« Affaire Priore/Le rapport Bernard-Latarjet » : différence entre les versions

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===4. L'expertise avortée de la DGRST (1966-1967)===
 
{{citation bloc|''L'expérience anglaise pouvait être interprétée de deux manières. La première, la plus simple qui '''fut admise par les Anglais''', était que, par suite d'un événement malencontreux, les animaux envoyés en Angleterre n'étaient pas ceux qui étaient arrivés porteurs d'un plasmocytome greffé. La seconde, très inattendue, était que, sous le rayonnement de la machine, les caractères immunologiques des animaux avaient été si profondément modifiés que non seulement ils rejetaient la tumeur, mais qu'en outre ils rejetaient la peau isogénique. Cette seconde interprétation fut étayée par une observation de Messieurs Rivière et Guérin, qui, le 20 juin 1966, présentèrent à l'Académie des Sciences une quatrième note dans laquelle ils rapportèrent les faits suivants : Des animaux guéris d'une greffe de lymphosarcome plusieurs mois auparavant (guérison qui avait fait l'objet de la note précédente) reçurent une nouvelle greffe de la même tumeur. Or ces greffes furent rejetées, comme si le traitement précédent avait développé chez ces animaux une immunité spécifique et durable contre ce lymphosarcome. L'immunité était spécifique car ces animaux acceptèrent la greffe d'un autre cancer (ceci n'expliquerait pas le rejet de la peau isogénique qui '''n'a pas été confirmé''').''}}
 
Ligne 173 ::* {{rouge|... qui fut admise par les Anglais,... - Propos fallacieux}}
Ainsi qu'on verra au paragraphe suivant, ces observations ouvrirent le champ à une expérimentation nouvelle de caractère immunologique.
::: {{rouge|Ces propos signifient que le Pr AMBROSEAmbrose pensait qu’une substitution d’animaux par ‘les« les bordelais’bordelais » avait eu lieu. Ceci est faux, voir les lettres du Pr AMBROSEAmbrose<ref> (32)</ref>.}}
 
Ligne 184 ...::* {{rouge|qui n’a pas été confirmé. - Inexactitude volontaire.}}
En attendant, la situation devant laquelle on se trouvait était si controversée que la DGRST décida d'intervenir. Sous la présidence du Délégué Général, Monsieur André Maréchal, elle réunit une commission comprenant notamment Messieurs Jean Bernard, Courrier, Denoix, Grabar, Kastler, Latarjet, Pautrizel et Tubiana, pour discuter de la conduite à suivre. Il apparut à tous indispensable que des scientifiques étrangers à l'équipe bordelaise fissent des expériences à Floirac, sous le contrôle technique de Monsieur Priore, et dans des conditions de sécurité absolue. Après discussion, on chargea :
::: {{rouge|Une série d’expériences<ref> (33)</ref>, faites par P. CHATEAUREYNAUDChateaureynaud (C.N.R.S.), ont montré que des greffes isogéniques étaient rejetées par des souris soumises aux rayonnements de l’appareil PRIORE. Ces résultats sont décrits en détail dans le rapport<ref> (34)</ref>. P. CHATEAUREYNAUDChateaureunaud a eu l’occasion<ref> (35)</ref>, le 10 juin 1981, de s’entretenir personnellement avec R. LATARJETLatarjet et de décrire en détail ses expériences.}}
 
{{citation bloc|''Ainsi qu'on verra au paragraphe suivant, ces observations ouvrirent le champ à une expérimentation nouvelle de caractère immunologique.''}}
- Monsieur Latarjet (Institut du Radium) de préparer un protocole de traitement de tumeurs expérimentales épithéliales et mésenchymateuses chez des animaux génétiquement contrôlés.
 
{{citation bloc|''En attendant, la situation devant laquelle on se trouvait était si controversée que la DGRST décida d'intervenir. Sous la présidence du Délégué Général, Monsieur André Maréchal, elle réunit une commission comprenant notamment Messieurs Jean Bernard, Courrier, Denoix, Grabar, Kastler, Latarjet, Pautrizel et Tubiana, pour discuter de la conduite à suivre. Il apparut à tous indispensable que des scientifiques étrangers à l'équipe bordelaise fissent des expériences à Floirac, sous le contrôle technique de Monsieur Priore, et dans des conditions de sécurité absolue. Après discussion, on chargea :''
- Monsieur Seligmann (Saint Louis) de préparer un protocole de traitement de souris porteuses d'un plasmocytome greffé, et de contrôle des réactions immunitaires des animaux traités.
 
