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Le cartilage n'est pas une matière inerte susceptible de s'user comme le font les composants mécaniques selon les processus classiques d'abrasion, d'adhésion ou autres, mais une matière vivante capable de se régénérer ou, au contraire, de se dégrader sous l'effet de divers processus physiologiques. Une erreur très fréquente, y compris dans le corps médical, est de considérer que le cartilage perd de la matière comme le font au fil du temps les pièces dites d'« usure ». Et il n'existe évidemment pas de magasin où l'on puisse acheter les pièces de rechange qui prendront la place de celles qui ont été détériorées.
 
Comme d'autres tissus animaux, les muscles par exemple, le cartilage est capable de s'adapter aux circonstances et de se renforcer si on le fait "travailler". Ce sont les chondrocytes qui produisent les composants nécessaires, lorsqu'ils sont en bon état.
 
Malheureusement, le fonctionnement des chondrocytes peut se dérégler sous l'effet d'inflammations chroniques provoquées par toute une série de causes telles que les traumatismes, les mouvements répétitifs (des dactylos, des musiciens, des ouvriers, des sportifs...), les attitudes défectueuses qui provoquent une mauvaise répartition des pressions sur les cartilages, l'obésité, certaines intolérances alimentaires, certaines attaques bactériennes ou virales, etc. Des facteurs génétiques favorisant l'inflammation chez les personnes âgées semblent en cause dans 15 à 20 % des cas. Alors qu'ils devraient maintenir les cartilages en bon état, les chondrocytes n'arrivent plus à fabriquer les substances nécessaires et pire, ils favorisent la destruction du collagène et des protéoglycanes. Pour le patient cela se traduit par des douleurs qui peuvent devenir insupportables. Plus le cartilage s'amincit et se fragilise, plus l'articulation se raidit, et cela peut aller jusqu'à la complète mise à nu des terminaisons osseuses.
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Les mauvaises attitudes favorisent également un mécanisme de dégradation de type « cercle vicieux ». En faussant la répartition normale des pressions dans les articulations, elles rendent ces dernières douloureuses, amenant les personnes atteintes à rechercher les attitudes les moins inconfortables possibles, qui souvent s'éloignent encore des attitudes normales. Ainsi les arthroses des vertèbres lombaires et cervicales, de la hanche (coxarthrose) et du genou se trouvent-elles favorisées et aggravées, engendrant parfois d'importantes déformations corporelles.
 
L'inflammation chronique des chondrocytes se propage peu à peu à toute l'articulation et aux tissus avoisinants. Une fois qu'elles ont été stimulées par l'inflammation, les terminaisons nerveuses deviennent hypersensibles et les moindres mouvements réveillent la douleur.
 
Leur dégradation sous l'effet de divers processus, par exemple des surcharges liées à des gestes répétitifs, à l'obésité ou à une musculation excessive, à des chocs accidentels ou liés à certaines pratiques sportives, fait que les couches internes ne sont plus protégées, s'usent, l'arthrose s'installe et finalement ce sont les os qui se trouvent mis à nu et obligés de frotter, ce qui se révèle extrêmement douloureux.
 
Une découverte récente (annoncée le 29 mars 2006) complète les idées que l'on avait jusqu'ici sur le fonctionnement du cartilage. Une équipe de l'Université de Durham (Caroline du Nord) a nommé « lubricin » un composant particulier du lubrifiant articulaire qui, semble-t-il, n'a pas pour seul rôle de réduire le frottement ; il formerait, en combinaison avec l'acide hyaluronique, une fine pellicule superficielle capable de repousser les surfaces articulaires et d'éviter tout contact entre elles. Dans une articulation saine, cette couche superficielle intacte protège les cartilages tout en intervenant dans l'obtention d'un coefficient de frottement très faible. Si elle est endommagée ou absente, il s'ensuit un défaut de lubrification qui entraîne toute une série de défaillances mécaniques ou autres et favorise finalement l'arthrose.
 
==== Soigner l'arthrose ====
 
 
 
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Une découverte récente (annoncée le 29 mars 2006) complète les idées que l'on avait jusqu'ici sur le fonctionnement du cartilage. Une équipe de l'Université de Durham (Caroline du Nord) a nommé « lubricin » un composant particulier du lubrifiant articulaire qui, semble-t-il, n'a pas pour seul rôle de réduire le frottement ; il formerait, en combinaison avec l'acide hyaluronique, une fine pellicule superficielle capable de repousser les surfaces articulaires et d'éviter tout contact entre elles. Dans une articulation saine, cette couche superficielle intacte protège les cartilages tout en intervenant dans l'obtention d'un coefficient de frottement très faible. Si elle est endommagée ou absente, il s'ensuit un défaut de lubrification qui entraîne toute une série de défaillances mécaniques et finalement l'arthrose.
 
La question de savoir si les cartilages endommagés peuvent plus ou moins se « régénérer », dans certaines conditions, n'est pas définitivement tranchée. On admet généralement que les très fortes usures et les endommagements mécaniques de type traumatique ne permettent aucune « guérison » ou réparation des dégâts. En revanche, il est certain que les cycles de charge et de décharge provoquent une circulation de liquide dans la structure spongieuse et que transport des matériaux nécessaires à toute régénération serait impossible sans ce flux. Une hypothétique régénération n'est donc possible que si le propriétaire du cartilage endommagé se donne la peine de faire un minimum de mouvement.