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ANTOINE PRIORE ET L’ACADÉMIE DES SCIENCES
 
 
 
par
 
W.J. ELLISON et R. DUPLESSIX
 
 
 
1. INTRODUCTION
 
L’Académie française des sciences a joué un rôle crucial dans « L’affaire PRIORE ».
 
- Premièrement, c’est dans les comptes rendus de l’Académie que son secrétaire perpétuel, le Pr Robert COURRIER, a présenté 13 ‘notes’ décrivant les résultats biologiques obtenus entre 1964 et 1978 avec les trois versions différentes de l’appareil PRIORE.
 
- Deuxièmement, c’est par l’Académie des sciences que les travaux d’Antoine PRIORE furent connus du monde scientifique et du grand public en général, après une séance publique houleuse le 1 mars 1965.
 
- Troisièmement, c’est dans un rapport, rédigé sous les auspices de l’Académie, que le Pr J. BERNARD et le Pr R. LATARJET démolissent les travaux d’Antoine PRIORE.
 
Nous indiquerons chronologiquement les diverses interactions entre l’Académie des sciences et Antoine PRIORE au cours des années 1961 - 1982.
 
 
2. PREMIER CONTACT - 1961
 
Les tout premiers contacts entre Antoine PRIORE et l’Académie des sciences mettent en exergue les caractéristiques qui ont hypothéqué sa découverte tout au long de sa vie:
le secret et le mystère.
 
Antoine PRIORE a utilisé la procédure du ‘pli cacheté’, dont l’Académie des sciences fut si friande durant plusieurs siècles. Le principe du ‘pli cacheté’ est que l’auteur d’une découverte scientifique qui souhaite authentifier la date de celle-ci, mais en préservant son secret, décrit ses idées et travaux dans un manuscrit placé dans une enveloppe scellée. L’Académie se charge de l’enregistrement et de la garde du pli. Au jour souhaité par l’auteur, l’ouverture et la divulgation du contenu du ‘pli cacheté’ fait preuve de l’antériorité de la découverte.
 
Antoine PRIORE a déposé trois plis cachetés (1):
 
le 20 Février 1961, pli N° 14184,
 
le 25 Avril 1962, pli N° 14297 et pli N° 14299.
 
On ne connaît pas, bien entendu, le contenu de ces plis. Mais, le fait qu’Antoine PRIORE ait demandé son premier brevet (2) le 1 juin 1962 (accepté le 7 octobre 1963) laisse supposer que les deux derniers plis contenaient essentiellement le même mélange d’hypothèses, de spéculations théoriques et de détails techniques que ceux trouvé dans le texte du brevet. Les spéculations sont peut-être aussi du type que celles décrites dans les divers manuscrits (3) écrits par le Dr BERLUREAU.
 
Si tel est le cas, ces ‘plis cachetés’ ne sont plus que des curiosités historiques et l’espoir de certains d’y trouver « le secret PRIORE » semble bien illusoire.
 
 
3. Le Pr TREFOUEL et ANTOINE PRIORE - 1963
 
Pr J. TREFOUEL était président de l’Académie des sciences et directeur de l’Institut Pasteur. Nous n’avons pas retrouvé de documents qui démontrent exactement comment et par qui, le Pr TREFOUEL fut mis en relation avec Antoine PRIORE. Il est plus que probable que le contact s’était fait par l’intermédiaire de la société St. Gobain, dont la filiale S.O.V.I.R.E.L. fabriquait des lampes à plasma pour lui.
 
Antoine PRIORE avait traité, en 1961, un certain Monsieur BOROCCO, directeur de St. Gobain, atteint de sclérose en plaques. Ce dernier était convaincu (4) que le rayonnement émis par l’appareil avait un effet bénéfique sur son état. Ceci amena I. PEYCHES, directeur des recherches de St. Gobain, à visiter les installations d’Antoine PRIORE. Il le fit à plusieurs reprises entre 1962 et 1963 et procéda, en septembre 1962, à la mesure de quelques paramètres du champ électromagnétique de l’appareil. (Distribution spatiale du champ magnétique, constat de l’absence des radiations X,  etc.).
 
Le compte rendu (5) de l’entretien du 23 avril 1963, entre le Pr J. TREFOUEL et un certain M. PIGANIOL, concernant un projet de ‘Note’ d’Antoine PRIORE soumise au Pr TREFOUEL, indique le lien entre le Pr TREFOUEL, St. Gobain et Antoine PRIORE, car ce M. PIGANIOL, ex-délégué général à la recherche scientifique et membre de l’Académie des sciences, faisait partie du service de recherches de St. Gobain. Il avait comme rôle essentiel, d’assurer la liaison entre St. Gobain et les différentes autorités ministérielles.
 