-::* (sur''Monsieur laLatarjet demande(Institut de Monsieurdu CourrierRadium) Monsieur Denoix de préparer un protocole permettantde traitement de refairetumeurs l'expérience deexpérimentales Rivièreépithéliales et Guérinmésenchymateuses surchez ledes lymphosarcomeanimaux 347génétiquement contrôlés.''
 
-::* ''Monsieur Seligmann (Saint Louis) de préparer un protocole de traitement de souris porteuses d'un plasmocytome greffé, et de contrôle des réactions immunitaires des animaux traités.''
En outre, Monsieur Kastler, qui était déjà allé à Floirac le 14 mars, devait mettre au point un programme d'étude qui permettrait de définir les divers facteurs physiques mis en jeu dans le fonctionnement de la machine. Sur la recommandation de Monsieur Kastler, Messieurs Servant et Bonnefille furent chargés de ces études. Le 21 juin suivant, Messieurs Latarjet et Seligmann remettaient les projets de leur protocole à la DGRST, et Monsieur Denoix suggérait d'envisager un protocole concernant des tumeurs spontanées dont Madame Lacour serait responsable.
 
::* ''(sur la demande de Monsieur Courrier) Monsieur Denoix de préparer un protocole permettant de refaire l'expérience de Rivière et Guérin sur le lymphosarcome 347.''
Les protocoles de Messieurs Latarjet et Seligmann comportaient non seulement les données scientifiques requises, mais également les données opérationnelles permettant de prendre toute responsabilité quant à la signification et à la sécurité des expériences. Ces protocoles furent rapidement approuvés sans réserve par les membres de la commission (Monsieur Grabar le 23 juin, Monsieur Lacassagne le 24 juin, Monsieur J. Bernard le 27 juin, Monsieur Courrier le 29 juin, etc.). Le 7 juillet, Monsieur Maréchal donnait en quelque sorte le coup d'envoi en précisant que la DGRST prendrait à sa charge les frais de l'opération en passant des conventions avec les 3 Instituts intéressés.
 
''En outre, Monsieur Kastler, qui était déjà allé à Floirac le 14 mars, devait mettre au point un programme d'étude qui permettrait de définir les divers facteurs physiques mis en jeu dans le fonctionnement de la machine. Sur la recommandation de Monsieur Kastler, Messieurs Servant et Bonnefille furent chargés de ces études. Le 21 juin suivant, Messieurs Latarjet et Seligmann remettaient les projets de leur protocole à la DGRST, et Monsieur Denoix suggérait d'envisager un protocole concernant des tumeurs spontanées dont Madame Lacour serait responsable.''
Ligne 173 ... qui fut admise par les Anglais,... Propos fallacieux
Ces propos signifient que le Pr AMBROSE pensait qu’une substitution d’animaux par ‘les bordelais’ avait eu lieu. Ceci est faux, voir les lettres du Pr AMBROSE (32).
 
''Les protocoles de Messieurs Latarjet et Seligmann comportaient non seulement les données scientifiques requises, mais également les données opérationnelles permettant de prendre toute responsabilité quant à la signification et à la sécurité des expériences. Ces protocoles furent rapidement approuvés sans réserve par les membres de la commission (Monsieur Grabar le 23 juin, Monsieur Lacassagne le 24 juin, Monsieur J. Bernard le 27 juin, Monsieur Courrier le 29 juin, etc.). Le 7 juillet, Monsieur Maréchal donnait en quelque sorte le coup d'envoi en précisant que la DGRST prendrait à sa charge les frais de l'opération en passant des conventions avec les 3 Instituts intéressés.''
 
