« Affaire Priore/S.O.V.I.R.E.L. » : différence entre les versions

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==La S.O.V.I.R.E.L. et la S.E.R.E.S.O.==
 
Après la présentation en mars 1965 des travaux de MM. RIVIERERivière, GUERINGuérin, PRIOREPriore, BERLUREAUBerlureau et FOURNIERFournier à l'Académie des sciences <ref>(22)</ref> par le Pr Robert COURRIERCourrier, la Presse populaire <ref>(23)</ref> fait des gros titres sur l'appareil PRIOREPriore et un certain nombre d'industriels sont attirés par la possibilité de commercialiser un appareil capable de "guérir le cancer". En particulier, la société Moteurs LEROY, un fabriquant de pompes et de moteurs électriques d'Angoulême, réussit à convaincre Antoine PRIOREPriore de collaborer avec eux. Le 15 juillet 1965 cette société et Antoine PRIOREPriore constituent la S.E.R.E.S.O. (Société d'EtudesÉtudes et Recherches ElectroniquesÉlectroniques du Sud-Ouest) au capital de {{unité|30000| F}} ({{unité|23600| F}} pour les Moteurs LEROY, {{unité|6400 |F}} pour Antoine PRIOREPriore et ses amis). La S.E.R.E.S.O. était destinée à commercialiser les appareils d'Antoine PRIOREPriore. La note <ref>(24)</ref> relate en détail cette collaboration houleuse entre Antoine PRIOREPriore et la société LEROY-SOMER.
 
Le tube à décharge était considéré par Antoine PRIOREPriore comme un élément essentiel de l’appareil. Il est évident que la S.E.R.E.S.O. avait tout intérêt que la S.O.V.I.R.E.L. soit liée avec elle. Antoine PRIOREPriore et G. CHAVANESChavanes, président du directoire de la société Moteurs LEROY et gérant de la S.E.R.E.S.O. veulent que la S.O.V.I.R.E.L. entre dans le capital de la S.E.R.E.S.O. Cependant, la direction de St. Saint-Gobain, la maison mère de la S.O.V.I.R.E.L., n'est pas très enthousiaste. Il semble que cette réticence soit due à certaines réserves de MM. PIGANIOLPiganiol et PEYCHES Peychès<ref>(25)</ref>.
-* Le premier, un administrateur, n’a pas oublié qu’Antoine PRIOREPriore a refusé les conseils du Pr TREFOUELTréfouël de publier les détails de sa découverte et il considérait la cachotterie comme un signe d'escroquerie.
-* Le deuxième, un scientifique, qui a visité les installations d'Antoine PRIOREPriore à plusieurs reprises, ne mettait pas en doute la réalité des effets biologiques. Mais, devant l'imbroglio des composants très hétéroclites de l'appareil, il pensait que peut-être la lampe n'était pas un élément essentiel ; que les décharges lumineuses avaient seulement un effet psychologique sur les patients.
 
Donc, s’il y a la possibilité d’escroquerie ou si la partie '« verrerie' » de l'appareil est superflu, l'investissement par la S.O.V.I.R.E.L. de sommes considérables dans la S.E.R.E.S.O. n'est pas justifié. La direction de la S.O.V.I.R.E.L. décide d'adopter une politique de prudence :
- Le premier, un administrateur, n’a pas oublié qu’Antoine PRIORE a refusé les conseils du Pr TREFOUEL de publier les détails de sa découverte et il considérait la cachotterie comme un signe d'escroquerie.
-* Continuer à 'prêter' les tubes à décharge à Antoine PRIOREPriore, en tant que 'chercheur indépendant'
-* Proposer des factures pour les fournitures à la société S.E.R.E.S.O., sans être exigent sur leur règlement (Si jamais la S.O.V.I.R.E.L. entre dans le capital de la S.E.R.E.S.O., ces factures servent comme ‘apporteapporte en nature’nature).
-* Faites traîner leurs négociations pour une participation éventuelle dans la S.E.R.E.S.O.
 
Les relations triangulaires entre la S.O.V.I.R.E.L., la S.E.R.E.S.O. et Antoine PRIOREPriore demanderont beaucoup de diplomatie de la part des cadres de la S.O.V.I.R.E.L. Ils s'en sortiront parce qu'ils sont intègres et réellement désintéressés.
- Le deuxième, un scientifique, qui a visité les installations d'Antoine PRIORE à plusieurs reprises, ne mettait pas en doute la réalité des effets biologiques. Mais, devant l'imbroglio des composants très hétéroclites de l'appareil, il pensait que peut-être la lampe n'était pas un élément essentiel; que les décharges lumineuses avaient seulement un effet psychologique sur les patients.
 