En avril ou mai 1963 Antoine PRIORE a soumis pour publication au Pr J. TREFOUEL une ‘note’ qui semble avoir été perdue. Le compte rendu de l’entretien PIGANIOL - TREFOUEL, ainsi que les suggestions de P. VENE (6) directeur commercial de la S.O.V.I.R.E.L., adressées à Antoine PRIORE le 23 juin, laissent supposer que cette ‘note’ était un rapport concernant des expériences sur des lentilles et sur l’éclosion d’œufs de poule. Il est raisonnable de penser que les résultats sont les mêmes que ceux exposés dans les manuscrits (7) du Dr BERLUREAU datant de cette époque.
 
L’attitude du Pr TREFOUEL à l’égard d’Antoine PRIORE était très constructive. Il n’y avait ni scepticisme systématique ni méfiance à l’égard d’un inventeur ‘non-officiel’. Il fut en particulier très conscient des répercussions possibles, si les effets rapportés par PRIORE, BERLUREAU et FOURNIER étaient confirmés. Il suggère, comme préalable qu’un article soit publié dans une revue qui acceptait des articles longs, afin de décrire en détail l’appareillage. A partir de quoi, Antoine PRIORE pourrait publier des notes à l’Académie des sciences rapportant les effets biologiques observés avec l’appareillage en question. Cette chronologie, parfaitement logique, est celle qu’Antoine PRIORE aurait dû suivre. Ce ne fut malheureusement pas le cas.
 
Dans une lettre datée du 25 mai 1963 adressée au Pr TREFOUEL, Antoine PRIORE (8) insiste sur le fait qu’il veut publier d’abord dans les comptes rendus de l’Académie, pour prendre date, puis publier un article dans le Bull. Soc. Biologie où, autrefois, LAKHOVSKY publiait. Nous avons retrouvé plusieurs projets de notes (9) destinées aux comptes rendus de l’Académie datant de cette époque qui décrivent l’appareil très schématiquement.
 
L’absence de publication convenable sur l’appareil lui-même a amené le Pr TREFOUEL à refuser la présentation à l’Académie des notes sur les effets biologiques d’un appareillage non décrit.
 
 
4. Pr COURRIER et Antoine PRIORE: 1964 - 1965
 
Le premier contact officiel entre Antoine PRIORE et l’Académie des sciences a été l’acceptation du Pr COURRIER, secrétaire perpétuel, de publier la note (10) de RIVIÈRE, PRIORE, BERLUREAU, FOURNIER et GUERIN le 21 décembre 1964, puis une deuxième note (11) des mêmes auteurs, le 15 février 1965. Les professeurs RIVIÈRE et GUERIN étaient connus personnellement du Pr COURRIER et il les estimait comme des chercheurs sérieux et honnêtes. Il n’avait donc aucune raison de mettre en doute le rapport de leurs travaux sur l’appareil de PRIORE.
 
Le Pr COURRIER était tout de même conscient de l’ombre qui planait sur l’appareillage utilisé par RIVIÈRE et GUERIN. Toutefois, les effets biologiques observés étaient pour lui suffisamment surprenants et importants pour qu’il faille les signaler. Il considérait même cela comme un devoir. Les tentatives de compréhension du ‘pourquoi’ et du ‘comment’ de l’appareil pouvaient attendre un peu. Évidemment, le Pr COURRIER pensait que l’étude par des physiciens de l’appareil de PRIORE, suivie de sa duplication et d’une recherche intense par des biologistes, allaient se faire dans les plus brefs délais.
 
De plus, vu l’importance potentielle pour la cancérologie des résultats décrits dans ces notes, le Pr COURRIER, en tant que secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, a cru bon :
 
- d’alerter (12) le Ministre de la recherche, G. PALEWSKI ;
 
- de vérifier personnellement (13) un des résultats rapportés dans ces notes: l’effet du rayonnement sur des rats greffés avec la tumeur LS347.
 
Ses démarches entre décembre 1964 et mars 1965 sont consignées dans une note personnelle (14).
 
Le résultat de l’expérience de contrôle, qui confirmait en tout point les observations de RIVIÈRE et al, amenât le Pr R. COURRIER à présenter la troisième note (15) oralement, en séance publique à l’Académie, le 1 mars 1965.
 
La présentation provoqua de grands remous dans le microcosme du milieu médical parisien. Le Pr A. LACASSAGNE en particulier, (ancien directeur de l’Institut du Radium, Paris) se montra, en fin de séance, très ‘’agacé’’ et ‘’opposé’’ à cette publication. Cependant, les critiques qu’il a faites, ajoutées à la fin de la note, lors de sa publication, sont très floues:
 
- la not’ ne contient aucune bibliographie sur le sujet ;
- les animaux ont un cancer greffé et pas un cancer spontané ;
- les cancers greffés sont ‘faciles’ à traiter ;
- les résultats ne sont pas convaincants.
 
Ces critiques ignorent totalement le point essentiel des notes à savoir : 100% des témoins avec cancers greffés sont morts, 100% des animaux traités sont vivants, les expériences ayant eu lieu sur plusieurs centaines d’animaux.
 
