« Neurosciences/Les méthodes pour étudier le cerveau » : différence entre les versions

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Deuxièmement, il faut pouvoir localiser la lésion responsable, ce qui demande d'étudier le cerveau du ou des patients. Historiquement, cette méthode demandait de faire une autopsie du patient pour localiser la lésion, mais ce n'est plus le cas de nos jours, grâce à l'évolution des méthodes de neuroimagerie. En théorie, si le cerveau ne présente qu'une lésion unique bien marquée, on peut raisonnablement supposer que c'est cette lésion qui est responsable des déficits observés, même si certains cas peuvent être trompeurs. Mais il arrive qu'un patient aie des lésions particulièrement étendues, ou alors des lésions aux bords flous, voire des lésions multiples. Dans le cas de lésions multiples, on a du mal à savoir laquelle est responsable de tel déficit, on ne sait pas comment attribuer chaque déficit à la lésion qui correspond. On peut parfois se débrouiller si l'on sait que telle lésion est ancienne et que telle autre est récente, si on dispose de l'historique du patient, mais rien de bien folichon dans les cas pratiques. Les lésions étendues sont aussi tout problématiques, pour les mêmes raisons. Et c'est clairement un défaut de cette approche, vu que les lésions localisées sont relativement rares, la majorité des AVC ou traumatismes ayant des conséquences assez dispersées dans le cerveau ou touchant de très nombreuses aires cérébrales.
 
Enfin, les variabilités inter-individuelles peuvent aussi poser problèmes : si un patient lésé au lobe temporal a des troubles du langage, il se peut que d'autres ne soient pas dans le même cas. Pour éliminer ce genre de biais, les scientifiques doivent disposer d'un grand nombre de cas similaires. Si la quasi-totalité des patients atteint d'une lésion localisée présente le même trouble, la corrélation aire<->fonction est alors assez certaine. Mais dans le cas où le déficit est inconstant à lésions identiques, la corrélation est alors plus frustre et l'influence de l'aire lésée sur la fonction testée est sans doute indirecte. Historiquement, les premières applications de la méthode des lésions étaient de simples études de cas, dans lesquelles un seul patient était étudié. Ce genre d'étude existe toujours, mais sons très rares par rapport aux études avec plus de patients. De nos jours, les études de lésions impliquent plusieurs dizaines ou centaines de patients aux lésions similaires, ce qui réduit quelque peu l'influence des variations interindividuelles.
 
==Les méthodes directes==