La S.E.R.E.S.O., sous la direction de Paul RIBEAURibeau, ingénieur chez LEROY-SOMER, avait construit un prototype d'un appareil type 'PRIORE'. Une expérience faite par le Pr RIVIERE Rivière<ref>(26)</ref> en octobre 1965 semble montrer que la lampe à décharge était nécessaire pour obtenir un effet biologique. Ce fait conduit P. VENEVène à analyser analysé<ref>(27)</ref> la position de la S.O.V.I.R.E.L. vis-à-vis une participation dans la S.E.R.E.S.O.
Donc, s’il y a la possibilité d’escroquerie ou si la partie 'verrerie' de l'appareil est superflu, l'investissement par la S.O.V.I.R.E.L. de sommes considérables dans la S.E.R.E.S.O. n'est pas justifié. La direction de la S.O.V.I.R.E.L. décide d'adopter une politique de prudence:
 
La direction de la S.O.V.I.R.E.L. est à priori favorable à une collaboration étroite et d'une participation financière dans la S.E.R.E.S.O. Le directeur général, M. PERRINPerrin, reçoit G. CHAVANESChavanes le 12 novembre 1965 pour entamer des discussions <ref>(28)</ref> (EgalementÉgalement présents: MM. DUVALDuval, MEYERMeyer, VENEVène). Pendant de cette réunion, G. CHAVANESChavanes proposa, lors d’une prochaine augmentation de capital, que la S.O.V.I.R.E.L. prend une participation de 49 % dans la S.E.R.E.S.O., LEROY-SOMER 50 % et Antoine PRIORE et ses amis 1 % !!!
- Continuer à 'prêter' les tubes à décharge à Antoine PRIORE, en tant que 'chercheur indépendant'
 
La S.O.V.I.R.E.L. a prêté du matériel à Antoine PRIOREPriore pour un montant d'environ {{unité|300000| F}} (prix de vente), donc elle peut entrer dans le capital de la S.E.R.E.S.O. par simple voie d'apport. Cependant, pour l'industrialisation des appareils il faudra un investissement financier considérable. P. VENEVène fait le point dans une note <ref>(29)</ref> adressée à sa direction sur la situation d'Antoine PRIOREPriore et la situation commerciale de LEROY-SOMER.
- Proposer des factures pour les fournitures à la société S.E.R.E.S.O., sans être exigent sur leur règlement (Si jamais la S.O.V.I.R.E.L. entre dans le capital de la S.E.R.E.S.O., ces factures servent comme ‘apporte en nature’).
 
Avant la réunion du 12 novembre P. VENEVène est informé <ref>(30)</ref> par ses relations amicales avec MM. RIVIERERivière, BERLUREAUBerlureau et PRIOREPriore, que :
- Faites traîner leurs négociations pour une participation éventuelle dans la S.E.R.E.S.O.
-* P. RIBEAURibeau leursleur avait fourni des informations volontairement incomplètes sur l’appareil de la S.E.R.E.S.O.
- * G. CHAVANESChavanes va voir P. GRABARGrabar à Villejuif pour vendre l'appareil de la S.E.R.E.S.O., puis de voir Y. BOURGESBourges (ministre de la recherche) pour demander une subvention pour sa société.
-* Antoine PRIOREPriore pense qu'il s'est fait 'roulé' par G. CHAVANESChavanes et qu'il envisage de faire dissoudre la S.E.R.E.S.O.
 
Lors de cette réunion G. CHAVANESChavanes s'engage à fournir des documents concernant les liens juridiques entre la S.E.R.E.S.O. et Antoine PRIOREPriore. Cependant, il ne les fait jamais parvenir. Le 15 novembre et puis le 4 janvier 1966, il réitère simplement son souhaite que la S.O.V.I.R.E.L. entre dans le capital de la S.E.R.E.S.O. <ref>(31)</ref>.
Les relations triangulaires entre la S.O.V.I.R.E.L., la S.E.R.E.S.O. et Antoine PRIORE demanderont beaucoup de diplomatie de la part des cadres de la S.O.V.I.R.E.L. Ils s'en sortiront parce qu'ils sont intègres et réellement désintéressés.
 