Le professeur TREFOUEL, président de l’Académie des sciences, qui était au courant des travaux d’Antoine PRIORE depuis 1963, se montrait plus conciliant. Dans une déclaration à la presse (16) du 10 mars il dit :
 
« Une chose est certaine du point de vue biologique: les premières expériences ont porté sur un type de cancer qui n’est pas un cancer naturel. Mais il n’empêche que le cancer greffé tue quand même très sûrement les animaux et que, jusqu’ici, soit par radiations, soit par la chimiothérapie, on n’était jamais parvenu à des résultats aussi importants que ceux de Prioré. »
 
Ce qui semblait agacer profondément le Pr LACASSAGNE sont les articles de la presse populaire, parus à partir du 27 février. Il y a eu, apparemment, une dépêche ‘anonyme’ envoyée, auprès des salles de rédaction vers le 25 février et qui a déclenché les passions. Nous n’avons pas de copie de cette dépêche, seulement quelques bribes publiées dans Le Monde du 3 mars disant: “ ... qu’il s’agit d’une découverte absolument sensationnelle du professeur agrégé Marcel Rivière... que les résultats obtenus jusqu’ici sur les animaux sont remarquables... qu’il s’agit d’une nouvelle technique dans le traitement des tumeurs qui peut amener une véritable révolution dans la thérapeutique dont nous disposions contre le cancer... et que le professeur Rivière recevrait la presse le 2 mars à Villejuif et le 4 mars à Rennes... ”.
 
Les articles de presse dévoilaient avec de nombreux détails la note que le Pr COURRIER allait présenter le 1 mars. Ils racontaient aussi la conférence de presse improvisée d’Antoine PRIORE et du Dr BERLUREAU à Bordeaux (17) et celle de RIVIÈRE à Rennes (18). Lors de l’ouverture du nouveau service du Pr MATHE à Villejuif le 26 février les journalistes présents (19) parlent plutôt des travaux de RIVIÈRE, GUERIN et PRIORE que du service du Pr MATHE !
 
Dans l’ensemble, ces articles de presse sont sérieux et responsables. Il y a, bien sûr, l’attrait d’un nouveau traitement contre le cancer qui était peut-être sur le point de naître, mais tous les articles indiquaient que les résultats obtenus l’étaient sur des animaux, avec des tumeurs expérimentales et qu’il restait beaucoup de travail à faire.
 
En raison de la publicité, l’espace réservé au public lors des séances à l’Académie était comble. Les controverses et les passions étaient évidentes entre les académiciens. La presse a rapporté que l’amphithéâtre de l’Académie faillit être le théâtre d’un pugilat entre le Pr COURRIER et le Pr LACASSAGNE !
 
L’origine de la dépêche n’est pas certaine. Elle aurait pu être le fait de MM. RIVIÈRE et GUERIN, ou du Pr COURRIER, ou de MM. PRIORE et BERLUREAU eux-mêmes, car le contenu scientifique de la note était parfaitement décrit. Ceci nous parait improbable : les conférences de presse étaient improvisées seulement à l’arrivée des journalistes à Bordeaux ou à Rennes et le caractère du Pr COURRIER ne prêtait pas à ce genre de manœuvre médiatique. Il y a, cependant, une autre possibilité qui nous semble plausible suggérée par un article (20) publié dans ‘Minute’ le 12 mars 1965:
 
« ... C’est là qu’intervient l’aspect politique de l’affaire. Nul n’ignore que le général de Gaulle trouve inadmissible qu’aucun Prix Nobel médico-scientifique n’ait été attribué à la France depuis les Joliot-Curie en 1935. De discrètes démarches diplomatiques sont en cours à ce sujet à Stockholm. Pour les appuyer, il a été décidé d’alerter l’opinion internationale sur les succès de la recherche française. D’où le battage fait sur les crédits de l’Institut International de Lyon, sur les travaux effectivement remarquables du professeur HALPERN (agglutinement des cellules cancéreuses) ou du professeur WOLFF (culture des tumeurs en milieu artificiel). D’où aussi la consigne donnée à la Recherche Scientifique de passer outre à ses scrupules traditionnels et de “sensationnaliser” la moindre piste... »
 
L’Académie des sciences ou le ministère de la recherche aurait pu être à l’origine de la dépêche ! Le service de presse de l’Académie des sciences ou du ministère était parfaitement au courant des contenus de toutes les notes destinées à être publiées. L’intérêt évident des notes de RIVIÈRE et GUERIN, la pression politique pour ‘sensationnaliser les découvertes françaises’ auraient pu amener un attaché de presse à faire circuler, par excès de zèle, une dépêche aux journalistes...
 
