« La politique monétaire/Le choix de l'instrument de politique monétaire » : différence entre les versions
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===L'évolution de la demande de monnaie à court et à long-terme===
Sur le long-terme, les chocs de vélocité ne sont pas si importants, du moins en théorie, et on peut les supposer nuls. On a alors :
Ligne 63 :
==Le ciblage de l'inflation avec contrôle de la masse monétaire==
Armé des équations précédentes, nous pouvons étudier ce qui se passe quand la banque centrale contrôle la masse monétaire. Si la banque centrale contrôle la quantité de monnaie, elle fixe la masse monétaire <math>M</math> à la valeur qu'elle souhaite. La demande nominale de monnaie <math>M_d</math> s'adapte donc et se cale sur cette valeur <math>M</math>. On a alors <math>M = M_d</math>, ce qui donne :
: <math>M = L(Y,i) \cdot P</math>
Ligne 99 :
Prédire la croissance sur une année n'est pas tellement compliqué pour la banque centrale, mais n'est jamais un exercice certain. Cependant, elles y arrivent suffisamment bien pour cela ne soit pas un problème. Si les chocs de vélocité sont négligeables, alors la banque centrale peut faire son travail sans problèmes majeurs. Elle a juste à faire croitre sa masse monétaire au même rythme que le PIB nominal désiré (à savoir <math>g + 2%</math>).
Mais le monde réel n'est pas aussi idéal que les développements précédents peuvent le laisser penser. Dans le monde réel, les chocs de vélocité viennent mettre leur grain de sel, ce qui perturbe la mise en œuvre de la politique monétaire. En effet, les variations de <math>L(Y,i)</math> sont non seulement de grande ampleur, mais aussi imprévisibles, difficiles à anticiper pour la banque centrale.
==Le ciblage de l'inflation avec contrôle des taux d'intérêt==
▲Armé des équations précédentes, nous pouvons étudier ce qui se passe quand la banque centrale contrôle les taux d'intérêt. Nous allons étudier séparément le cas du long-terme et du court-terme. En effet, nous venons de voir que le court-terme et le long-terme sont dominés par des chocs différents. Le court-terme est dominé par les chocs de vélocité, alors que la croissance et l'inflation n'y ont pas d'importance. Et à l'inverse, le long-terme est dominé par l'inflation et la croissance, mais les chocs de vélocité y sont négligeables, ils se compensent entre eux et s'annulent.
▲Les conséquences étaient assez multiples, mais on peut résumer que les taux, le PIB et l'inflation sont reliés par diverses relations macroéconomiques. Les taux d'intérêts (réels) ont en effet un effet à long-terme sur le PIB et l'inflation. Nous détaillerons ces relations dans les chapitres suivants, vu qu'elles ne sont pas nécessaires pour comprendre ce qui va suivre. Tout ce qu'il faut savoir est que la volatilité des taux d'intérêt se répercutent sur le PIB, puis sur le niveau des prix. L'économie est donc assez instable, avec de fortes variations à long ou moyen-terme. Et cela est aggravé par le fait que la demande de monnaie suit les cycles économiques : elle augmente lors des récessions/dépressions, et baisse lors des phases d'expansion. Si la masse monétaire est constante, les variations de la demande de monnaie aggravent les récessions et intensifient les expansions. Ce caractère procyclique est clairement établi par les données historiques.
Pour résumer, les chocs de vélocité posent de lourds problèmes à la banque centrale. Ils la force à revoir sa masse monétaire au jour le jour, pour compenser des chocs de vélocité allant de petits chocs sans grande importance à des fluctuations de grande ampleur. Pire : les chocs de vélocité sont imprédictibles par la banque centrale. Une solution, assez évidente, serait que la banque centrale adapte la masse monétaire en fonction de la demande de monnaie, pour compenser les chocs de vélocité. Et c'est exactement ce qui se passe quand la banque centrale contrôle les taux d'intérêts. Si les taux d'intérêts sont fixes, alors les chocs de vélocités sont compensés par une variation égale de la masse monétaire. Dans ce cas, l'offre de monnaie fournie par la banque centrale est horizontale. Elle doit accommoder la quantité de réserves et ses emprunts qui découle de la rencontre entre la courbe horizontale d'offre de monnaie et la demande de monnaie. Elle ne peut pas contrôler la masse monétaire, et doit laisser filer la quantité de monnaie, la laisser s'adapter à la demande.
Passons maintenant au cas d'un horizon de moyen-terme, où la demande de monnaie varie avec les prix, qui eux-mêmes dépendent de la masse monétaire. Plus la masse monétaire augmente, plus les prix montent (à demande de monnaie égale) et la demande de monnaie suit. En conséquence, toute hausse des prix entraine une hausse de la demande de monnaie. Si la banque centrale garde ses taux fixes une bonne fois pour toutes, cela peut poser quelques problèmes. En effet, la banque centrale, en ciblant les taux, augmente la masse monétaire au même rythme que la demande de monnaie. Ce faisant, une hausse des prix entraine une hausse de la demande de monnaie, qui entraine une hausse de la masse monétaire, qui elle-même entraine une hausse des prix, et ainsi de suite. L'inflation devrait donc exploser de manière exponentielle. Le contrôle des taux marche donc bien à court-terme, mais pas sur le long-terme. A plus long-terme, les taux doivent varier, afin que la croissance de la masse monétaire ne s'emballe pas.
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