G. Chavanes n'a pas produit les documents, comme promis, pour la bonne raison qu'Antoine Priore ne les a jamais signés !
La S.E.R.E.S.O., sous la direction de Paul RIBEAU, ingénieur chez LEROY-SOMER, avait construit un prototype d'un appareil type 'PRIORE'. Une expérience faite par le Pr RIVIERE (26) en octobre 1965 semble montrer que la lampe à décharge était nécessaire pour obtenir un effet biologique. Ce fait conduit P. VENE à analyser (27) la position de la S.O.V.I.R.E.L. vis-à-vis une participation dans la S.E.R.E.S.O.
 
G. CHAVANES n'a pas produit les documents, comme promis, pour la bonne raison qu'Antoine PRIORE ne les a jamais signés ! C'est encore par ses liens d'amitié avec le Dr BERLUREAUBerlureau que P. VENE Vène<ref>(32)</ref> a obtenu une copie du protocole d'accord proposé par la société LEROY-SOMER. (Un document <ref>(33)</ref> qui dépossèdera Antoine PRIOREPriore de ses inventions si jamais il le signe).
La direction de la S.O.V.I.R.E.L. est à priori favorable à une collaboration étroite et d'une participation financière dans la S.E.R.E.S.O. Le directeur général, M. PERRIN, reçoit G. CHAVANES le 12 novembre 1965 pour entamer des discussions (28) (Egalement présents: MM. DUVAL, MEYER, VENE). Pendant de cette réunion, G. CHAVANES proposa, lors d’une prochaine augmentation de capital, que la S.O.V.I.R.E.L. prend une participation de 49% dans la S.E.R.E.S.O., LEROY-SOMER 50% et Antoine PRIORE et ses amis 1% !!!
 
Le 25 janvier 1965 G. CHAVANESChavanes, pour encourager la direction de la S.O.V.I.R.E.L. à prendre une décision, explique à M. DUVAL Duval<ref>(34)</ref> qu'à Floirac :
La S.O.V.I.R.E.L. a prêté du matériel à Antoine PRIORE pour un montant d'environ 300000 F (prix de vente), donc elle peut entrer dans le capital de la S.E.R.E.S.O. par simple voie d'apport. Cependant, pour l'industrialisation des appareils il faudra un investissement financier considérable. P. VENE fait le point dans une note (29) adressée à sa direction sur la situation d'Antoine PRIORE et la situation commerciale de LEROY-SOMER.
-* un appareil fonctionne ;
-* deux autres sont en construction ;
-* les expériences continuent avec le Pr RIVIERERivière, le Pr AMBROSEAmbrose et le Pr PAUTRIZELPautrizel ;
-* la vente imminente d’un premier appareil au centre anticancéreux de Villejuif.
 
Cependant, il ne précise pas que :
Avant la réunion du 12 novembre P. VENE est informé (30) par ses relations amicales avec MM. RIVIERE, BERLUREAU et PRIORE, que:
-* l'appareil qui fonctionne est celui construit par Antoine PRIOREPriore et pas l'appareil de la S.E.R.E.S.O. ;
-* les chercheurs en question, ne trouvant pas les effets biologiques escomptés avec l'appareil de la S.E.R.E.S.O., travaillent avec l'appareil construit par Antoine PRIOREPriore.
 
Avec l'appui<ref>(35</ref>) du Pr André Maréchal (D.G.R.S.T.) et de [[w:fr:Yvon Bourges|Yvon Bourges]] (ministre de la recherche) le Pr Pierre Grabar, directeur de l'I.R.S.C. de Villejuif accepte d'acheter l'appareil de la S.E.R.E.S.O.
- P. RIBEAU leurs avait fourni des informations volontairement incomplètes sur l’appareil de la S.E.R.E.S.O.
 
