les mêmes propriétés observables intrinsèques. Pour déterminer une haeccéité il faut davantage que les propriétés observables intrinsèques de l'individu identifié. Une haeccéité est déterminée avec les relations entre l'individu identifié et d'autres individus.
 
La permanence est un critère d'identification qui permet d'identifier un être durable. Si on suit en continu la trajectoire d'un mobile, et s'il ne s'est pas évaporé en cours de route, on peut être à peu près sûr que l'individu à la fin est le même qu'au début. C'est ainsi que nous nous reconnaissons nous-mêmes comme des individus. Je sais que je suis moi et que je ne serai jamais un autre parce que je suis un témoin permanent de moi-même. La permanence permet d'identifier un être durable par ses relations avec ses origines (Kripke 1972). Plus généralement, tous les êtres sont identifiés par leur relations avec d'autres êtres. En particulier, nous situons tous les êtres concrets à partir de nous-mêmes et nous les identifions par leurs relations avec nous.
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(...)
 
Deux êtres sont semblables lorsqu'une partie de ce qui est vrai de l'un est également vraie de l'autre. Deux êtres sont différents lorsqu'une partie de ce qui est vrai de l'un est fausse de l'autre.
 
Attribuer une propriété à un individu est une façon de de connaître ses ressemblances et ses différences. Dès que la même propriété est vraie de plusieurs êtres ils sont tous semblables entre eux, et tous différents de tous les êtres qui n'ont pas la même propriété.
 
Comme on connaît toujours les individus à partir de leurs propriétés (les relations sont des propriétés des couples ou des systèmes d'individus), connaître c'est toujours connaître des ressemblances et des différences.
 
Pourquoi les lois sont-elles parfois vraies ? Pourquoi y a-t-il des vérités générales ? Les événements et les individus sont toujours très différents, pourquoi alors la même affirmation devrait-elle être vraie de très nombreux cas particuliers ? Les êtres sont tous différents, mais ils sont aussi très semblables. Les lois énoncent ce qu'ils ont en commun.
 
Lorsqu'une loi est vraie de nombreux individus, ils sont tous semblables entre eux, parce qu'ils obéissent à la même loi, et tous différents de ceux qui ne lui obéissent pas. Pour connaître les lois, il faut donc connaître les façons dont les êtres peuvent se ressembler. Les principes de la science énoncent toujours des ressemblances fondamentales entre les individus et entre les systèmes.
 
== La place de l’esprit dans la Nature ==