« Affaire Priore/S.O.V.I.R.E.L. » : différence entre les versions

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==La S.O.V.I.R.E.L. et la S.E.R.E.S.O.==
 
Après la présentation en mars 1965 des travaux de MM. Rivière, Guérin, Priore, Berlureau et Fournier à l'Académie des sciences<ref>[[Affaire Priore/L'Académie des sciences|L'Académie des sciences et Antoine Priore]]</ref> par le Pr Robert Courrier, la Presse populaire<ref>[[Affaire Priore/Historique de l'Affaire|Historique de l'Affaire Priore]]<br/>[[Affaire Priore/Presse|La Presse et l'Affaire Priore]]</ref> fait des gros titres sur l'appareil Priore et un certain nombre d'industriels sont attirés par la possibilité de commercialiser un appareil capable de "guérir le cancer". En particulier, la société Moteurs LEROY, un fabriquant de pompes et de moteurs électriques d'Angoulême, réussit à convaincre Antoine Priore de collaborer avec eux. Le 15 juillet 1965 cette société et Antoine Priore constituent la S.E.R.E.S.O. (Société d'Études et Recherches Électroniques du Sud-Ouest) au capital de {{unité|30000| F}} ({{unité|23600| F}} pour les Moteurs LEROY, {{unité|6400 |F}} pour Antoine Priore et ses amis). La S.E.R.E.S.O. était destinée à commercialiser les appareils d'Antoine Priore. La note<ref>[[Affaire Priore/Leroy-Somer|La société Leroy-Somer et Antoine Priore]]</ref> relate en détail cette collaboration houleuse entre Antoine Priore et la société LEROY-SOMER.
 
Le tube à décharge était considéré par Antoine Priore comme un élément essentiel de l’appareil. Il est évident que la S.E.R.E.S.O. avait tout intérêt que la S.O.V.I.R.E.L. soit liée avec elle. Antoine Priore et G. Chavanes, président du directoire de la société Moteurs LEROY et gérant de la S.E.R.E.S.O. veulent que la S.O.V.I.R.E.L. entre dans le capital de la S.E.R.E.S.O. Cependant, la direction de Saint-Gobain, la maison mère de la S.O.V.I.R.E.L., n'est pas très enthousiaste. Il semble que cette réticence soit due à certaines réserves de MM. Piganiol et Peychès<ref>{{Archives Priore|id=1uobvjaHzNotkINo6od_kvwWUfHiu7waL|auteur=R. Courrier|titre=Note personnelle du 19 février 1965}}</ref>.
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Les relations triangulaires entre la S.O.V.I.R.E.L., la S.E.R.E.S.O. et Antoine Priore demanderont beaucoup de diplomatie de la part des cadres de la S.O.V.I.R.E.L. Ils s'en sortiront parce qu'ils sont intègres et réellement désintéressés.
 
La S.E.R.E.S.O., sous la direction de Paul Ribeau, ingénieur chez LEROY-SOMER, avait construit un prototype d'un appareil type 'PRIORE'. Une expérience faite par le Pr Rivière<ref>(26){{Archives Priore|id=1lpXbu358HMbAjc0ey6SMJ10-laPfiwrE|auteur=P. Ribeau|titre=CR des expérience du Pr. Rivière avec le PR1}}</ref> en octobre 1965 semble montrer que la lampe à décharge était nécessaire pour obtenir un effet biologique. Ce fait conduit P. Vène a analysé<ref>{{Archives Priore|id=1cVBHGJTjNgLRpydZzCEtpteT70nlsCGn|auteur=P. Vène|titre=Note pour la Direction de la SOVIREL du 13 octobre 1965}}</ref> la position de la S.O.V.I.R.E.L. vis-à-vis une participation dans la S.E.R.E.S.O.
 
La direction de la S.O.V.I.R.E.L. est à priori favorable à une collaboration étroite et d'une participation financière dans la S.E.R.E.S.O. Le directeur général, M. Perrin, reçoit G. Chavanes le 12 novembre 1965 pour entamer des discussions<ref>{{Archives Priore|id=1_wpMttF5xVJpw0dkJ97SsynWwGbp5peq|auteur=P. Vène|titre=Lettre adressée à G. Chavanes le 3 novembre 1966}}</ref> (Également présents: MM. Duval, Meyer, Vène). Pendant de cette réunion, G. Chavanes proposa, lors d’une prochaine augmentation de capital, que la S.O.V.I.R.E.L. prend une participation de 49 % dans la S.E.R.E.S.O., LEROY-SOMER 50 % et Antoine PRIORE et ses amis 1 % !!!
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G. Chavanes n'a pas produit les documents, comme promis, pour la bonne raison qu'Antoine Priore ne les a jamais signés !
 
C'est encore par ses liens d'amitié avec le Dr Berlureau que P. Vène<ref>{{Archives Priore|id=1Bgdb7Iqs5vfpoBZ4xu61mU3E93HFbrHB|auteur=P. Vène|titre=Note pour la Direction de la SOVIREL du 2 décembre 1965}}</ref> a obtenu une copie du protocole d'accord proposé par la société LEROY-SOMER. (Un document<ref>{{Archives Priore|id=1fxJnjdtCQGeSJQZJVhy46wFFb5Slpqqe|auteur=S.E.R.E.S.O.|titre=Projet de contrat de licence avec Antoine Priore (33a)}}<br/>{{Archives Priore|id=1qkLCXp-WDJbwhKdZMX77tnJ-eCrBywdi|auteur=S.E.R.E.S.O.|titre=Projet de contrat de licence avec Antoine Priore (b)}}</ref> qui dépossèdera Antoine Priore de ses inventions si jamais il le signe).
 
