« Tribologie/Guidage par glissement de surfaces » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
m Formatage, ajout de div style="text-align: center;"
Ligne 242 :
Les cartilages articulaires (il en existe d'autres sortes, comme les cartilages de conjugaison ou de croissance) permettent les mouvements relatifs des pièces osseuses au niveau des articulations.
 
La répartition des cellules est particulière : vers l'extérieur, elles sont aplaties et parallèles à la surface articulaire,frottante mais en profondeur, du côté de l'os, elles sont disposées en colonnes perpendiculaires à cette surface. Une sorte de « charpente » est constituée par des fibres de collagène formant des sortes d'arcs, ou d'ogives, orientées par rapport aux charges comme les ogives d'une voûte de cathédrale.
 
Le cartilage doit être à la fois rigide pour assurer la précision des mouvements et souple pour répartir convenablement les pressions et les transmettre aux tissus osseux sous-jacents. Le tissus cartilagineux est également poreux, le liquide synovial qu'il contient (essentiellement composé d'acide hyaluronique) assure l'alimentation des cellules et l'évacuation de leurs déchets.
Ligne 252 :
Tout ceci donne une structure très résistante, peu sujette à l'usure, et surtout dotée d'un '''coefficient de frottement extrêmement faible''', largement inférieur à celui d'un patin d'acier sur la glace. D'une manière générale, les cycles de charge et de décharge qui se produisent lors de mouvements tels que la marche ou mastication des aliments sont plus favorables que l'application de charges statiques de longue durée sur des articulations immobiles.
 
Il est clair que les cellules superficielles du cartilage jouent un rôle fondamental dans ces processus. Leur forme et leur répartition fait que la surface est moins poreuse que l'intérieur, ce qui limite les fuites, tout en facilitant la formation de couches adsorbées favorables au glissement. Leur dégradation sous l'effet de divers processus, par exemple des surcharges liées à des gestes répétitifs, à l'obésité ou à une musculation excessive, à des chocs accidentels ou liés à certaines pratiques sportives, fait que les couches internes ne sont plus protégées, s'usent, l'arthrose s'installe et finalement ce sont les os qui se trouvent mis à nu et obligés de frotter, ce qui se révèle extrêmement douloureux.
 
Une découverte récente (annoncée le 29 mars 2006) complète les idées que l'on avait jusqu'ici sur le fonctionnement du cartilage. Une équipe de l'Université de Durham (Caroline du Nord) a nommé « lubricin » un composant particulier du lubrifiant articulaire qui, semble-t-il, n'a pas pour seul rôle de réduire le frottement ; il formerait, en combinaison avec l'acide hyaluronique, une fine pellicule superficielle capable de repousser les surfaces articulaires et d'éviter tout contact entre elles. Dans une articulation saine, cette couche superficielle intacte protège les cartilages tout en intervenant dans l'obtention d'un coefficient de frottement très faible. Si elle est endommagée ou absente, il s'ensuit un défaut de lubrification qui entraîne toute une série de défaillances mécaniques et finalement l'arthrose.
 
La question de savoir si les cartilages endommagés peuvent plus ou moins se « régénérer », dans certaines conditions, n'est pas définitivement tranchée. On admet généralement que les très fortes usures et les endommagements mécaniques de type traumatique ne permettent aucune « guérison » ou réparation des dégâts. En revanche, il est certain que les cycles de charge et de décharge provoquent une circulation de liquide dans la structure spongieuse et que transport des matériaux nécessaires à toute régénération serait impossible sans ce flux. Une hypothétique régénération n'est donc possible que si le propriétaire du cartilage endommagé se donne la peine de faire un minimum de mouvement.
 
=== Le frottement sur la neige fraîche ===