Avec l'appui (35) du Pr A. MARECHAL (D.G.R.S.T.) et de Y. BOURGES (ministre de la recherche) le Pr P. GRABAR, directeur de l'I.R.S.C. de Villejuif accepte d'acheter l'appareil de la S.E.R.E.S.O. Le 9 février 1966 P. RIBEAURibeau fait un exposé<ref>(36)</ref> à Villejuif pour MM. GRABARGrabar, KASTLERKastler, GUILLAUDGuillaud, GONDETGondet, CROZEMARIECrozemarie, PRIOREPriore, CHAVANESChavanes, BOUJOUBoujou, MEYERMeyer, VENE (36)Vène. Le lendemain de cette réunion il y a eu un entretien entre MM. DUVALDuval et CHAVANES Chavanes<ref>(37)</ref>. La S.O.V.I.R.E.L. signera un engagement de secret vis-à-vis les informations concernant l'appareil et les études de mises au point et elle confirmera, dans un délai de deux ou trois mois, si elle prend une participation dans la S.E.R.E.S.O. d'environ 20%. Une note écrite par P. VENE Vène<ref>(38</ref>) pèse 'le pour' et 'le contre' pour cette participation. La balance est en faveur d’une telle participation.
- G. CHAVANES va voir P. GRABAR à Villejuif pour vendre l'appareil de la S.E.R.E.S.O., puis de voir Y. BOURGES (ministre de la recherche) pour demander une subvention pour sa société.
Cette tentative de vente d’un appareil peu fiable provoqua des répercussions très néfastes pour la suite. D'abord, l'appareil construit par la S.E.R.E.S.O. et proposé à l'I.R.S.C. de Villejuif n'est pas conforme aux desiderata d'Antoine PRIOREPriore et ne donne pas des résultats biologiques escomptés. Donc, ce dernier mets tout en œuvre pour empêcher la transaction. Il ne veut pas risquer qu'un soi-disant "appareil PRIOREPriore" testé par les cancérologues de Villejuif ne confirmera pas les résultats de MM. RIVIERERivière et GUERINGuérin. Du côté des cancérologues, le fait que l'inventeur lui-même les empêche d'acheter un appareil alimente la rumeur <ref>(39)</ref> qu'Antoine PRIOREPriore n'est qu'un vulgaire escroc. Cette rumeur empoisonnera le reste de sa vie !
 
Pendant ce conflit entre la S.E.R.E.S.O. et Antoine PRIOREPriore, G. CHAVANESChavanes essai d'acheter directement à la S.O.V.I.R.E.L. une lampe à plasma. La P. VENE Vène<ref>(40)</ref> accepte de fournir une telle lampe pour la somme de {{unité|22428 |F H.T.}}, à condition qu'Antoine PRIOREPriore donne son accord, sachant pertinemment qu'il était farouchement opposé à cette transaction.
- Antoine PRIORE pense qu'il s'est fait 'roulé' par G. CHAVANES et qu'il envisage de faire dissoudre la S.E.R.E.S.O.
 
Malgré l'échec de cette tentative de commercialisation, le Pr A.André MARECHALMaréchal (D.G.R.S.T.), convaincu de l'importance potentielle du rayonnement émis par l'appareil PRIOREPriore continue à vouloir l'aider au mieux. En juin 1966 il organise une réunion à la D.G.R.S.T. pour considérer la marche à suivre. Une des propositions issue de cette réunion était que la D.G.R.S.T. pourrait subventionner Antoine PRIOREPriore si, au préalable, des expériences de contrôle soient faites par des cancérologues parisiens sur divers modèles expérimentaux. (Ces expériences contrôles, acceptées en principe, ne seront jamais effectuées pour diverses raisons <ref>(41)</ref>. Elles constituaient un argument important pour les adversaires d’Antoine PRIOREPriore, notamment le Pr J. BERNARDBernard et le Pr R. LATARJETLatarjet). En septembre et en octobre le Pr MARECHALMaréchal propose que la D.G.R.S.T. finance auprès de la S.O.V.I.R.E.L. certaines réparations et modifications des appareils existants. P. VENEVène fournit des devis <ref>(42)</ref> pour ses propositions et il fait son mieux, avec P. GENTYGenty, afin que les expériences contrôles demandées par la D.G.R.S.T. puissent avoir lieu rapidement..
Lors de cette réunion G. CHAVANES s'engage à fournir des documents concernant les liens juridiques entre la S.E.R.E.S.O. et Antoine PRIORE. Cependant, il ne les fait jamais parvenir. Le 15 novembre et puis le 4 janvier 1966, il réitère simplement son souhaite que la S.O.V.I.R.E.L. entre dans le capital de la S.E.R.E.S.O. (31).
 