Suite à la séance du 1 mars quelques dizaines d’articles sont parus dans la presse populaire durant la première quinzaine de mars. Ils relataient la séance à l’Académie, les controverses, les implications potentielles du traitement PRIORE, les traitements ‘miracles’ du cancer etc. (Voir le CALENDRIER pour cette période et notre analyse de la presse (21).) Mais ces articles n’ont évidemment pu influencer le Pr LACASSAGNE le 1 mars.
 
 
5. Le Pr LACASSAGNE et Antoine PRIORE
 
L’entrée publique du Pr LACASSAGNE dans « L’Affaire », fut son intervention après la présentation du Pr COURRIER du 1 mars 1965. Les critiques formulées explicitement par lui laissent rêveur. On peut trouver d’autres critiques, parfaitement valables, des notes de RIVIÈRE et al, mais se fixer sur les quatre points évoqués ci-dessous est tout à fait surprenant :
 
- (a) Absence d’une bibliographie sur d’autres travaux en électrobiologie.
- (b) Expériences faites avec des tumeurs expérimentales pas avec des cancers spontanés
- (c) Tumeurs greffées faciles à guérir par presque n’importe quelle technique thérapeutique.
- (d) Résultats ‘pas convaincants’.
 
Notons que :
 
(b) Des milliers d’expériences en cancérologie sont faites avec des tumeurs expérimentales. Il existe même des catalogues commerciaux de tumeurs, ou le chercheur peut s’approvisionner en tumeurs de toutes sortes. Ceci est tout à fait essentiel, c’est la seule manière de comparer des thérapeutiques différentes sur des tumeurs identiques, i.e. dans des conditions expérimentales similaires. Le Pr LACASSAGNE a certainement utilisé lui-même des tumeurs expérimentales au cours de ses recherches.
 
(c) Dans le cas précis de la tumeur T8, greffée sur des rats Wistar, ceci est faux, et le Pr LACASSAGNE le savait pertinemment. L’article de J. JACQUET (22), qui étudiait l’influence des lignées raciales sur l’évolution de la tumeur T8, conclut qu’elle est mortelle à 100% sur les rats ‘Wistar’ sur laquelle elle a été découverte en 1934 (23) et le Pr TREFOUEL lui-même a indiqué ce fait aux journalistes. En plus, un collègue du Pr LACASSAGNE, le Pr B. HALPERN (24) a publié plusieurs articles concernant des tentatives de guérison de la tumeur T8 par traitement avec le B.C.G. Aucune guérison n’était constatée, seul un ralentissement de la croissance tumorale était observé, ce qui pouvait être aussi obtenu avec des rayons X et avec la bombe au cobalt.
 
(d) Il faut se demander ‘pas convaincants’ de quoi ? On a des observations de l’effet d’un certain rayonnement électromagnétique sur des centaines de tumeurs greffées. On observe que 100% des rats témoins meurent, que 100% des rats traités avec des doses adéquates sont guéris. Que faut-il d’autre pour être ‘convaincu’ que ce rayonnement électromagnétique produit un effet sur les rats traités ?
 
Si la démarche du Pr LACASSAGNE est louable, par contre ses propos sont très critiquables. Si le fait que sur plusieurs centaines d’animaux 100% des témoins soient morts et 100% des animaux traités soient vivants n’est pas ‘statistiquement significatif’ pour lui il faudrait préciser ce qu’il considère comme ‘statistiquement significatif’ et qu’il cite un exemple d’une expérimentation médicale menée selon ses critères!
 
Le Pr LACASSAGNE avait la réputation d’un scientifique honnête et intègre or il attaque les travaux d’Antoine PRIORE et ses collaborateurs avec des arguments spécieux. On peut donc se demander si c’est dans le but de les discréditer ou de les arrêter!
 
Nous avons l’impression que le Pr LACASSAGNE est entré en lice malgré lui. Dans une lettre (25), adressée au Pr COURRIER le 30 juin 1965, il dit lui-même:
 
« Comme j’ai eu l’occasion de vous le dire, je ne me suis mêlé à L’Affaire PRIORE qu’à mon corps défendant et avec la résolution de ne plus m’en occuper après l’intervention que j’étais tenu de faire. »
 
Le Pr LACASSAGNE pensait certainement que les expériences réalisées avec les animaux n’étaient pas une justification éthiquement suffisante pour pouvoir tout de suite traiter des malades du cancer. Il devait donc être scandalisé par le fait qu’Antoine PRIORE n’ait pas hésité à la faire. Pourtant, il ne pouvait en faire état publiquement, car RIVIÈRE, GUERIN et COURRIER étaient très clairs sur ce point: leur travail était purement expérimental, et il n’était pas question pour eux d’envisager une thérapie humaine dans ces conditions, même si une piste prometteuse se profilait à l’horizon. Antoine PRIORE, lui, n’avait pas ce souci et le Pr LACASSAGNE le savait. Ce dernier devait donc craindre qu’Antoine PRIORE utilise les publications à l’Académie des sciences comme caution à des desseins purement commerciaux, comme celui d’attirer des clients par exemple.
 
