« Affaire Priore/Les souris anglaises » : différence entre les versions

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William Ellison (discussion | contributions)
William Ellison (discussion | contributions)
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L’appareil était destiné à l’usage de MM. Denoix et Latarjet.
 
En janvier 1966, le Pr Grabar<ref>{{Archives Priore|id=1a3gO6Xt82dvnTuc3cEdiFTrGkMhahPvl |auteur=R. Courrier|titre=oteNote personnelle janvier 1966}}</ref> conseille à Rivière de ne plus rien publier de ses travaux avec Priore, car ça lui attirerait des ennuis... Puis en février il demande<ref>{{Archives Priore|id=1dfDKRBIYZs1sWEJ-eK0Pk6myHJif2_fd|auteur=R. Courrier|titre=Note personnelle du 5 février 1966}}</ref> au Pr Guérin, qui partira à la retraite fin 1966, de ne plus rien publier sur ses travaux avec Antoine Priore. On « oublie » aussi de convier le Pr Guérin à la réunion du 9 février 1966 à l’I.R.S.C.<ref>{{Archives Priore|id=1Sor2LEc13J3SzT6JoiLS72zeJLk8uyuQ|auteur=R. Courrier|titre=Note personnelle du 26 janvier 1966}}</ref> quand P. Ribeau décrit<ref>{{Archives Priore|id=1i2DvnBqERejj8JaoaXcdGdECUxUU1vfP |auteur=P. Ribeau|titre=Exposé à la réunion du 9 février à l'IRSC }}</ref> le ''PR1''.
 
L’ambiance malsaine de l'I.R.S.C. à cette époque est bien traduite par le Pr W. Bernhard<ref>(71){{Archives Priore|id=1h_BI_VdF9kA9rDYTkzBweBW5I6Uporl6|auteur=W. Bernhard|titre=Lettre adressée à P. Denoix le 2 mars 1964}}<br/>{{Archives Priore|id=1OPjiP-z9mrfUsp6EFneRJfwJ_Um6Hb4e |auteur=W. Bernhard |titre=Lettre adressée à R. Courrier le 3 mars 1964 }}</ref> lorsqu’il décrit le traitement infligé, par le Pr Denoix, le nouveau directeur, au Pr C. Oberling, ancien directeur de l’Institut G. Roussy et collaborateur du Pr Guérin !
 
Dès que Priore se rend compte que G. Chavanes veut vendre un appareil qui fonctionne mal, sous le nom d'un « appareil Priore », à l’I.R.S.C. il fait alerter les autorités<ref>(72){{Archives Priore|id=13VlYK_zqEdDhn0cTMWaPKzFE9zwhqUTY |auteur=M. Fournier|titre=Lettre adressée à R. Courrier le 7 mars 1966}}</ref> et empêche la vente du ''PR1'', de peur que cet 'appareil Priore' donne des résultats médiocres et qui sonne le glas pour tous ses travaux. (L’attitude purement commerciale de G. Chavanes et de la S.E.R.E.S.O. mènera à la rupture le 7 juillet 1967 quand Antoine Priore démissionne de la société<ref>{{Archives Priore|id=1kueC9mFb_0nl5PRQbvEGOt52Yehl3V3s|auteur=A. Priore|titre=Lettre adressée à G. Chavanes le 7 juillet 1967}}</ref>.)
 
Bilan de la situation: L’I.R.S.C. de Villejuif, et en particulier R. Latarjet, n’a pas ''son'' « appareil Priore ». Quels sont alors les sentiments de MM Denoix et Latarjet ? Ce dernier devait penser :
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* Les « bordelais » ont un appareil à leur disposition ;
 
* Les anglais travaillent avec cet appareil et ils veulent en faire construire un à Londres<ref>(74){{Archives Priore|id=1OnQY7bVq0b0bxNgeZ9LuIjL-duXxS298 |auteur=R. Courrier|titre=Note personnelle du 3 mai 1966}}</ref> ;
 
* Si Villejuif est privé de ''son'' appareil c’est certainement grâce aux manigances des bordelais, pour garder la main mise sur une découverte qui peut rapporter gros pour les expérimentateurs (honneurs, gloire, Prix Nobel, etc.).
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::Évincer les anglais et les bordelais, puis récupérer l’appareil.
 
Tout ceci n’est bien sûr hypothèse !! Quoique... On peut se faire une idée de la personnalité de Raymond Latarjet à travers une entrevue qu’il accorda à la revue féminine ''ELLE'' en 1980<ref>(75){{Archives Priore|id=https://drive.google.com/open?id=1yJ33VkS3Dp6F5PKMpsAqdvWNX1FLpuFX|auteur=ELLE 13 octobre 1980|titre=Raymond Latarjet}}</ref>. Il y parait comme un homme très compétitif, sûr de lui, manquant de modestie et jaloux des succès de ses confrères. Il raconte par exemple que le Pr A. Lwoff avait trouvé des résultats importants (pour lesquels il reçut le Prix Nobel !) parce qu’il travaillait ‘salement’ et que lui, qui avait fait la même expérience avant Lwoff, n’avait rien vu parce qu’il travaillait ‘proprement’...
 
Il était probablement très difficile aussi pour lui d’admettre publiquement qu’il avait commis une grave erreur en répandant la rumeur de fraude pendant des années.
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: Le 3 juin 1966, R. LATARJET venait de recevoir la lettre de P. C. Koller qui ne disait pas qu’il pensait à une fraude, mais qu’il voulait partir sur une piste, qui, si elle était confirmée, serait très importante et féconde. Il sait aussi, à ce moment là, que l’I.R.S.C. et en particulier lui-même, n’aura pas ''son'' appareil Priore comme prévu. Le Pr Latarjet, préfère-t-il détruire ce qui lui échappe ? Imaginons que la découverte importante de Priore est annoncée par des anglais... quelle horreur... ! Le prix Nobel pour eux, le prix du ridicule pour nous... !
 
Curieusement, une des décisions prises lors de la réunion à la D.G.R.S.T. du 3 juin, après l’intervention du Pr Latarjet, fût d’attribuer à J. Bernard et à R. Latarjet une subvention de {{formatnumunité|100000}} |F.}} pour prendre en main les expérimentations chez Priore ! On peut supposer que si les anglais sont écartés..., si Rivière et Guérin sont écartés..., si Pautrizel est discrédité... le champ sera libre pour prendre en main l’appareil Priore. Or cette expérimentation de J. Bernard et R. Latarjet n’eut jamais lieu. Les raisons multiples de ce blocage sont discutées dans la Note<ref>(76)[[Affaire Priore/La D.R.M.E. et la D.G.R.S.T.|La D.R.M.E. et la D.G.R.S.T. et l'Affaire Priore]]</ref>.
 
L’affaire des « Souris Anglaises » est à la fois une affaire d'honnêteté intellectuelle et d'honnêteté tout court. Lorsque quelqu’un d'intelligent propage une rumeur aux conséquences graves et qu’il ne s’informe pas sur ses fondements, son comportement ne peut s'expliquer que par le désir de nuire.