« Précis d'épistémologie/La recherche de la raison » : différence entre les versions

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Pour apprendre par l'exercice, par l'essai, l'erreur et la réussite, il n'est pas nécessaire de savoir où on va, il suffit de vouloir progresser.
 
Il n'est pas nécessaire de savoir par avance ce qu'on cherche, on peut l'apprendre en cours de route.
 
On ne se connaît pas soi-même. On ne sait pas par avance ce qu'on peut devenir. On cherche sans savoir ce qu'on cherche parce qu'on se cherche soi-même.
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Je suis la source, le milieu et la fin de la raison, la source parce que la raison naît de mes pensées, le milieu parce qu'elle se développe en moi quand je la cherche, la fin parce qu'elle s'accomplit quand je m'accomplis.
 
Je suis pour moi-même un critère fondamental de reconnaissance du bon savoir, puisque je le reconnais en reconnaissant ma compétence.
 
La réalité, la vie et les pensées mettent en permanence les pensées à l'épreuve. La pensée ne peut pas se développer sans se critiquer elle-même, parce qu'elle doit s'adapter à la réalité, y compris la réalité qu'elle est elle-même. Un esprit ne connaît pas par avance ce qui est bon pour lui-même. Il l'apprend par l'expérience et la critique.
(...)
 
(La suite est en cours de réécriture)
 
Chaque esprit est pour lui-même comme pour tous les autres un critère de reconnaissance de la raison, parce qu'elle est nécessairement ce qui est bon pour tous les esprits.
 
Un véritable savoir peut toujours être partagé. Il me rend compétent parce qu'il peut rendre compétent tous les esprits. Si j'acquiers un savoir sans savoir l'expliquer, et donner des preuves acceptables par tous les esprits, c'est que je ne l'ai pas bien compris. Pour maîtriser un savoir, il faut être capable de l'enseigner clairement à tous ceux qui veulent l'acquérir.
 
Nous justifions notre savoir en donnant des preuves fondées sur des principes. Mais les principes doivent être eux-mêmes justifiés. Il faut qu'ils fassent leurs preuves en nous aidant à développer un bon savoir. Chacun peut se servir de sa propre expérience pour mettre des principes à l'épreuve et apprendre ainsi à reconnaître leur valeur. Mais il ne faut pas se limiter à sa propre expérience. Quand on prend un principe comme base d'un raisonnement, on affirme implicitement qu'il a une valeur universelle, qu'il peut servir à tous ceux qui veulent raisonner. Un principe doit donc être mis à l'épreuve de toutes les expériences de tous les êtres humainsesprits. Un principe fait ses preuves en aidant tous les êtres humainsesprits à développer un bon savoir.
 
CommeLa onpensée peutsolitaire simulerest parnaturellement l'imagination un dialogue critiqueautocritique, imaginertant qu'onelle doitne défendrenie cepas qu'onla prétend savoir en face d'un sceptique qui veut nous réfuter, on peut obtenir les bénéfices de l'esprit critique simplement en exerçant sa pensée en solitaireréalité. Mais le développement de la raison est surtout une œuvre collective (Leibniz 1688-1690, Goldman 1999), à laquelle chaque être humain peut participer dès qu'il le veut, qu'il sait qu'il en est capable et qu'il se soumet volontairement à sa discipline : justification et évaluation critique.
(...)
 
Afin d'évaluer nos preuves nous devons les soumettre volontairement à la critique de tous les êtres humains en respectant le principe d'équivalence de tous les observateursesprits. Les objections et les tentatives de réfutation peuvent nous conduire à modifier nos raisonnements, et parfois même à les abandonner, si la réfutation est décisive. Nous développons le savoir en conservant les principes et les preuves qui résistent bien aux épreuves critiques et en renonçant aux autres.
 
Tout le développement du savoir peut être conçu comme la résolution d'un unique et vaste problème. L'objectif est un savoir qui satisfasse notre désir d'intelligibilitéde bien penser et de bien vivre. Nous explorons l'espace des possibles à chaque fois que nous examinons un savoir en vue de l'évaluer. Les épreuves critiques sont destinées à sélectionner les possibilités prometteuses. La critique est donc une heuristique qui nous aide à résoudre le problème du développement de la raison (Goodman 1955, Rawls 1971, Depaul 2006). Mais nous cherchons sans savoir ce que nous cherchons, parce que nous ne savons pas toujours par avance comment reconnaître la raison.
 
Nous pensons naturellement beaucoup d'erreurs mais nous ne sommes pas obligés de les approuver. L'approbation est une sorte de décision. Elle est précédée d'une phase d'évaluation. Critiquer les pensées, se demander si elles sont vraies ou fausses, justes ou erronées, est aussi naturel que penser, parce que nous sommes libres d'approuver ou non ce que nous pensons et ce qu'on nous dit.
 
(...)
 
(La suite est en cours de réécriture)
== La critique est une heuristique ==
 
Nous justifions notre savoir en donnant des preuves fondées sur des principes. Mais les principes doivent être eux-mêmes justifiés. Il faut qu'ils fassent leurs preuves en nous aidant à développer un bon savoir. Chacun peut se servir de sa propre expérience pour mettre des principes à l'épreuve et apprendre ainsi à reconnaître leur valeur. Mais il ne faut pas se limiter à sa propre expérience. Quand on prend un principe comme base d'un raisonnement, on affirme implicitement qu'il a une valeur universelle, qu'il peut servir à tous ceux qui veulent raisonner. Un principe doit donc être mis à l'épreuve de toutes les expériences de tous les êtres humains. Un principe fait ses preuves en aidant tous les êtres humains à développer un bon savoir.
 
Afin d'évaluer nos preuves nous devons les soumettre volontairement à la critique de tous les êtres humains en respectant le principe d'équivalence de tous les observateurs. Les objections et les tentatives de réfutation peuvent nous conduire à modifier nos raisonnements, et parfois même à les abandonner, si la réfutation est décisive. Nous développons le savoir en conservant les principes et les preuves qui résistent bien aux épreuves critiques et en renonçant aux autres.
 
Comme on peut simuler par l'imagination un dialogue critique, imaginer qu'on doit défendre ce qu'on prétend savoir en face d'un sceptique qui veut nous réfuter, on peut obtenir les bénéfices de l'esprit critique simplement en exerçant sa pensée en solitaire. Mais le développement de la raison est surtout une œuvre collective (Leibniz 1688-1690, Goldman 1999), à laquelle chaque être humain peut participer dès qu'il le veut, qu'il sait qu'il en est capable et qu'il se soumet volontairement à sa discipline : justification et évaluation critique.
 
(...)
Tout le développement du savoir peut être conçu comme la résolution d'un unique et vaste problème. L'objectif est un savoir qui satisfasse notre désir d'intelligibilité. Nous explorons l'espace des possibles à chaque fois que nous examinons un savoir en vue de l'évaluer. Les épreuves critiques sont destinées à sélectionner les possibilités prometteuses. La critique est donc une heuristique qui nous aide à résoudre le problème du développement de la raison (Goodman 1955, Rawls 1971, Depaul 2006).
 
 
== La raison pratique et la raison théorique ==