Le climat détestable qui régnait à Floirac entre Antoine PRIOREPriore et les cadres de LEROY-SOMER amenait le Pr A. MARECHALMaréchal d'intervenir comme médiateur. Il organisa une réunion à la D.G.R.S.T. le 9 novembre entre MM. PRIOREPriore, CHAVANESChavanes, RIBEAURibeau et demanda à MM. MEYERMeyer et VENEVène de l'aider à établir une ambiance de travail convenable <ref>(43)</ref>. En plus, pour accélérer les travaux, la S.O.V.I.R.E.L. accepte de passer commande et de payer une installation de recuisson et de dégazage des lampes, qui sera remboursé 'plus tard' par la D.G.R.S.T.<ref>(44)</ref>.
G. CHAVANES n'a pas produit les documents, comme promis, pour la bonne raison qu'Antoine PRIORE ne les a jamais signés ! C'est encore par ses liens d'amitié avec le Dr BERLUREAU que P. VENE (32) a obtenu une copie du protocole d'accord proposé par la société LEROY-SOMER. (Un document (33) qui dépossèdera Antoine PRIORE de ses inventions si jamais il le signe).
 
Un des problèmes majeur était le fait qu'Antoine PRIOREPriore refuse, avec raison, de signer une licence avec la S.E.R.E.S.O. qui n'était pas de tout favorable à ses intérêts. Après des négociations un contrat fut établi et Antoine PRIOREPriore le signa le 28 décembre 1966. Lors de la signature quelques dernières modifications manuscrites furent apportées aux trois exemplaires de ce contrat. Les modifications furent paraphées par G. CHAVANESChavanes et par Antoine PRIOREPriore. Au lieu d'apporter une tranquillité dans leurs relations, ce contrat était le départ d'une controverse supplémentaire.
Le 25 janvier 1965 G. CHAVANES, pour encourager la direction de la S.O.V.I.R.E.L. à prendre une décision, explique à M. DUVAL (34) qu'à Floirac :
 
En janvier 1967 G. CHAVANES Chavanes<ref>(45)</ref> envoie une copie de cette licence à P. VENEVène pour justifier les commandes pour les lampes que la S.E.R.E.S.O. fera auprès de la S.O.V.I.R.E.L. En même temps, à titre amical, Antoine PRIOREPriore lui envoie une copie de son exemplaire du contrat. Avec les deux copies du contrat sous les yeux, Philippe VENEVène constate que les modifications manuscrites sur les deux contrats ne sont pas identiques !
- un appareil fonctionne ;
 
- deux autres sont en construction ;
 
- les expériences continuent avec le Pr RIVIERE, le Pr AMBROSE et le Pr PAUTRIZEL ;
 
- la vente imminente d’un premier appareil au centre anticancéreux de Villejuif.
 
Cependant, il ne précise pas que :
 
- l'appareil qui fonctionne est celui construit par Antoine PRIORE et pas l'appareil de la S.E.R.E.S.O. ;
 
- les chercheurs en question, ne trouvant pas les effets biologiques escomptés avec l'appareil de la S.E.R.E.S.O., travaillent avec l'appareil construit par Antoine PRIORE.
 
Avec l'appui (35) du Pr A. MARECHAL (D.G.R.S.T.) et de Y. BOURGES (ministre de la recherche) le Pr P. GRABAR, directeur de l'I.R.S.C. de Villejuif accepte d'acheter l'appareil de la S.E.R.E.S.O. Le 9 février 1966 P. RIBEAU fait un exposé à Villejuif pour MM. GRABAR, KASTLER, GUILLAUD, GONDET, CROZEMARIE, PRIORE, CHAVANES, BOUJOU, MEYER, VENE (36). Le lendemain de cette réunion il y a eu un entretien entre MM. DUVAL et CHAVANES (37). La S.O.V.I.R.E.L. signera un engagement de secret vis-à-vis les informations concernant l'appareil et les études de mises au point et elle confirmera, dans un délai de deux ou trois mois, si elle prend une participation dans la S.E.R.E.S.O. d'environ 20%. Une note écrite par P. VENE (38) pèse 'le pour' et 'le contre' pour cette participation. La balance est en faveur d’une telle participation.
Cette tentative de vente d’un appareil peu fiable provoqua des répercussions très néfastes pour la suite. D'abord, l'appareil construit par la S.E.R.E.S.O. et proposé à l'I.R.S.C. de Villejuif n'est pas conforme aux desiderata d'Antoine PRIORE et ne donne pas des résultats biologiques escomptés. Donc, ce dernier mets tout en œuvre pour empêcher la transaction. Il ne veut pas risquer qu'un soi-disant "appareil PRIORE" testé par les cancérologues de Villejuif ne confirmera pas les résultats de MM. RIVIERE et GUERIN. Du côté des cancérologues, le fait que l'inventeur lui-même les empêche d'acheter un appareil alimente la rumeur (39) qu'Antoine PRIORE n'est qu'un vulgaire escroc. Cette rumeur empoisonnera le reste de sa vie !
 
