« Neurosciences/La pression intracrânienne » : différence entre les versions

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Les engagements supra-tentoriels sont plus nombreux que les autres et impliquent des structures anatomiques différentes.
* La première possibilité est le cerveau s'engage dans la scissure inter-hémisphérique, la fente située entre les deux hémisphères : c'est l''''engagement sous-falcoriel'''. Il entraine un déplacement du troisième ventricule et du corps calleux et du cortex cingulaire. Notamment, la pression force le cortex cingulaire à protruder à travers la scissure inter-hémisphérique, ce qui fait que cet engagement est aussi appelé ''engagement cingulaire'' (''cingulate herniation'' en anglais). C'est l'engagement le moins grave, dans le sens où il n'impacte par beaucoup le tronc cérébral. Mais il cause des lésions dans les lobes frontaux, ce qui peut entrainer des déficits cognitifs persistants. Ses symptômes sont mal définis et les médecins ont déjà observé des cas totalement asymptomatiques. Cependant, un engagement cingulaire signifie que la pression intracrânienne est suffisamment forte pour causer en engagement, potentiellement au point d'en causer un second si elle s'aggrave. Il est fréquent qu'un autre engagement, plus sérieux, survienne après un engagement sous-falcoriel.
* Une autre possibilité est que le cortex temporal s'engage dans la tente du cervelet, ce qui donne un '''engagement temporal''' (''uncal herniation'' en anglais). Dans ce cas, le tronc cérébral est compressé, donnant des symptômes assez caractéristiques. Outre les symptômes classiques d'une lésion du tronc cérébral, on observe souvent des symptômes assez caractéristiques. Déjà, cet engagement compresse les nerfs oculomoteurs, surtout le nerf crânien III. Le premier symptôme à apparaitre est une dilatation des pupilles, souvent suivie d'autres troubles oculomoteurs. Ensuite, le faisceau pyramidal est compressé, ce qui cause une paralysie, souvent de la moitié du corps (hémiplégie controlatérale), moins fréquemment une paralysie totale (quadriplégie). Enfin, avec la progression de l'engagement, on observe des postures lésionnelles particulières, appelées postures de décérébration et de décortication. La compression peut plus rarement causer une ischémie des artères cérébrale antérieures, causant des troubles visuels, voir un syndrome de l'artère cérébrale postérieure. Pour résumer, les symptômes sont une dilatation des pupilles, une paralysie controlatérale, un syndrome de l'artère cérébral postérieure, des postures lésionnelles. Ces symptômes sont assez trompeurs et peuvent induire en erreur les médecins, qui peuvent croire à une lésion occipitale, ou une autre lésion.
* Une dernière possibilité est quand le cerveau s'engage dans un trou à travers le crâne. Cela s'observe quand un morceau du crâne est enlevé et que la pression intra-crânienne est suffisante. Mais ce genre de cas assez assez rare. Même avec des traumatismes très importants, et plusieurs fractures du crâne, il est rare que les os du crâne donnent un beau trou dans lequel le cerveau peut sortir.