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==Un peu d’histoire==
 
Avant d'entrer dans des aspects purement techniques, rappelons que les appareils d’Antoine Priore ne résultent pas d’une génération spontanée. Des précurseurs existent. En fait, ces appareils s’inscrivent dans le cadre de techniques thérapeutiques qui se sont développées dans la seconde partie du 19e siècle{{s-|XIX}}. Celles-ci utilisaient, pour les soins de certains patients, des ondes électromagnétiques étaient d’usage courant dans de nombreux hôpitaux de par le monde. Le déclin de l’électrothérapie coïncide avec les succès obtenus par la biochimie et son développement intensif vers la fin de la Seconde Guerre mondiale.
 
L’histoire des applications thérapeutiques de l’électricité statique, des courants continus et des courants alternatifs de basses et hautes fréquences est remarquablement décrite, pour la période allant jusqu’à la fin des années 1930, par Rowbottom et Susskind dans leur livre, paru en 1984, ''Electricity and Medicine : History of their interaction'' aux éditions ''San Francisco Press''.
 
Ainsi, peu de temps après la découverte par H.[[w:fr:Heinrich Hertz|Heinrich Hertz]], en 1888, de l’oscillateur qui porte son nom, [[w:fr:Nikola Tesla|Nikola Tesla]] aux États-Unis et surtout [[w:fr:Arsène d'Arsonval|Arsène d'Arsonval]] en France, utilisèrent cet oscillateur dans des applications à but thérapeutique. (Pr. d'Arsonval (1), collaborateur du Pr. Claude Bernard, était un médecin et un chercheur renommé du début du 20e siècle. Il a soigneusement étudié les effets physiologiques des courants à haute fréquence.)
 
L’application, aux malades, de courants radiofréquences ({{unité|30 |kHz}} - {{unité|30 |MHz}}) était faite en plaçant le patient dans le champ électromagnétique produit par une bobine d’induction ou par deux antennes, ou encore par décharge dans un tube contenant un gaz rare (néon ou argon) produisant un plasma. (Voir photographies (2) ). Très rapidement, de tels traitements furent utilisés partout en Europe et en Amérique du Nord. Il suffit de consulter unela [[Affaire Priore/Bibliographie|bibliographie succincte (3)]] des ouvrages à l’usage du corps médical et concernant les techniques de d’Arsonvalisation, de ''Diathermie'' et de ''Thérapie électrique'', pour se rendre compte de l’usage intensif de ces techniques dans la première moitié du 20e siècle{{s-|XX}}.
 
A vrai dire, l’engouement pour les thérapies électriques n’était pas dû à des effets spectaculaires du traitement mais plutôt à la quasi absence de thérapeutiques efficaces pour les maladies graves. La situation est fort bien décrite par un célèbre professeur de médecine de Londres, E. R. Morton en introduction à son livre (4):<ref>{{ouvrage
| prénom1 =E.R.
| nom1 =Morton
| titre = Essentials of Medical Electricity
| éditeur =C.V. Mosby
| lieu =Saint Louis
| année =1916
| pages totales=340
| lire en ligne =https://archive.org/details/essentialsofmedi00mortrich/page/n8
}}</ref>:
 
« ''Of the maladies for which it is used, there are some for which it procures cure or relief where other methods have failed, or where other methods are slower and less efficacious. There are other maladies, incurable by any known method, for which electrical treatment is still sometimes requested, cases which drift down, like derelicts, to the electrical departements of hospitals, on the chance that some benefit may be derived there.'' »
 
Avec un foisonnement d’activités et une expérimentation très empirique, les ''Électrologues'' de l’époque appliquaient les ondes électromagnétiques à toutes sortes de maladies. Un des effets des courants hautes fréquences, à forte puissance, est de produire un échauffement des tissus profonds, d’où le nom de ''Diathermie'' donné à cette technique. Cet échauffement a très probablement un effet anti-inflammatoire et certains médecins utilisaient cet effet pour provoquer une fièvre artificielle dont les vertus restaient toutefois aléatoires. Certain pensaient en outre déceler des effets non -thermiques ou effets spécifiques, mais aucune démonstration convaincante n’a jamais été rapportée.
 
Avec l’essor des antibiotiques et de la biochimie, ces techniques d’électrothérapie sont tombées dans un quasi oubli. Aujourd’hui, seuls quelques kinésithérapeutes utilisent encore l’effet anti-inflammatoire des appareils de Diathermie dans le soin des entorses.
 
Nous n’avons pas l’intention d’entrer ici dans une discussion sur les effets réels ou supposés des techniques d’électrothérapie. Notre propos est simplement d’indiquer qu’au cours de la première moitié du siècle dernier existait une réelle culture thérapeutique de l’application des courants radiofréquences au moyen de bobines magnétiques, de tubes à gaz et d’antennes, avec l'espoir d’obtenir des effets bénéfiques dans les maladies les plus graves, comme le cancer. Antoine Priore connaissait ces techniques et les appareils qu’il a imaginés et construits, bien que beaucoup plus complexes, sont issus de cette culture thérapeutique.
 
==La préhistoire des appareils de Priore==