-* Sur la copie <ref>(46)</ref> de G. CHAVANESChavanes, la version qu'il avait enregistré, Article 1, page 2 figure en manuscrit : "''Un mot nul"'' et le mot "''notamment"'' intercalé entre "''.. et en vue uniquement des applications thérapeutiques concernant notamment le cancer humain et animal."'' Cet ajout est paraphé "« GC" » et "« AP" ». ''
Pendant ce conflit entre la S.E.R.E.S.O. et Antoine PRIORE, G. CHAVANES essai d'acheter directement à la S.O.V.I.R.E.L. une lampe à plasma. La P. VENE (40) accepte de fournir une telle lampe pour la somme de 22428 F H.T., à condition qu'Antoine PRIORE donne son accord, sachant pertinemment qu'il était farouchement opposé à cette transaction.
-* Sur la copie <ref>(47)</ref> d'Antoine PRIOREPriore, au même endroit, figure en manuscrit : "Un mot ajouté; notamment"'', avec les paraphes "« GC" » et "« PA" ».
 
Les écrits manuscrits sur les deux documents semblent être de la même main et les paraphes "« GC" » se ressemblent. Cependant les paraphes "« AP" » et "« PA" » ont une apparence différente sur les deux documents. Nous avons retrouvé dans les archives du Dr F. BERLUREAUBerlureau une copie de la troisième version de ce contrat <ref>(48)</ref>. Il est semblable à la copie qu'Antoine PRIOREPriore avait donnéeenvoyée à P. VENEVène, sauf pour l'emplacement du mot "''notamment"'' sur le papier.
Malgré l'échec de cette tentative de commercialisation, le Pr A. MARECHAL (D.G.R.S.T.), convaincu de l'importance potentielle du rayonnement émis par l'appareil PRIORE continue à vouloir l'aider au mieux. En juin 1966 il organise une réunion à la D.G.R.S.T. pour considérer la marche à suivre. Une des propositions issue de cette réunion était que la D.G.R.S.T. pourrait subventionner Antoine PRIORE si, au préalable, des expériences de contrôle soient faites par des cancérologues parisiens sur divers modèles expérimentaux. (Ces expériences contrôles, acceptées en principe, ne seront jamais effectuées pour diverses raisons (41). Elles constituaient un argument important pour les adversaires d’Antoine PRIORE, notamment le Pr J. BERNARD et le Pr R. LATARJET). En septembre et en octobre le Pr MARECHAL propose que la D.G.R.S.T. finance auprès de la S.O.V.I.R.E.L. certaines réparations et modifications des appareils existants. P. VENE fournit des devis (42) pour ses propositions et il fait son mieux, avec P. GENTY, afin que les expériences contrôles demandées par la D.G.R.S.T. puissent avoir lieu rapidement..
 
P. VENEVène pense que les deux versions des contrats qu'il a reçus ne sont pas tapés avec la même machine. Il signale <ref>(49)</ref> ces différences à G. CHAVANESChavanes et à Antoine PRIORE. En réponse, G. CHAVANES affirme (50) que sa version est la bonne. Antoine PRIORE affirme que sa version est la bonnePriore.
Le climat détestable qui régnait à Floirac entre Antoine PRIORE et les cadres de LEROY-SOMER amenait le Pr A. MARECHAL d'intervenir comme médiateur. Il organisa une réunion à la D.G.R.S.T. le 9 novembre entre MM. PRIORE, CHAVANES, RIBEAU et demanda à MM. MEYER et VENE de l'aider à établir une ambiance de travail convenable (43). En plus, pour accélérer les travaux, la S.O.V.I.R.E.L. accepte de passer commande et de payer une installation de recuisson et de dégazage des lampes, qui sera remboursé 'plus tard' par la D.G.R.S.T.(44).
 