Ce souci est plus clairement exprimé dans un article (26) publié par le Pr LACASSAGNE dans Le Concours Médical du 20 mars 1965 intitulé « Cancer: une nouvelle affaire » où il critique sévèrement les ‘’faux espoirs donnés aux malades du cancer’’ par toute la publicité qui a entouré la séance du 1 mars à l’Académie des sciences. Il réitère ses critiques sur les ‘tumeurs greffées’ et réaffirme que les ‘statistiques ne sont pas convaincantes’.
 
Cette critique ‘’ne pas donner de faux espoirs aux malades’’ se retrouve tout le long de l’affaire PRIORE et elle mérite quelques réflexions. Le sous-entendu était que PRIORE était un escroc ou pour le moins que son souci était essentiellement vénal en cherchant à soustraire un maximum d’argent d’un maximum de malades, utilisant le cancer comme une source de revenu.
 
Vu de loin et sans recherche d’éclaircissement la critique peut être fondée. Dans les faits il en est tout autrement. Depuis ses débuts vers 1952 Antoine PRIORE avait toujours traité des malades et il tenait beaucoup à soigner les cancéreux. Mais, tous les malades traités par Antoine PRIORE ont témoigné d’actes gratuits. Le Dr M. FOURNIER a précisé dans une lettre (27) au maire de FLOIRAC, que les feuilles de maladie des patients traités portaient toujours la mention ‘soins gratuits’ et que de plus, lui-même tenait le président de l’ordre des médecins au courant des divers patients traités.
 
Contrairement aux apparences, le Pr A. LACASSAGNE n’était pas arrivé à l’Académie totalement ignorant des travaux d’Antoine PRIORE. En effet, après l’échec auprès du Pr TREFOUEL, PRIORE, BERLUREAU et FOURNIER avaient fait une tentative de publication par l’intermédiaire du Pr BRESSOU et du Pr LACASSAGNE en juin - juillet 1964.
 
Nous ne possédons pas une copie du projet de publication soumis au Pr LACASSAGNE. Apparemment un texte fut soumis d’abord au Pr C. BRESSOU, directeur de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort et membre de l’Académie des sciences. Ce dernier, qui n’était pas spécialiste du cancer, proposait (28) de demander l’avis du Pr A. LACASSAGNE. Étant donné que la lettre d’Antoine PRIORE (29) adressée à I. PEYCHES du 17 juin parle des travaux réalisés avec les chercheurs de Villejuif et d’une prochaine publication, on peut supposer que la note traitait des résultats des expériences avec la tumeur T8. Cette histoire était évoquée en février 1966 par Mme COLONGE (30) dans une lettre adressée au Dr BERLUREAU, qui répondit (31) aussitôt.
 
Quelques semaines plus tard, le 27 juillet, le Pr BRESSOU écrit (32) au Dr BERLUREAU, que le Pr LACASSAGNE ‘déconseille la publication’ de la note. Aucune justification n’est donnée par le Pr BRESSOU, qui suggère que GUERIN et RIVIÈRE prennent contact directement avec le Pr LACASSAGNE. Il semble que cette démarche n’eut pas de suite. Les Professeurs GUERIN et RIVIÈRE étaient chercheurs à Villejuif donc dans un cadre ‘officiel’, on peut alors s’interroger sur les raisons d’une réaction négative du Pr A. LACASSAGNE, non étayée par une explication aux chercheurs intéressés.
 
Que le Pr LACASSAGNE ‘déconseille’ la publication d’une note écrite par des chercheurs réputés en collaboration avec des ‘inconnus’ laisse supposer que le problème vient des ‘inconnus’. Une image ‘douteuse’ de MM. PRIORE, BERLUREAU et FOURNIER aurait pu être inspirée par trois personnes que le Pr LACASSAGNE connaissait assez bien :
 
- le Pr J. COURTIAL, de l’Institut Curie, Paris ;
- le Pr A. P. LACHAPELE, directeur de la fondation Bergonié, centre anticancéreux de Bordeaux ;
- le Pr J. REBOUL, radiologue - cancérologue de l’hôpital St. André, Bordeaux.
 
Ces messieurs faisaient partie d’une commission, formée en juin 1960 à la demande de J. CHABAN-DELMAS (maire de Bordeaux) pour examiner les travaux d’Antoine PRIORE. Leurs conclusions étaient très négatives. Notre note (33) décrit le travail de cette commission ainsi que le caractère très priorephobe de ces trois médecins.
 
Il est facile d’imaginer, surtout après leurs déclarations (34) à la presse des 27 et 28 février, les professeurs LACHAPELE et REBOUL disant:
 
« PRIORE, on le connaît bien à Bordeaux.
Nous avons conduit deux commissions d’enquête sur lui.
Il demandait une subvention d’un milliard...
 
Il refusait d’expliquer le fonctionnement de son appareil.
 