Le 25 janvier 1965 G. Chavanes, pour encourager la direction de la S.O.V.I.R.E.L. à prendre une décision, explique à M. Duval<ref>{{Archives Priore|id=1TH_DtpEd_SgP-3Clvmc_zzAjEsX4cs-0|auteur=M. Duval|titre=CR appel téléphinique de G. Chavanes le 25 janvier 1966}}</ref> qu'à Floirac :
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* les chercheurs en question, ne trouvant pas les effets biologiques escomptés avec l'appareil de la S.E.R.E.S.O., travaillent avec l'appareil construit par Antoine Priore.
 
Avec l'appui<ref>(35{{Archives Priore|id=1GqcXeM1pZpxGuEZXz7jAKO-fs9YDf9Hd|auteur M. Meyer|titre=Note pour P. Vène du 23 décembre 1965}}</ref>) du Pr André Maréchal (D.G.R.S.T.) et de [[w:fr:Yvon Bourges|Yvon Bourges]] (ministre de la recherche) le Pr Pierre Grabar, directeur de l'I.R.S.C. de Villejuif accepte d'acheter l'appareil de la S.E.R.E.S.O.
 
Le 9 février 1966 P. Ribeau fait un exposé<ref>(36){{Archives Priore|id=1i2DvnBqERejj8JaoaXcdGdECUxUU1vfP|auteur=P. Ribeau|titre=CR exposé faite à IRSC le 9 février 1966}}</ref> à Villejuif pour MM. Grabar, Kastler, Guillaud, Gondet, Crozemarie, Priore, Chavanes, Boujou, Meyer, Vène. Le lendemain de cette réunion il y a eu un entretien entre MM. Duval et Chavanes<ref>{{Archives Priore|id=11dkk5Rd_O_L470pU2Zj3U2EoZPMRjc3E|auteur=M. Duval|titre=Lettre adressée à G. Chavanes le 11 février 1966}}<br/>{{Archives Priore|id=1LBzS-cbnMncTOHdRIeeJ80GhdSA8Io4H|auteur=G. Chavanes|titre=Lettre adressée à M. Duval le 16 février 1966}}</ref>. La S.O.V.I.R.E.L. signera un engagement de secret vis-à-vis les informations concernant l'appareil et les études de mises au point et elle confirmera, dans un délai de deux ou trois mois, si elle prend une participation dans la S.E.R.E.S.O. d'environ 20%. Une note écrite par P. Vène<ref>(38{{Archives Priore|id=1BOxiWrNvvg89po153-X6zYal1Grxa5Ql|auteur=P. Vène|titre=Note pour la Direction de la SOVIREL du 3 mars 1966}}</ref>) pèse 'le pour' et 'le contre' pour cette participation. La balance est en faveur d’une telle participation.
Cette tentative de vente d’un appareil peu fiable provoqua des répercussions très néfastes pour la suite. D'abord, l'appareil construit par la S.E.R.E.S.O. et proposé à l'I.R.S.C. de Villejuif n'est pas conforme aux desiderata d'Antoine Priore et ne donne pas des résultats biologiques escomptés. Donc, ce dernier mets tout en œuvre pour empêcher la transaction. Il ne veut pas risquer qu'un soi-disant "appareil Priore" testé par les cancérologues de Villejuif ne confirmera pas les résultats de MM. Rivière et Guérin. Du côté des cancérologues, le fait que l'inventeur lui-même les empêche d'acheter un appareil alimente la rumeur<ref>[[Affaire Priore/Les souris anglaises|Les souris anglaises]]</ref> qu'Antoine Priore n'est qu'un vulgaire escroc. Cette rumeur empoisonnera le reste de sa vie !
 
Pendant ce conflit entre la S.E.R.E.S.O. et Antoine Priore, G. Chavanes essai d'acheter directement à la S.O.V.I.R.E.L. une lampe à plasma. La P. Vène<ref>(40){{Archives Priore|id=1dFs7HyGW9VUiFdo8oVDOnSebf-z9sAH6|auteur=P. Vène|titre=Lettre adressée à G. Chavanes le 15 mars 1966}}</ref> accepte de fournir une telle lampe pour la somme de {{unité|22428 |F H.T.}}, à condition qu'Antoine Priore donne son accord, sachant pertinemment qu'il était farouchement opposé à cette transaction.
 
Malgré l'échec de cette tentative de commercialisation, le Pr André Maréchal (D.G.R.S.T.), convaincu de l'importance potentielle du rayonnement émis par l'appareil Priore continue à vouloir l'aider au mieux. En juin 1966 il organise une réunion à la D.G.R.S.T. pour considérer la marche à suivre. Une des propositions issue de cette réunion était que la D.G.R.S.T. pourrait subventionner Antoine Priore si, au préalable, des expériences de contrôle soient faites par des cancérologues parisiens sur divers modèles expérimentaux. (Ces expériences contrôles, acceptées en principe, ne seront jamais effectuées pour diverses raisons<ref>[[Affaire Priore/La D.R.M.E. et la D.G.R.S.T.|La D.R.M.E. et la D.G.R.S.T. et Antoine Priore]]</ref>. Elles constituaient un argument important pour les adversaires d’Antoine Priore, notamment le Pr J. Bernard et le Pr R. Latarjet). En septembre et en octobre le Pr Maréchal propose que la D.G.R.S.T. finance auprès de la S.O.V.I.R.E.L. certaines réparations et modifications des appareils existants. P. Vène fournit des devis<ref>(42)</ref> pour ses propositions et il fait son mieux, avec P. Genty, afin que les expériences contrôles demandées par la D.G.R.S.T. puissent avoir lieu rapidement..