En réponse, G. Chavanes affirme<ref>(50)</ref> que sa version est la bonne. Antoine Priore affirme que sa version est la bonne.
Un des problèmes majeur était le fait qu'Antoine PRIORE refuse, avec raison, de signer une licence avec la S.E.R.E.S.O. qui n'était pas de tout favorable à ses intérêts. Après des négociations un contrat fut établi et Antoine PRIORE le signa le 28 décembre 1966. Lors de la signature quelques dernières modifications manuscrites furent apportées aux trois exemplaires de ce contrat. Les modifications furent paraphées par G. CHAVANES et par Antoine PRIORE. Au lieu d'apporter une tranquillité dans leurs relations, ce contrat était le départ d'une controverse supplémentaire.
 
Nous ne sommes pas compétents d'apprécier la portée juridique de ses variations manuscrites. A priori, ils semblent être anodins, mais une chose est certaine, Antoine Priore avait le sentiment d'être 'roulé' une fois de plus, à tel point qu'il envisageait de déposer des nouveaux brevets à son nom, en dehors de la société S.E.R.E.S.O.
En janvier 1967 G. CHAVANES (45) envoie une copie de cette licence à P. VENE pour justifier les commandes pour les lampes que la S.E.R.E.S.O. fera auprès de la S.O.V.I.R.E.L. En même temps, à titre amical, Antoine PRIORE lui envoie une copie de son exemplaire du contrat. Avec les deux copies du contrat sous les yeux, Philippe VENE constate que les modifications manuscrites sur les deux contrats ne sont pas identiques !
 
Il demanda l'avis de MM. Vène et Meyer. Ces derniers lui conseillent<ref>(51)</ref> très vivement de ne pas aller à l'encontre de ses engagements signés avec la S.E.R.E.S.O., au risque de perdre le peu de crédibilité qu'il a acquis auprès de la D.G.R.S.T. Qu'il valait mieux attendre, puis négocier un nouveau contrat avec la S.E.R.E.S.O.
- Sur la copie (46) de G. CHAVANES, la version qu'il avait enregistré, Article 1, page 2 figure en manuscrit: "Un mot nul" et le mot "notamment" intercalé entre ".. et en vue uniquement des applications thérapeutiques concernant notamment le cancer humain et animal." Cet ajout est paraphé "GC" et "AP".
 
Ce climat de "petite guerre" entre Antoine Priore et le personnel de la société LEROY est aussi décrit par P. Genty<ref>52)</ref>, dans un compte rendu d'une visite qu’il a fait à Floirac en mars 1967.
- Sur la copie (47) d'Antoine PRIORE, au même endroit, figure en manuscrit: "Un mot ajouté; notamment", avec les paraphes "GC" et "PA".
 
Dans ce même moi de janvier 1967, sous l'impulsion du Pr Maréchal, la D.G.R.S.T. accepte<ref>(53)</ref> de payer {{unité|780000|F.}} à la S.E.R.E.S.O. pour acheter un appareil Priore, si les expériences de contrôle demandées depuis juin 1966, sont effectuées et qu'elles soient positives.
Les écrits manuscrits sur les deux documents semblent être de la même main et les paraphes "GC" se ressemblent. Cependant les paraphes "AP" et "PA" ont une apparence différente sur les deux documents. Nous avons retrouvé dans les archives du Dr F. BERLUREAU une copie de la troisième version de ce contrat (48). Il est semblable à la copie qu'Antoine PRIORE avait donnée à P. VENE, sauf pour l'emplacement du mot "notamment" sur le papier.
 
La S.O.V.I.R.E.L. propose<ref>(54)</ref> de réaliser une lampe, identique à celle utilisé par le Pr Rivière avec l’ancien appareil d’Antoine Priore (Pour la partie supérieure, plan N°154, série 850 du 29 septembre 1966 et pour la partie inférieure, plan N° 81B, série 850 du 18 mai 1965).
P. VENE pense que les deux versions des contrats qu'il a reçus ne sont pas tapés avec la même machine. Il signale (49) ces différences à G. CHAVANES et à Antoine PRIORE. En réponse, G. CHAVANES affirme (50) que sa version est la bonne. Antoine PRIORE affirme que sa version est la bonne.
 