Il refusait de montrer les bilans médicaux des malades traités.
Nous avons visité ses installations: du bric-à-brac, rien ne tenait.
J’ai emmené un compteur geiger, il n’y avait rien... c’est du bluff, une fumisterie.
 
C’est un guérisseur, il attire des malades de nos services, il les oblige à abandonner leur traitement et ils meurent...
 
Il faut absolument enterrer cette affaire, sinon les pauvres malades vont croire que le miracle est là... et courir chez ce charlatan.
 
Vous êtes notre seul espoir à l’Académie, ce pauvre COURRIER a été complètement embobiné. Faites quelque chose à l’Académie le 1 mars prochain... »
 
En tout état de cause, un tel scénario peut expliquer sa réaction vis-à-vis du Pr BRESSOU en juillet 1964 et son attitude à l’Académie en mars 1965.
 
Certes, à l’origine des attaques contre Antoine PRIORE il y a peut-être le souci de ne pas donner de faux espoirs aux malades, mais d’autres motivations, plus bassement ‘humaines’, sont possibles, comme l’orgueil du professionnel qui se voit doublé par un amateur ou les haines et rivalités entre les ‘mandarins’.
 
Une déclaration (35) du Pr LACASSAGNE dans la revue ‘Le Monde et la Vie’ du 14 août 1965 est significative:
 
« ... Notez que je travaille à l’Institut du Radium depuis 1913 et que mes travaux n’ont pas abouti à la guérison finale. Pourquoi voulez-vous qu’Antoine PRIORE y soit parvenu ? Un problème aussi grave que celui du cancer doit être mené par un organisme officiel qui possède les compétences et les moyens suffisants, non par un ‘privé’. »
 
L’ambiance détestable à Villejuif et les ‘coups bas’ du groupe DENOIX, MATHE, TUBIANA et CROZEMARIE envers l’ancien directeur Pr OBERLING et le Pr GUERIN sont bien décrites par le Pr W. BERNHARD dans des lettres (36) adressées au Pr COURRIER et au Pr DENOIX.
 
Lors des cérémonies d’ouverture de son nouveau service le 26 février 1965, le Pr MATHE était très agacé par le fait que les journalistes venus pour lui faire de la publicité étaient plus intéressés par la présentation des travaux de RIVIÈRE, GUERIN et PRIORE et ils s’étonnaient de ne pas les retrouver avec le Pr MATHE.
 
Un autre motif de l’agressivité du monde médical établie contre Antoine PRIORE est suggéré dans l’article du Minute (37), le 12 mars 1965 concernant la pression politique de ‘sensationnaliser’ les ‘nobelisables parisiens’ tels que le Pr HALPERN et le Pr WOLFF.
 
Le Pr HALPERN travaillait beaucoup sur la tumeur T8 de GUERIN. Voir par exemple une de ses publications (38) ou il utilisait le B.C.G. comme immunostimulant. Mais il n’a jamais obtenu la guérison des rats greffés, seulement une prolongation de leur survie. L’appareil de PRIORE ayant permis cette guérison à 100%, le résultat constituait un camouflet pour l’un des ‘nobelisables’ parisiens. Le Pr HALPERN, en effet, refusait de se rendre à Bordeaux, il voulait qu’Antoine PRIORE amène son appareil à Paris pour inspection !
 
 
6. Le Pr COURRIER et PRIORE 1965 - 1980
 
De 1964 jusqu’à sa mort, le Pr R. COURRIER a joué un rôle capital dans le dossier PRIORE, à tous les niveaux. D’abord c’est grâce à lui que les observations des biologistes étaient publiées pour témoigner de l’effet du rayonnement émis par les divers appareils d’Antoine PRIORE.
 
Les 13 ‘Notes’ présentées par Pr COURRIER sont:
 
