« Philosophie/Dissertation » : différence entre les versions

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==== Notion ou groupe de notions ====
 
Ce type de sujet demande que l'on analyse des notions et que l'on exprime explicitement les problèmes qui se posent quantquand on les confronte. Il demande une solide culture philosophique et c'est pourquoi on le rencontre surtout à partir des épreuves à l'université.
 
== L'introduction ==
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:« Ceux qui cherchent une chose, ou doivent la trouver, ou doivent dire qu'ils ne peuvent pas la trouver, et reconnaitre qu'elle est incompréhensible pour eux, ou enfin, incertains s'ils peuvent la trouver ou ne pas la trouver, ils doivent continuer dans leur recherche. C'est là ce qui arrive dans les diverses questions de la philosophie. Les uns disent qu'ils ont trouvé la Vérité ; les autres disent qu'elle est incompréhensible ; et les autres continuent à la chercher. On appelle Dogmatiques, ceux qui s'imaginent l'avoir trouvée ; tels sont Aristote, Épicure, les Stoïciens, et quelques autres. Ceux qui ont dit qu'elle était incompréhensible sont, par exemple, Clitomaque, Carnéade et les autres Académiciens. Et ceux qui la cherchent toujours, ce sont les Sceptiques. »
 
Sextus part d'une observation générale à propos du fait de rechercher quelque chose. Il précise ensuite son idée en appliquant ce problème général à la question de la recherche de la vérité (qu'il n'examine pas ici en détail, mais qui sera une problématique essentielle de son livre), et il esquisse un classement de différents groupes de philosophes. De là, il arrive naturellement au scepticisme, c'est-à-dire à son sujet, que son accroche àa déjà permis de situer à peu près. Le lecteur non seulement sait de quoi il va être question, mais perçoit d'emblée vers quel genre de questions Sextus va l'emmener (principalement, si nous pouvons trouver la vérité).
 
== Le développement ==
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=== Erreurs fréquentes ===
 
* Le '''hors-sujet''' : c'est l'erreur « absolue », puisque le sujet n'est pas du tout traité. Il existe pourtant un moyen simple de s'en garder : puisque votre introduction doit définir des problématiques liées au sujet, la manière la plus suresûre d'éviter le hors-sujet est de les relire constamment pendant la rédaction du développement. La règle est simple : tout ce que vous écrivez doit être toujours relié à ces problématiques.
* '''L'absence d'exemples''' : bien qu'une dissertation philosophique soit un exercice hautement théorique, l'absence de tout exemple est un défaut grave et pourtant très fréquent. L'exemple est loin de n'être qu'une simple illustration d'un argument. Bien choisi et analysé, il permet de l'éclairer et de le développer. Il permet en outre de montrer que l'on ne parle pas dans le vide, mais que, tout au contraire, le point discuté à des conséquences éthiques, scientifiques, etc. palpables. Il existe plusieurs sortes d'exemples. Pour illustrer un point lié à un domaine spécifique, comme la politique, les sciences ou le droit, on choisira des exemples qui illustrent et confirment une argumentation issusissue de la riche histoire de chacun de ces domaines. Ainsi, pour discuter d'un point relatif à la philosophie des sciences, il est capital d'avoir à disposition des exemples précis pour ne pas parler dans le vide. Mais l'exemple peut être aussi imaginaire afin de mettre en évidence des questions que l'argumentation peut avoir du mal à faire ressortir.
* '''La restriction à un domaine''' : cette erreur consiste à ne voir le sujet que sous un seul jour, alors qu'il s'applique à de nombreux domaines. Analyser les notions de « propre » et d' « appropriation de soi » seulement sous le jour de l'identité et de la conscience individuelles, c'est manquer par exemple la question de notre corps et qui pose immédiatement des problèmes éthiques liés à la médecine et au droit. Procéder à un élargissement des problématiques traitées, c'est non seulement se donner les moyens de traiter un sujet avec suffisamment d'exhaustivité, mais c'est aussi se donner les moyens d'illustrer richement une argumentation avec des exemples de domaines variés. L'argumentation en sera alors renforcée et de nombreuses nuances pourront également être mises à jour, ce qui est difficile lorsque l'on s'enferme dans une seule et unique perspective.
* '''Le catalogue de références et de citations''' : bien que la dissertation soit un exercice argumentatif qui puisse se passer de toutes références à des auteurs, l'usage de ces références est une exigence qui a pour finalité d'évaluer la compréhension que l'élève a acquise des textes philosophiques étudiés en classe. De ce fait, l'utilisation de références ne doit jamais être un catalogue de ce que des penseurs ont dit, mais montrer que l'on est capable d'intégrer des références dans une argumentation, ce qui est le signe que l'on a compris les auteurs que l'on cite. Mais, bien souvent, les élèves se contentent de reproduire les idées des auteurs étudiés, ce qui finit par remplacer l'argumentation elle-même. Afin d'éviter ce piège, il convient de se demander si l'utilisation que l'on fait d'un auteur est ou non une partie de votre argumentation. Si c'est le cas, la référence ou la citation se traduira formellement dans la dissertation d'une manière proche de celle-ci :
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== La conclusion ==
 
La conclusion clôt votre travail, et doit montrer à quoi vous êtes parvenu. Il convient donc d'avoir à l'esprit ce que vous avez écrit en relisant votre dissertation pendant que vous écrivez votre conclusion. Étant donnéedonné l'importance de la conclusion, on peut recommander de l'écrire d'abord au brouillon, de prendre le temps de la travailler, avant de l'écrire au propre.
 
*'''Récapituler''' : une brève synthèse de ce que vous avez acquis au cours de votre réflexion :
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== Le style ==
 
Il n'y a pas de style obligatoire pour rédiger une bonne dissertation, mais puisque cet exercice est argumentatif, certaines règles paraissent incontournables. Il s'agit de règles relatives au style argumentatif, elles n'interdisent donc pas de cultiver un style personnel et littéraire, bien qu'il faille garder à l'esprit que le but de la dissertation est de présenter et de faire comprendre des arguments. En voici quelques -unes.
*'''Être clair''' : c'est sans doute l'exigence fondamentale, car la clarté d'un texte argumentatif est l'expression d'une pensée maîtrisée.
 
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De 12 à 14, c'est une bonne copie. 12 devrait être la note minimale d'un élève qui maîtrise bien la méthode et qui ne commet pas de fautes graves. 14 suppose qu'en outre le sujet soit bien posé et bien traité tout au long du devoir, même si quelques petits défauts ponctuels peuvent se trouver. 14 est une très bonne note et un étudiant qui se situerait à ce niveau tout au long de ses études possède une maîtrise de l'argumentation et une intelligence philosophique qui le situent parmi les meilleurs élèves.
 
Les notes au -dessus de 14 témoignent d'une complète maîtrise de tous les aspects de la dissertation et d'un traitement solide du sujet.
 
Les notes au dessus de 16 sont très rares, et on touche ici à l'excellence : connaissance approfondie d'un sujet et sans faute.