Le 30 juin 1967, P. Vène propose<ref>(55)</ref> une facturation ({{unité|93089.83| F H.T.}}) au Pr Maréchal pour les travaux faits par la S.O.V.I.R.E.L. pour Antoine Priore au compte de la D.G.R.S.T. – S.E.R.E.S.O. La facture ne sera jamais honorée.
Nous ne sommes pas compétents d'apprécier la portée juridique de ses variations manuscrites. A priori, ils semblent être anodins, mais une chose est certaine, Antoine PRIORE avait le sentiment d'être 'roulé' une fois de plus, à tel point qu'il envisageait de déposer des nouveaux brevets à son nom, en dehors de la société S.E.R.E.S.O. Il demanda l'avis de MM. VENE et MEYER. Ces derniers lui conseillent (51) très vivement de ne pas aller à l'encontre de ses engagements signés avec la S.E.R.E.S.O., au risque de perdre le peu de crédibilité qu'il a acquis auprès de la D.G.R.S.T. Qu'il valait mieux attendre, puis négocier un nouveau contrat avec la S.E.R.E.S.O. Ce climat de "petite guerre" entre Antoine PRIORE et le personnel de la société LEROY est aussi décrit par P. GENTY (52), dans un compte rendu d'une visite qu’il a fait à Floirac en mars 1967.
 
Le conflit entre Antoine Priore et les dirigeants de la maison LEROY-SOMER s’aggrave et le 7 juillet 1967 il démission<ref>(56)</ref> de la S.E.R.E.S.O. La société essaie de continuer sans lui.
Dans ce même moi de janvier 1967, sous l'impulsion du Pr MARECHAL, la D.G.R.S.T. accepte (53) de payer 780000 F. à la S.E.R.E.S.O. pour acheter un appareil PRIORE, si les expériences de contrôle demandées depuis juin 1966, sont effectuées et qu'elles soient positives. La S.O.V.I.R.E.L. propose (54) de réaliser une lampe, identique à celle utilisé par le Pr RIVIERE avec l’ancien appareil d’Antoine PRIORE (Pour la partie supérieure, plan N°154, série 850 du 29 septembre 1966 et pour la partie inférieure, plan N° 81B, série 850 du 18 mai 1965). Le 30 juin 1967, P. VENE propose (55) une facturation (93089,83 F H.T.) au Pr MARECHAL pour les travaux faits par la S.O.V.I.R.E.L. pour Antoine PRIORE au compte de la D.G.R.S.T. – S.E.R.E.S.O. La facture ne sera jamais honorée.
 
Le conflit entre Antoine PRIORE et les dirigeants de la maison LEROY-SOMER s’aggrave et le 7 juillet 1967 il démission (56) de la S.E.R.E.S.O. La société essaie de continuer sans lui. Le 14 mai 1968, G. CHAVANESChavanes écrit <ref>(57)</ref> à P. VENEVène en lui rappelant que la S.E.R.E.S.O. possède une licence pour fabriquer les appareils PRIOREPriore et il lui demande de fabriquer une nouvelle lampe selon les plans de P. RIBEAURibeau. Philippe VENE, quelque peu gêné, informe<ref> (58)</ref> Antoine PRIOREPriore que la S.O.V.I.R.E.L., si elle reçoit une commande ferme, exécutera et il demande <ref>(59</ref>) à R. GOUSSETGousset d'établir un devis pour la S.E.R.E.S.O. Ce dernier établi le devis pour la verrerie de la lampe, mais demande <ref>(60)</ref> à la S.E.R.E.S.O. de fournir toute la partie électronique à mettre à l'intérieur, comme faisait Antoine PRIOREPriore. Ce contretemps provoque la colère de P. RIBEAU et de G. CHAVANES, qui accusent (61) la S.O.V.I.R.E.L. de mauvaise volonté. Malgré une confirmation de la demande (62), aucune commande ferme n’est faite par la S.E.R.E.S.O., qui d'ailleurs n'a plus aucune activité jusqu'à sa dissolution, le 7 juillet 1969.
 
Ce contretemps provoque la colère de P. Ribeau et de G. Chavanes, qui accusent<ref>(61)</ref> la S.O.V.I.R.E.L. de mauvaise volonté. Malgré une confirmation de la demande<ref>(62)</ref>, aucune commande ferme n’est faite par la S.E.R.E.S.O., qui d'ailleurs n'a plus aucune activité jusqu'à sa dissolution, le 7 juillet 1969.
 
==Intermède==