21 Décembre 1964
Action de champs électromagnétiques sur les greffes de la tumeur T8 chez le Rat.
M. R. RIVIÈRE, A. PRIORE, F. BERLUREAU, M. FOURNIER, M. GUERIN
15 Février 1965
Effets de champs électromagnétiques sur un lymphosarcome lymphoblastique transplantable du Rat.
M. R. RIVIÈRE, A. PRIORE, F. BERLUREAU, M. FOURNIER, M. GUERIN
1 Mars 1965
Phénomènes de régression observés sur les greffes d’un lymphosarcome chez des souris exposées à des champs électromagnétiques.
M. R. RIVIÈRE, A. PRIORE, F. BERLUREAU, M. FOURNIER, M. GUERIN
20 Juin 1966
Nouvelles recherches effectuées chez des rats porteurs d’un lymphosarcome lymphoblastique soumis à l’action d’ondes électromagnétiques associées à des champs magnétiques.
M. R. RIVIÈRE et M. GUERIN
1 Août 1966
Influence d’ondes électromagnétiques et de champs magnétiques associés sur l’immunité de la Souris infestée par Trypanosoma equiperdum.
R. PAUTRIZEL, M. R. RIVIÈRE, A. PRIORE, F. BERLUREAU.
9 Avril 1969
Stimulation par des moyens physiques, des défenses de la souris et du rat contre la Trypanosomose expérimentale.
R. PAUTRIZEL, A. PRIORE, F. BERLUREAU, A. N. PAUTRIZEL.
7 Septembre 1970
Action de champs magnétiques combinés à des ondes électromagnétiques sur la Trypanosomose expérimentale du Lapin.
R. PAUTRIZEL, A. PRIORE, F. BERLUREAU, A. N. PAUTRIZEL
15 Février 1971
Essai de corrélation entre l’évolution d’une affection par Trypanosoma equiperdum et l’action d’une onde électromagnétique pulsée et modulée.
A. J. BERTEAUD, A. M. BOTTREAU, A. PRIORE, A. N. PAUTRIZEL, F. BERLUREAU, R. PAUTRIZEL.
17 janvier 1972
Action d’ondes électromagnétiques et de champs magnétiques sur les modifications lipidiques provoquées chez le Lapin par l’administration d’un régime alimentaire hypercholestérolé.
R. PAUTRIZEL, A. PRIORE, M. DALLOCCHIO, R. CROCKETT
29 Mai 1972
Action de champs magnétiques associés à des ondes électromagnétiques sur l’orchite trypanosomienne du Lapin.
G. MAYER, A. PRIORE, G. MAYER, R. PAUTRIZEL
28 Avril 1975
Stimulation des défenses de la souris trypanosomée par l’action d’un rayonnement associant champ magnétique et ondes électromagnétiques.
R. PAUTRIZEL, A. PRIORE, P. MATTERN, A. N. PAUTRIZEL
22 Mai 1978
Importance des mécanismes immunitaires dans la guérison de la Trypanosomiase expérimentale par stimulation physique.
R. PAUTRIZEL, P. MATTERN, A. PRIORE, A. N. PAUTRIZEL, A. CAPBERN, T. BALTZ.
18 Septembre 1978
Influence de l’âge de la Souris sur l’efficacité de la stimulation de ses défenses par un rayonnement électromagnétique.
R. PAUTRIZEL, A. PRIORE, A. N. PAUTRIZEL, P. CHATEAUREYNAUD-DUPRAT.
 
En plus de présenter ces notes, le Pr COURRIER, en tant que secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, utilisait son prestige auprès les plus hautes instances publiques pour aider Antoine PRIORE et ses collaborateurs scientifiques.
 
Sa dernière manifestation publique pour l’affaire PRIORE eut lieu le 3 mars 1980. A ce moment le Pr COURRIER était désespéré et déprimé: il était âgé et malade, sa femme venait de succomber à un cancer. Antoine PRIORE était lui-même très malade. L’appareil ‘P5’ était en panne depuis plusieurs années et toutes les tentatives pour trouver un financement avaient échoué. De son côté, l’Académie de médecine venait de refuser de publier un compte rendu (39) sur les tentatives de traitement des cancéreux avec l’appareil ‘P4’. Toute ceci avait abouti à d’énormes tensions entre MM. COURRIER, PAUTRIZEL et PRIORE pendant que Sud-Ouest publiait (40) un long article sur les dessous de l’affaire PRIORE.
 
C’est ainsi dans ce contexte que le Pr COURRIER avait présenté oralement un ancien travail d’Antoine PRIORE et du Dr BERLUREAU concernant l’effet du rayonnement sur la croissance des végétaux et sur l’éclosion des oeufs de poule (41). C’était essentiellement la note qu’ils avaient demandée au Pr J. TREFOUEL de présenter en 1963 ! Ces observations étaient sûrement très utiles pour Antoine PRIORE à l’époque, mais elles n’avaient pas la méthodologie requise pour une publication scientifique dans les années 80. Après des années de controverses sur le cancer et sur la stimulation des défenses immunitaires des mammifères, revenir sur la croissance de 4 graines de lentilles dans une boîte de Pétri frisait le ridicule.
 
La presse (42) n’a pas manqué de rapporter cette présentation avec ses lacunes.
 
Avec le système de référées mis en place à l’Académie pour juger la valeur scientifique des communications, cette note ne fut jamais publiée.
 
 
7. Le Pr J. BERNARD et le Pr R. LATARJET
 
L’origine de cette dernière intervention de l’Académie des sciences dans l’affaire PRIORE remonte à janvier 1980. Le journal Sud-Ouest publie (43) deux articles de J. M. GRAILLE, remarquables par leur analyse et lucidité, qui décrivent l’impasse de l’affaire PRIORE. La conclusion du journaliste était qu’il appartenait maintenant au pouvoir politique de s’élever pour assumer sa responsabilité de décision. Les actions de B. MADRELLE (44), député de la Gironde, auprès du Président V. GISCARD D’ESTAING, le Dr PLANTIER, ministre des anciens combattants, auprès le ministre de la santé et d’A. LAMASSOURE, conseiller technique à l’Elysée, ont eu comme résultat que le dossier PRIORE arrive sur le bureau d’un interlocuteur de qualité.
 