''Toutefois, il fut admis, sur la suggestion de Monsieur Latarjet qu'avant d'entreprendre le travail, il fallait demander à Monsieur Priore l'assurance que la machine serait en ordre de marche pendant le déroulement des expériences, et que, de ce point de vue, celles - ci seraient significatives.''
 
''Le 5 août, Monsieur Seligmann rendit visite à Monsieur Priore qui lui dit que les deux appareils (car un second avait été construit) étaient en panne,' mais que ces deux appareils seraient en marche dans un délai de deux mois. Les dispositions furent prises pour commencer les expériences dans le courant d'octobre. Malheureusement à cette date, Monsieur Priore ne nous avait pas encore donné le feu vert, et, en février 1967, la DGRST était toujours dans l'attente du bon fonctionnement des appareils. Le Général de Jussieu à qui Monsieur Chaban-Delmas avait demandé de suivre l’Affaire, fit savoir qu'on ne pouvait rien espérer ayant le 15 mars. Pourtant l'on savait, par des Bordelais dignes de foi, que l'appareil fonctionnait dans d'autres buts. Il était clair que Monsieur Priore et ses associés bordelais refusaient le contrôle scientifique extérieur des spécialistes désignés par la DGRST. Ils décidaient ainsi de demeurer dans le secret d'une sorte de clandestinité.''
 
''Dans ces conditions, et après plus d'un an d'attente vaine, la DGRST renonça à son projet à la fin de l'été. Les Instituts qui avaient bénéficié d'une convention lui reversèrent les sommes qu'ils n'avaient pas dépensées.''}}
 
 
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Ligne 184 ... qui n’a pas été confirmé. Inexactitude volontaire
Une série d’expériences (33), faites par P. CHATEAUREYNAUD (C.N.R.S.), ont montré que des greffes isogéniques étaient rejetées par des souris soumises aux rayonnements de l’appareil PRIORE. Ces résultats sont décrits en détail dans le rapport (34). P. CHATEAUREYNAUD a eu l’occasion (35), le 10 juin 1981, de s’entretenir personnellement avec R. LATARJET et de décrire en détail ses expériences.
 
Lignes 191 - 192 Inexact
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Une contre-vérité
Il est faux que ces protocoles furent approuvés sans réserve. Le Pr R. COURRIER écrivait (39) à R. LATARJET lui-même le 29 juin 1966 pour lui dire exactement son désaccord avec le protocole proposé ! Le Pr COURRIER insistait sur le fait qu’il fallait d’abord refaire les expériences sur la T8 et la LS347, expériences que le Pr R. LATARJET contestait, avant d’entreprendre des expériences sur de nouveaux modèles biologiques.
Toutefois, il fut admis, sur la suggestion de Monsieur Latarjet qu'avant d'entreprendre le travail, il fallait demander à Monsieur Priore l'assurance que la machine serait en ordre de marche pendant le déroulement des expériences, et que, de ce point de vue, celles - ci seraient significatives.
 
Le 5 août, Monsieur Seligmann rendit visite à Monsieur Priore qui lui dit que les deux appareils (car un second avait été construit) étaient en panne,' mais que ces deux appareils seraient en marche dans un délai de deux mois. Les dispositions furent prises pour commencer les expériences dans le courant d'octobre. Malheureusement à cette date, Monsieur Priore ne nous avait pas encore donné le feu vert, et, en février 1967, la DGRST était toujours dans l'attente du bon fonctionnement des appareils. Le Général de Jussieu à qui Monsieur Chaban-Delmas avait demandé de suivre l’Affaire, fit savoir qu'on ne pouvait rien espérer ayant le 15 mars. Pourtant l'on savait, par des Bordelais dignes de foi, que l'appareil fonctionnait dans d'autres buts. Il était clair que Monsieur Priore et ses associés bordelais refusaient le contrôle scientifique extérieur des spécialistes désignés par la DGRST. Ils décidaient ainsi de demeurer dans le secret d'une sorte de clandestinité.
 
Dans ces conditions, et après plus d'un an d'attente vaine, la DGRST renonça à son projet à la fin de l'été. Les Instituts qui avaient bénéficié d'une convention lui reversèrent les sommes qu'ils n'avaient pas dépensées.
 
====Références====