L’amiral P. EMEURY, conseiller scientifique du Président de la république (Voir (45) pour une notice biographique.), fut mis au courant du dossier de l’affaire PRIORE en janvier 1981 par le Pr R. PAUTRIZEL et le Dr J. P. DAULOUEDE. Après enquête de sa part, P. EMEURY comprend la complexité du dossier et saisit son importance. Le 2 février 1981, le Président V. Giscard d’Estaing l’autorise à s’occuper du dossier au nom du Président de la république.
 
L’idée de P. EMEURY est la suivante :
 
- demander à l’Académie des sciences de désigner une commission pour établir un protocole expérimental indiscutable ;
 
- confier la réalisation de l’expérience proposée au C.R.E.S.S.A. (Centre de Recherches et d’Etudes du Service de Santé des Armées) ;
 
- rendre immédiatement public les résultats de l’expérimentation.
 
Si les conclusions se révèlent négatives le dossier sera classé, si elles sont positives, l’Académie des sciences et les instances administratives seront automatiquement impliquées et les travaux de PRIORE et de PAUTRIZEL soutenus totalement par l’état.
 
Il a fallu six semaines à la présidence pour se faire entendre par le secrétariat d’état à la recherche dirigé par P. AIGRAIN ! Finalement, le 19 mars 1981, au cours d’une réunion à huis clos, l’Académie des sciences prend connaissance officiellement d’une lettre de P. AIGRAIN, lui demandant, au nom du Président de la république, de former dans les plus brefs délais, une commission d’experts. Cette commission, présidée par P. AIGRAIN (assisté du Pr P. DOUZOU de la D.G.R.S.T.), a pour mission d’établir un protocole d’expérimentation rigoureux à mener par le C.R.E.S.S.A. avec l’appareil PRIORE.
 
La commission ne fut pas facile à constituer. Le Pr R. COURRIER se porte naturellement volontaire et le Pr J. BERNARD, très agacé de voir rebondir l’affaire PRIORE, est également volontaire. (Pour un aperçu de l’atmosphère à l’Académie voir (46) qui est un compte rendu de la conversation du 18 mars 1981 entre M. PUEL, secrétaire général (administratif) de l’Académie des sciences et P. CHATEAUREYNAUD). Il a fallu deux autres séances de l’Académie pour trouver les trois autres membres. Leurs noms furent tenus secrets, mais la presse (47) a parlé de MM. BESSIS, CASTAING et GERMAIN. Nous savons que par la suite que le Pr LATARJET a également fait partie de la commission. Aussitôt constituée, celle-ci demande un rapport de synthèse de l’affaire PRIORE, afin d’être en mesure de proposer un protocole expérimental pour le C.R.E.S.S.A. MM. J. BERNARD et R. LATARJET se chargent de cette tâche. Ils ne donneront aucune suite jusqu’en mars 1982.
 
Entre temps, avec le changement politique à la tête du pays, le personnel de la présidence a changé. L’amiral EMEURY est parti à la retraite. Il laisse (48) le « Dossier PRIORE » à traiter ‘en priorité’ à son successeur.
 
Tout est à refaire. Un dossier repart pour l’Elysée. Un autre est remis en main propre à J.-P. CHEVENEMENT, ministre de la recherche. Il accepte (49) de relancer la commission académique et d'exiger qu'elle remette le rapport qui lui a été demandé.
 
Le 18 février 1982 (50), il insiste pour prendre connaissance au moins du « Rapport de synthèse » que le Pr J. BERNARD était censé faire pour la commission.
 
Ce rapport écrit par J. BERNARD et R. LATARJET (M. PUEL, secrétaire général de l’académie, révèle (51) à P. CHATEAUREYNAUD, le 17 novembre 1982, que BERTEAUD avait aussi contribué à sa rédaction) fut remis, finalement, au ministre, en mars 1982.
 
Au cours d’une réunion entre R. COURRIER, J. BERNARD et R. LATARJET, tenue le 22 mars, le Pr COURRIER relève quelques erreurs et omissions dans le ‘rapport préliminaire’. Il souhaite, en vain, que le ministre soit informé de ces omissions (compte rendu (52)).
 
En effet, le rapport préliminaire de J. BERNARD et R. LATARJET est le seul document produit par la commission. Le comité qui était censé proposer un protocole expérimental n’ayant jamais été réuni !
 
Vu l’impact néfaste de ce document, (avec ses lacunes flagrantes, ses ‘contrevérités’ et la mauvaise foi des auteurs), sur le développement de la découverte d’Antoine PRIORE nous avons consacré une note (53) spécifique qui l’analyse en détail.
 
Depuis mars 1982 l’Académie des sciences n’a plus joué aucun rôle dans l’affaire PRIORE.